Thierry Henry fait face au feu des critiques depuis mercredi soir. Cloué au pilori par le monde entier, l'attaquant de l'équipe de France eut espéré être soutenu par les dirigeants du football français, en vain. Ses coéquipiers ne se sont pas, eux non plus, beaucoup mouillés.

Dans l'oeil du cyclone depuis sa main contre l'Irlande (1-1 ap) mercredi dernier, l'attaquant de l'équipe de France, Thierry Henry (32 ans, 117 sélections et 51 buts), a regretté que la Fédération française de football ne le soutienne pas plus. «Au lendemain du match, et même le surlendemain, je me suis senti seul, vraiment seul. Ce n'est qu'une fois que j'avais adressé mon communiqué, que les gens de la Fédération française se sont manifestés» , a-t-il regretté dans les colonnes de L'Equipe ce lundi. Cette épreuve surmédiatisée aura eu le mérite de montrer à quel point le bateau France est désuni et manque de solidarité.

Les anciens de 98 à la rescousse

Parmi les 22 joueurs présents le soir du match, seuls Patrice Evra et Sidney Govou ont soutenu Henry. Karim Benzema et Florent Malouda ont suivi après leur match de championnat ce week-end, mais du bout des lèvres et sur incitation de la presse. En revanche, les hautes sphères ne se sont pas beaucoup mouillées pour soutenir le capitaine tricolore qui a pourtant sauvé leur peau en forçant le destin face à l'Irlande. Car en cas d'élimination, des têtes auraient été coupées. Le président de la Fédé Jean-Pierre Escalettes, et le vice-président Noël Le Graët, ont choisi de faire profil bas.

Avec son geste controversé, Henry a qualifié toute l'équipe pour la Coupe du monde 2010, mais il est resté seul pour affronter l'ouragan déclenché par sa main. L'équipe de France décidément désunie a manqué l'occasion de faire enfin bloc. Au point que le meilleur buteur de l'histoire des Bleus a envisagé de mettre un terme à sa carrière internationale. «Oui, je me suis posé la question. Sans l'appui de mes proches, je n'aurais peut-être pas eu la même réflexion. Ce qui vient de se passer restera gravé» , a-t-il expliqué. Il n'oubliera pas non plus que le soutien tant attendu est finalement venu des anciens de 98, Laurent Blanc, Didier Deschamps, Zinedine Zidane ou encore Patrick Vieira.