Milan : le voyage de la discorde
Avec le feu vert de l'UEFA, la Serie A a programmé le match de la 24e journée, opposant l'AC Milan à Côme… en Australie. Une délocalisation qui fait grincer des dents dans les rangs milanais.

Le football italien voulait frapper un grand coup médiatique : un match de Serie A à l'autre bout du monde, en Australie. L'affiche entre l'AC Milan et Côme, prévue à Perth en février prochain, se voulait une vitrine de l'attrait global du Calcio.
Mais l'initiative, sans aucune surprise, fait l'objet de nombreuses critiques. Question d'équité et d'intégrité sportive bien sûr, questions écologiques également, question de bon sens plus globalement… Qui ne résistent pas à l'irréfragable argument économique.
Maignan se range aux côtés de Rabiot
Adrien Rabiot, le premier à avoir publiquement affiché sa stupéfaction, a beau s'être fait remonter les bretelles par le patron de la Serie A - «il oublie, comme tous les footballeurs qui gagnent des millions d'euros, qu'ils sont payés pour exercer une activité : jouer au football», avait déclaré le directeur général du championnat italien Luigi De Siervo -, le milieu de l'AC Milan reste massivement soutenu.
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Présent en conférence de presse ce dimanche, son coéquipier Mike Maignan, capitaine des Rossoneri, a aussi fustigé cette délocalisation qui fausse un fondement essentiel du sport, l'équité. «Je suis totalement d'accord avec Adrien Rabiot. On pense beaucoup à l'aspect financier. Je ne comprends pas pourquoi on joue un match de championnat italien à l'étranger. En plus, c'est un match qu'on devait jouer à domicile, donc on perd un match à la maison. Nos objectifs sont élevés, il ne faut rien laisser au hasard», a reproché le gardien français.
Sarri s'en mêle aussi
Même les protagonistes étrangers à l'organisation de cette rencontre, à l'image du coach de la Lazio Maurizio Sarri, toujours prompt à défendre l'essence du jeu face aux dérives du foot-business, s'indignent de cette aberration sportive. «Pour moi, Rabiot a raison et l'argent ne peut pas tout justifier. La réponse du président de la Ligue a été mauvaise», a jugé le fantasque entraîneur du club romain.
Et ce dernier d'avancer une réponse indéniable : «Rabiot pourrait répondre que s'il ne jouait pas trois fois par semaine et ne donnait pas tout sur le terrain, le patron de la Ligue lui-même ne toucherait pas d'argent, car il n'y aurait pas de Ligue», a rétorqué Sarri. Il s'agit en tout cas d'un pas de plus vers une fracture entre le terrain d'un côté, et les bureaux de l'autre.
Que pensez-vous de cette délocalisation du match Milan-Côme en Australie ? Et de la réaction des concernés ? N'hésitez pas à réagir et débattre dans la zone Ajouter un commentaire...