Chelsea : Cucurella, l'art de rendre fou
Longtemps considéré comme un latéral énergique mais irrégulier, Marc Cucurella s'est mué en repère solide pour Chelsea. Sa constance, son agressivité maîtrisée et son sens du duel en font désormais un cadre silencieux mais indispensable dans un collectif en perpétuelle reconstruction.

A 100% de ses moyens, Nuno Mendes n'a pas d'égal. Défensivement, offensivement, athlétiquement, techniquement, le Portugais est de loin le latéral gauche le plus complet de la planète. Mais derrière lui, un joueur a de sacrés arguments à faire valoir pour le titre officieux de deuxième meilleur latéral gauche du monde : Marc Cucurella.
Un poison pour les ailiers, un roc pour Chelsea
Sa dernière prestation contre le FC Barcelone (3-0), mardi, a parfaitement illustré son influence : application défensive, densité dans les duels et intensité constante sur quatre-vingt-dix minutes. Lamine Yamal, l'une des sensations européennes, a passé la soirée à se heurter à une barrière infranchissable. Robert Sanchez l'a résumé en une formule devenue virale : «Cucurella l'a mis dans sa poche» . Une description froide du style qui fait la marque de l'Espagnol, sans pitié avec son plus jeune partenaire du côté de la Roja.
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Cette capacité à étouffer l'adversaire repose autant sur la lecture du jeu que sur un mental de fer. À Tottenham (3-4), en décembre 2024, il avait commencé par deux erreurs coûteuses – avec notamment une glissade – avant de livrer une seconde période majuscule : une passe décisive, huit tacles gagnés et un impact général qui avait renversé la dynamique du match. Chez lui, la faute n'annihile jamais la réaction, et cette résilience s'est imposée comme un trait central de son jeu. Il ne lâche rien, jamais.
Un caractère qui use, une fiabilité devenue signature
Cucurella traîne une réputation de joueur teigneux, parfois irritant, toujours agressif. Mais cette dimension psychologique fait partie intégrante de son efficacité. En finale du Mondial des clubs contre le Paris Saint-Germain (3-0), il avait poussé João Neves à la faute jusqu'à l'expulsion, preuve d'une capacité rare à entrer dans la tête de ses adversaires. Ce n'est pas spectaculaire, mais terriblement utile dans les contextes tendus. Et ce registre mental complète un profil déjà exigeant physiquement, faisant de lui l'un des défenseurs les plus éprouvants à affronter sur la durée.
Cette fiabilité, justement, est désormais saluée de toutes parts. Enzo Maresca évoque un joueur «phénoménal» qui «donne toujours un avantage» . Wayne Rooney a parlé après Chelsea–Barça de «meilleure performance d'un latéral gauche depuis longtemps» . Même Luis de la Fuente, en sélection, insiste sur un élément «plus que fiable» , devenu incontournable lors des grands rendez-vous de la Roja. Ce mélange d'agressivité, de constance et de sang-froid fait aujourd'hui de Cucurella l'un des latéraux les plus difficiles à contourner en Europe.
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