CAN : l'année ou jamais pour le Maroc ?
Pays hôte, le Maroc va accueillir la CAN dans le costume de grand favori. Mais le tournoi africain a souvent rappelé que le contexte et la pression pouvaient peser autant que la qualité intrinsèque d'un effectif alors que les Lions de l'Atlas courent derrière un premier sacre depuis un demi-siècle.

La Côte d'Ivoire a brisé une malédiction il y a deux ans. Pour la première fois depuis l'Égypte en 2006, un pays hôte a remporté la Coupe d'Afrique des Nations, mettant fin à huit éditions sans sacre à domicile. Un précédent qui place le Maroc face à son propre rendez-vous avec l'histoire.
Une machine lancée depuis Doha
Depuis sa quatrième place historique lors du Mondial au Qatar, le Maroc a changé d'échelle. Malgré l'échec brutal en huitièmes de finale de la CAN 2024 face à l'Afrique du Sud (0-2), Walid Regragui a poursuivi sa ligne directrice, tout en opérant une mue progressive de son effectif. Le résultat est chiffré et spectaculaire : 18 victoires consécutives depuis juin 2024, un record mondial en sélection, et une qualification pour la Coupe du monde 2026 acquise sans jamais forcer. Une série bâtie sur une solidité défensive retrouvée (4 buts encaissés), une gestion rigoureuse des temps faibles et une efficacité clinique (46 buts marqués).
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Le sélectionneur a également assumé un virage générationnel fort. Exit Hakim Ziyech, symbole de l'ère précédente, place à la génération suivante, incarnée par Brahim Diaz, Bilal El Khannouss, Ilias Akhomach ou encore Ismaël Saibari. Autour d'eux, les cadres de Doha – Yassine Bounou, Romain Saïss, Sofyan Amrabat – continuent d'assurer la colonne vertébrale d'un groupe hybride, à la fois expérimenté et affamé. Le coach national, né quelques mois avant l'unique sacre du royaume chérifien, n'a jamais cherché à tempérer les attentes, répétant qu' «il n'y a qu'une seule option : voir Hakimi soulever le trophée» .
Deux stars en question
Reste que cette compétition à domicile se jouera aussi sur des détails. Achraf Hakimi, catalyseur du jeu marocain, revient progressivement d'une entorse à la cheville subie début novembre qui l'a privé de compétition pendant près d'un mois et demi. S'il est médicalement apte, la question du rythme demeure, dans une équipe dont l'animation offensive dépend largement de ses projections et de son volume de jeu sans équivalent dans le football actuel. Une montée en puissance mal maîtrisée pourrait déséquilibrer un système pensé pour contrôler plus que pour s'emballer.
Autre point d'attention : Brahim Diaz. Peu utilisé au Real Madrid cette saison, le meneur de jeu arrive avec du temps de jeu limité mais un rôle central en sélection, où il est attendu comme le détonateur capable de faire sauter les blocs bas. Dans un pays qui attend un titre continental depuis 1976, la pression est immense, renforcée par une finale programmée à Rabat le 18 janvier. Le Maroc n'a sans doute jamais été aussi armé pour aller au bout, mais la CAN a souvent rappelé que le statut de favori n'offre aucune garantie. Cette fois, les Lions de l'Atlas devront prouver qu'ils savent aussi porter un costume aussi lourd.
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