PSG : Marquinhos brise la malédiction
Capitaine du Paris Saint-Germain depuis le départ de Thiago Silva, Marquinhos a touché au but en remportant sa première Ligue des Champions avec le club de la capitale. La récompense ultime pour un joueur qui a été de toutes les épopées.

Il est le dernier survivant. Le dernier à porter encore le fardeau de toutes les douleurs, à marcher au milieu des ruines du Camp Nou, à ne jamais fuir quand les autres sont partis. Marquinhos (30 ans), douze ans de sang, de larmes et de silence dans un club trop souvent noyé dans ses ambitions. Mais aujourd'hui, il a brisé la malédiction. Enfin.
Le martyr de Barcelone, le naufragé de Madrid
Il fut l'un des symboles de la débâcle à Barcelone, celle dont tout le monde se souvient et se souviendra pour très longtemps. Ce 8 mars 2017, le monde entier riait du PSG, victime d'une remontada historique après avoir proposé un football merveilleux trois semaines plus tôt. Dépassé, submergé, Marquinhos affichait des limites qu'on ne lui connaissait pas. «Un bon défenseur, oui. Un grand défenseur, non, pas encore» . Tel était le commentaire sur sa prestation, notée 0/10 par notre rédaction de Maxifoot.
Puis vint Madrid, en 2022. Encore lui, avec le brassard de capitaine cette fois, sans Thiago Silva pour prendre les coups, pour le protéger. Perdu au milieu du chaos, le Brésilien sabotait à lui-seul le match de son équipe avec une relance folle pour permettre à Karim Benzema d'écrire sa légende. Les mauvaises langues disaient même qu'il a grandement contribué au Ballon d'Or du Lyonnais, lancé vers la gloire après cette rencontre rocambolesque. Un constat moqueur mais finalement réaliste.
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Les larmes de la rédemption
Au fond du trou, plus bas que terre, Marquinhos n'a jamais abandonné. Mieux encore, il n'a jamais été lâché par ses dirigeants, qui s'ils longtemps pris de mauvaises décisions, ont toujours compté sur lui pour rêver plus grand. «Je suis passé par beaucoup de choses ici, beaucoup de défaites, beaucoup de critiques aussi. Mais je n'ai jamais lâché, je suis resté fidèle à ce club» , a précisé l'Auriverde au coup de sifflet final à Munich, conscient d'avoir été moqué et raillé dans la période noire du PSG.
Là où tous anciens partenaires – tous plus âgés que lui, certes, en dehors de Kylian Mbappé – ont échoué, lui a réussi. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard s'il a eu une pensée émue pour certains d'entre eux avec lesquels il a débuté l'aventure européenne à l'été 2013, à 19 ans, des bagues sur les dents. «C'est un mélange de joie, d'émotions. J'ai souffert avec cette équipe, j'ai grandi. Je pense aux joueurs qui sont passés et qui n'ont pas réussi : Lucas, Thiago Silva, Zlatan, Cavani...» , a-t-il soufflé, les larmes aux yeux, après la victoire.
Une légende plus forte que le doute
Longtemps, son statut de capitaine a été contesté. Trop gentil, trop tendre, disaient certains. Pas digne, tout simplement. C'est finalement lui qui a traversé les pires tempêtes, qui a chassé les fantômes. A Munich, il a définitivement rejoint les plus grands du PSG. Le plus grand ? Son palmarès long comme le bras plaide pour : 10 titres de champion, 8 Coupe de France, 6 Coupe de la Ligue, 9 Trophée des champions… et enfin la Ligue des Champions. Aucun joueur dans l'histoire du club n'a autant incarné la souffrance et la résilience.
Marquinhos n'était pas le plus talentueux, pas le plus bruyant, mais il était là, depuis le début. Il a été le lien invisible, le pilier silencieux. Il représente une traversée du désert, une renaissance spectaculaire, une fidélité rare. «Je vous aime ! Je n'ai plus de force, j'ai tout donné, je voulais trop ce titre. On a souffert pendant 12 ans, on le voulait trop ! C'était dur, très difficile. Mais ça montre la valeur de ce club, de l'envie.» Au milieu de l'Allianz Arena, ce n'est pas seulement un trophée qu'il a soulevé, mais douze ans de douleurs et de doutes, pour enfin les enterrer.
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