Fluminense : Thiago Silva, maître du temps

Retourné à Fluminense pour y terminer sa carrière, Thiago Silva a été étincelant contre le Borussia Dortmund (0-0), mardi, lors de la Coupe du monde des clubs. Une prestation de gala pour le défenseur central brésilien, toujours aussi majestueux à 40 ans passés.

Thiago Silva n'a rien perdu de son talent.

À 40 ans, on ne lui en tiendrait pas rigueur s'il passait à côté d'un match, encore moins après plusieurs semaines gâchées par une blessure au talon qui l'empêche de s'exprimer pleinement. Pourtant, lorsqu'il s'agit de hausser le curseur, de montrer la voie, Thiago Silva sait toujours se transcender.

Mardi soir, sur la pelouse du MetLife Stadium, pour l'entrée en lice de Fluminense dans la Coupe du monde des clubs, le défenseur central a montré qu'il n'a rien perdu de ses repères. Pas de panique, pas d'éclat, juste une maîtrise clinique comme il en a livré des centaines.

Une copie parfaite contre Dortmund

Face à lui, c'était pourtant du solide. Serhou Guirassy restait sur 34 buts en 45 matchs toutes compétitions confondues, co-meilleur buteur de la Ligue des Champions. Un attaquant en confiance, capable de faire mal dos au but comme dans l'espace. Mais dans le New Jersey, le Guinéen a passé la soirée à courir dans un labyrinthe sans sortie. Le Brésilien a géré l'affaire sans un mot, sans un geste de trop. Positionnement parfait, lecture constante, aucun excès. Une performance digne d' «O Monstro» , son surnom de toujours.

Les chiffres valident l'impression visuelle : 90 minutes, 0 faute commise, 0 fois dribblé, 9 duels remportés (record du match), 3 interceptions, 7 dégagements, 81% de passes réussies, 100% de tacles réussis, 80% de duels aériens gagnés (8 sur 10). Une copie défensive complète, sans trou ni déchet. Le buteur passé par Rennes et Lille a tenté quelques appels, cherché des décalages, joué le duel. Il s'est toujours heurté à la même chose : un défenseur qui voit venir avant tout le monde.

Thiago Silva ne faiblit pas

Désormais quadragénaire, Thiago Silva a montré qu'il n'avait pas perdu de sa superbe. Dans son style toujours aussi élégant et beaucoup moins frontal que celui de Sergio Ramos – buteur quelques heures plus tard face à l'Inter – l'ancien capitaine du Paris Saint-Germain a prouvé qu'il restait un joueur à part, surtout dans un football de plus en plus athlétique, parfois au détriment de l'intelligence de jeu. Tout ce qu'il a fait, il l'a fait au bon moment : relancer propre, couvrir les espaces, commander la ligne. Il n'a pas baissé d'intensité, n'a jamais tremblé.

Tant qu'il joue comme ça, il est indispensable. Dans une défense à trois, dans une défense à quatre, contre un faux neuf ou un avant-centre classique, il reste une garantie. Pour Fluminense... et le Brésil ? Oublié des sélectionneurs depuis la Coupe du monde 2022, Thiago Silva n'a jamais officialisé sa retraite internationale. Avec le niveau qui est le sien, il pourrait encore apporter, même dans un rôle encadré, à une sélection toujours en quête de repères défensifs. Reste à connaître la position de Carlo Ancelotti, son mentor, sur la question.

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