Auteur d'un tacle dangereux sur le Havrais Loïc Nestor, Kader Keita ne sera finalement pas suspendu deux matches. La commission supérieure d'appel de la Fédération, saisie par l'OL, a levé la sanction infligée par la commission de discipline de la LFP à l'attaquant ivoirien. Décryptage d'une décision surprenante.

Enfin une bonne nouvelle pour l'Olympique Lyonnais ! La suspension de Kader Keita (27 ans, 15 matches de L1 cette saison, 1 but) a été levée. Le 5 mars, la commission de discipline de la LFP avait suspendu l'attaquant ivoirien de l'OL pour un tacle sur le Havrais Loïc Nestor, le 15 février, lors de la 24e journée de L1(3-1), après avoir été saisie par la commission de visionnage. L'AFP nous apprend vendredi que la commission supérieure d'appel de la Fédération, saisie par l'OL, a levé cette suspension. La juridiction sportive fédérale s'est basée sur le rapport de l'arbitre du match. Le Luxembourgeois Alain Hamer, qui n'avait pas même signalé de coup franc, y confirmait bizarrement la décision prise en match. «Dans son rapport complémentaire, M. Hamer dit qu'il est conforté dans sa décision par les images, et il a maintenu sa position, a expliqué Jean Lapeyre, directeur juridique de la FFF. L'arbitre dit lui-même: 'Ça ne m'a pas échappé', ne soyons pas plus royalistes que le roi!»

«Une faute grossière»

La commission de discipline de la LFP, qui avait suivi le comité de visionnage, se trouve ainsi complètement désavouée. «Au vu des images, je n'ai pas vu grand monde contester que le joueur ait fait une faute grossière» , avait argumenté le président de cette instance, l'ancien arbitre Pascal Garibian. Sorti sur une civière après l'action incriminée, la victime du tacle de Keita, Loïc Nestor s'est rompu les ligaments croisés d'un genou quelques jours plus tard à l'entraînement. Sa saison est terminée.

Ce n'est pas la première fois qu'un tel camouflet touche l'arbitrage a posteriori.Une suspension infligée au joueur de Bordeaux Souleymane Diawara après saisine du comité de visionnage avait déjà été annulée. Un tacle du joueur contre le Nantais Ricardo Faty, sanctionné de deux matches après saisine de la commission de visionnage, avait été annulé par la même commission d'appel au motif que l'arbitre avait sifflé coup franc : la faute ne lui avait donc pas échappé. Dans l'affaire Keita, la faute manifeste du Lyonnais n'avait pas été sifflée. «La situation entre dans le cadre des règlements fédéraux, a d'ailleurs reconnu Jean Lapeyre. La commission de visionnage pouvait intervenir.» Lyon s'en sort donc très bien. Et a sans doute tiré profit de la lutte d'influence entre la LFP et la FFF…

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