Le match Egypte-Algérie aura-t-il bien lieu samedi ? Au lendemain du caillassage du bus de la sélection algérienne, la Fifa demande en tous cas aux autorités égyptiennes de rétablir la sécurité autour de la rencontre, alors que la presse du Caire jette de l'huile sur le feu.

Longtemps à l'avance, ce match Egypte-Algérie, décisif en vue de la qualification pour le Mondial, sentait la poudre. Les violences survenues jeudi à l'arrivée de la sélection algérienne, caillassée dans son bus, entre l'aéroport et son hôtel, ont encore accru la tension de plusieurs crans. A tel point que la tenue même de la rencontre pose question. Diffusées depuis jeudi soir via les forums et les sites de partage de vidéos, les images de l'assaut subi par les joueurs algériens laissent sans voix. Le témoignage du délégué de la Fifa, présent sur place, fait froid dans le dos. Même s'il n'a pas assisté aux incidents, Walter Gaag s'est chargé de recueillir et recouper les informations, corroborées par les images tournées par les médias présents sur les lieux, voire les joueurs eux-mêmes.

Son témoignage est édifiant. «Le président de la Fédération algérienne nous a appelés pour nous dire qu'il se passait quelque chose et qu'il y avait des joueurs blessés. A l'hôtel, nous avons constaté que le bus devant l'hôtel était dans un très mauvais état, avec toutes les vitres cassées et sur le plancher des bris de verre et des taches de sang» , a raconté le représentant de la Fifa, confirmant ensuite les blessures subies par trois titulaires habituels des Fennecs. «Nous avons constaté que trois joueurs avaient été blessés : Kaled Lemmouchia au cuir chevelu, Rafik Halliche au-dessus de l'oeil, à l'arcade sourcilière, et Rafik Saïfi au bras… Ils ont été soignés par le médecin de l'équipe nationale. On ne peut pas parler de blessés superficiels. Avec les points de suture, il faut voir si ces joueurs peuvent jouer de la tête. Le médecin doit encore se prononcer» , a-t-il conclu.

Match annulé ?

Déjà très importantes sur Internet ou par presse interposée lors des jours précédents, les tensions entre les supporters des deux camps redoublent de vigueur. Et ce n'est pas la presse égyptienne du jour qui va les apaiser. Comme un seul homme, les journaux crient au complot algérien. «Le bus transportant les joueurs de l'équipe (d'Algérie) de l'aéroport à l'hôtel a été confronté à un incident étrange, lorsque certains joueurs ont commencé à détruire les vitres du véhicule en prétendant avoir été la cible de jets de pierres» , écrit par exemple le quotidien gouvernemental Al-Ahram.

La balle est maintenant dans le camp de la Fifa. L'instance internationale a demandé vendredi à la Fédération égyptienne que «toutes les mesures de sécurité soient prises» pour que le match puisse avoir lieu samedi. Après lecture du rapport de ses délégués sur place, la Fifa se prononcera de façon définitive dans la journée. Rappelons que ce match décisif entre l'Egypte et l'Algérie est prévu samedi à 18h30 (heure française) dans la capitale égyptienne. Battue 3 à 1 lors du match aller à Blida en juin dernier, l'Egypte aura la tâche difficile devant les 70 000 spectateurs du Cairo Stadium. Les Egyptiens doivent gagner par trois buts d'écart pour se qualifier. L'Algérie, en tête du groupe C avec trois points d'avance sur l'Egypte, peut passer même en perdant d'un but.