Les faits marquants de l'actualité du ballon rond : cette semaine, côté valeurs en hausse, Lyon et Monaco sont prêts, L'invincible Arsenal et Records européens en vue. Pour les valeurs en baisse, L'OM est ordinaire, Houllier peut trembler et Metz sans domicile fixe.

Les valeurs en hausse

Lyon et Monaco sont prêts

Nos deux leaders sur la scène européenne le sont également dans notre hexagone. Vainqueurs aisés de Montpellier et du Mans, Monaco et Lyon maintiennent une cadence élevée en tête du championnat, que seul le PSG est apparemment susceptible de suivre. Confortés par leur supériorité française, ils s'apprêtent à jouer leur qualification pour les quarts de finale de la Champions League. Les derniers résultats et les adversaires, à priori abordables, tendent à l'optimisme, mais seule la vérité du terrain sera juge. Car les absences de titulaires ou de joueurs qui auraient été très utiles dans des cas précis peuvent ruiner les plus audacieux. Ainsi, sans Giuly et Squillaci, il est évident que l'ASM perd deux atouts précieux en vue d'une confrontation aller incertaine à Moscou, dès ce mardi. Idem pour les Lyonnais, mercredi : ils devront faire sans Caçapa - qui aurait été précieux pour contrer la puissance physique et le jeu de tête de Kovacevic - et avec un Elber tout juste revenu de blessure. De leur capacité à répondre sans certains de leurs meilleurs éléments, dépendra sûrement l'issue de ces huitièmes. Car le moral est au beau fixe, l'ambition est présente, reste à assurer un bon résultat à l'aller. Si tel était le cas, la suite pourrait être souriante.

L'invincible Arsenal

En l'emportant à Chelsea (2-1), Arsenal a assommé, le temps d'une journée, la Premier League de son invincibilité grandissante. Profitant du nul concédé (1-1), à domicile, par Manchester United sur le dernier, Leeds United, les Gunners ont désormais sept points d'avance sur les Red Devils et neuf sur les Blues à douze journées de la fin. Toujours invaincus après vingt-six matches, les hommes d'Arsène Wenger sont en train de battre tous les records. Avec la meilleure attaque (51 buts), la meilleure défense (17buts) et le meilleur buteur (Henry et ses 19 buts), on voit mal comment les Gunners pouraient subitement perdre de leur superbe. Surtout lorsque l'on s'aperçoit qu'ils gagnent sans Henry, absent en Cup face à Chelsea ou à court de forme ce week-end contre ces mêmes Blues, ou sans Wiltord, blessé depuis trois longs mois, que Ashley Cole peut également être impeccablement remplacé par le jeune Français Gaël Clichy lors de ce dernier match au sommet, ou que Dennis Bergkamp a toujours autant de classe et d'envie, malgré les ans qui passent. Les concurrents ne peuvent désormais profiter que de ses faiblesses : elles ne seront que mentales ou physiques. Le fait de se voir déjà Champion ou de laisser trop de forces en Champions League, par exemple...

Records européens en vue

On l'observe en Angleterre avec Arsenal (voir ci-dessus), mais le constat vaut pour les autres pays, majeurs ou non, de notre vieille Europe : les leaders écrasent la concurrence et sont prêts à battre tous les records. Ainsi, en Italie, le Milan AC n'a jamais eu autant de points à pareille époque et vient de remporter, suite au Derby milanais, sont dix-septième succès en vingt-et-une journées. En Espagne, le Real Madrid vient de creuser l'écart sur Valence et a déjà dix-sept victoires en vingt-cinq journées. En Allemagne, Brême compte sept points d'avance sur le Bayern et quinze victoires en vingt-et-un matches. En Suisse, le FC Bâle est toujours invaincu et n'a concédé que deux nuls en vingt journées. Idem au Portugal, où le FC Porto a remporté dix-huit de ses vingt-deux matches. Alors qu'en Belgique, Anderlecht a gagné vingt de ses vingt-trois matches. Le record des records, revenant, pour l'instant, au Celtic Glasgow, qui, après avoir concédé le nul lors de la première journée, reste sur vingt-quatre victoires d'affilées en Championnat. Comme l'a dit Robert Pires ce week-end : «Tous les clubs en tête de leur Championnat ont mis un coup d'accélérateur avant les fatigues européennes. Car après, on ne sait jamais ce qui peut se passer» . Le temps des efforts accumulés arrive, certains vont peut-être perdre de leur superbe mais il y en aura bien un, voire plusieurs, à continuer sur leur lancée. Dans ce cas, le ou les records risquent bien de durer très longtemps après cette saison...

Nous aurions également pu évoquer ici les bonnes premières de Luyindula et Saha avec les Bleus, le premier but de Vairelles pour Rennes, la belle santé niçoise ou le mieux réel de Toulouse.

Les valeurs en baisse

L'OM est ordinaire

Incapable de battre les Nantais, réduits à dix pendant près d'une heure, l'OM a, une fois de plus, montré ses limites actuelles. Les places pour la Champions League sont devenues inabordables et même celles pour l'UEFA deviennent problématiques. Les apports du mercato n'y ont rien changé, l'équipe est mal née et le jeu s'en ressent. Le déficit créatif du milieu de terrain est toujours présent et le mirage Batlles laisse la bouche sèche aux Marseillais. Rien d'étonnant à cela, il ne fallait pas être grand clerc pour savoir que l'ancien Bastiais ne pouvait pas métamorphoser le jeu phocéen. La mise à l'écart de Christanval était fondée, son retour n'a pas fait que renforcer ce constat. Au vu des dernières prestations, l'apport d'Anigo est pratiquement nul et seul le retour de Dos Santos est encourageant. L'OM a donc une équipe ordinaire, qui est à sa place au classement, avec, heureusement pour elle, un joueur extraordinaire... Car sans Drogba, on peut s'interroger sur la place finale qui lui aurait échouée en fin de saison. Une lutte pour le maintien vraisemblablement. D'ailleurs, aujourd'hui, Anigo, même si c'est au second degré, se félicite, avec quarante-deux points, d'avoir assuré la place de l'OM en L1 pour la saison prochaine. En attendant, il précise : «Ne faisons plus de calculs, ne parlons plus d'Europe ou de Ligue des Champions. On fera les comptes à la fin.» On serait tenté d'ajouter, «préparons d'ores et déjà la saison prochaine...»

Houllier peut trembler

Les jours du manager français, Gérard Houllier, à la tête du légendaire Liverpool FC sont désormais comptés. Eliminés en huitième de finale de la Cup par Portsmouth, les Reds, avec un match en moins, ne pointent qu'à la sixième place en Championnat, à trois points de Newcastle, dernier qualifié pour la Champions League. Devant l'absolue nécessité pour un club de ce standing d'y participer et le manque criant de résultats depuis trois ans, où Liverpool avait remporté cinq trophées et toutes les Coupes auquel il avait pris part, les supporters des Reds et désormais certains dirigeants et anciennes gloires du club montrent leur réticence envers la compétence de Houllier. Alors que Liverpool n'a pas remporté un titre de champion depuis 14 ans, et que les dirigeants l'avaient fait venir dans la ville portuaire pour cela. Ainsi, selon l'ancienne vedette de Liverpool Ian St. John, «Si les supporters ne sifflent pas l'équipe après ses tristes prestations c'est parce qu'ils se sont assoupis d'ennui» . Concernant Houllier, il précise : «Cinq ans, c'est suffisamment long pour tout le monde, particulièrement quand on a un prétendu plan de cinq ans» . Houllier pourrait pourtant sauver sa tête si Liverpool finit quatrième. Mais St. John rappelle qu'un titre de champion est nécessaire pour satisfaire les supporters. Dans l'attente, Djibril Cissé, futur Red, risque de tenter d'y remédier sans la tutelle de Gérard Houllier...

Metz sans domicile fixe

La jeune troupe messine est en train de vivre un vrai calvaire dans son antre. Après treize matches à domicile, l'équipe vient de concéder sa huitième défaite. Un record depuis la saison 1995-96 où Martigues en était au même point alors que Nancy, un an plus tard, n'avait gagné qu'un seul match, au lieu de deux pour Metz, mais n'en avait perdu que cinq. Ces deux équipes ayant connu la descente ces années là, l'avenir des Lorrains n'est donc guère engageant. La fébrilité inévitable qui découle de ces contre-performances successives est palpable à la suite des rencontres et décourage les plus fervents supporters en plus de contracter le plus téméraire des joueurs. Même l'entraîneur Jean Fernandez ne sait plus comment s'y prendre : «il n'y a plus de discours possible...» Devant la fatalité, reste la révolte extérieure. Celle qui permet au FC Metz de rester hors de la zone de relégation; avec 15 points ramenés de ses déplacements le club est le sixième plus performant hors de ses bases. Samedi, les Lorrains iront jouer un nouveau match crucial pour leur maintien à Guingamp. De quoi jouer plus libéré...

Nous aurions également pu évoquer ici la baisse sensible de l'AJA ou le naufrage de Montpellier.

Merci, et à la semaine prochaine !