Le pronostic vital des Bleus est engagé. L'équipe de France, vraisemblablement relookée, joue ce soir au Letzigrund de Zürich le dernier match de la Poule C face à son meilleur ennemi italien. Une rencontre que ne disputera pas le capitaine tricolore, Patrick Vieira, qui souffre toujours d'une gêne à la cuisse gauche.

Retrouvez chaque jour à 14h une nouvelle édition du Journal des Bleus. Aujourd'hui, tour d'horizon des Unes des quotidiens. Retour sur les déclarations d'avant match de Patrick Vieira et de Raymond Domenech. Coup de projecteur également sur la presse anglaise qui tacle les joueurs et le sélectionneur français.

La der des Tricolores dans l'Euro 2008 ? Trois petits matches et puis s'en vont ? À quelques heures du choc décisif face aux champions du monde en titre, les Français disputent peut être leur dernière minute dans le tournoi. Leur avenir n'est pas entre leur main. Ils sont dépendants du résultat entre les Néerlandais, déjà assurés de jouer les quarts, et la Roumanie.

L'heure de vérité a sonné

Le match de la peur approche à grand pas. L'occasion pour les journaux français et italiens de consacrer leur Une à la rencontre au sommet. L'heure est à l'angoisse. «Deux géants en sursis» , titre Libération tandis que Direct Matin souligne que les 22 acteurs vont jouer avec «la corde au cou» . L'Equipe rappelle qu'il faut «Commencez par gagner» . L'optimisme est de sortie pour Le Parisien qui lance «Il faut y croire» . France-Soir encourage les Tricolores : «Allez les Bleus, faites un miracle» . Le Progrès de Lyon y croit mais «Les Bleus doivent gagner et prier» . De son côté, la Gazzetta dello Sport titre sur les retrouvailles avec «Encore toi la France» . Le quotidien transalpin rappelle que les Italiens évolueront en blanc et les Français en bleu. Lors du sacre en 2006, les couleurs étaient inversées…

Vieira a "les boules"

Blessé à la cuisse gauche depuis le 30 mai dernier, Patrick Vieira n'a pas disputé la moindre rencontre avec l'équipe de France. Le capitaine est venu devant les micros, hier lundi, annoncer son forfait. «J'arrive à m'entraîner mais j'ai toujours cette douleur qui m'empêche d'accélérer, de frapper dans le ballon, ça me fout les boules, je ne sais pas où j'en suis, je ne sais pas quand je pourrais rejouer» , a expliqué le milieu de terrain, agacé de ne pas retrouver la compétition. Interrogé sur la date de son retour, le joueur de l'Inter Milan avoue ne pas savoir. «Aucune idée. Je savais que j'allais louper le premier (match), au pire le deuxième mais j'étais confiant sur ce dernier match mais la douleur est toujours là et je ne peux pas dire quand je pourrais rejouer» , a indiqué l'homme aux 105 sélections, tout ému avant d'ajouter qu'il y a «des incohérences sur sa blessure» .

Une rencontre "exceptionnelle"

Devant la presse, Raymond Domenech a insisté sur le coté "exceptionnel" du match capital face à l'Italie. «Il faut un vainqueur. C'est bien, c'est une vraie belle finale. Tout le monde a envie de la jouer, je l'espère, tout le monde a envie de la voir. C'est pour cela que l'on fait ces compétitions-là, ce sont pour ces matches-là. Il y a une mise à mort et là c'est la première fois que le taureau et le toréador peuvent mourir ensemble» , a déclaré le sélectionneur des Bleus, tout sourire avant d'ajouter qu' «en soi, jouer l'Italie, c'est déjà exceptionnel, jouer l'Italie en championnat d'Europe, c'est super. La jouer dans un match où il peut y avoir un mort, puisque l'une et l'autre des deux équipes peut quitter la compétition même en faisant un grand match tous les deux, c'est un moment vraiment exceptionnel qu'il faut jouer, qu'il faut préparer, dans lequel il faut s'investir à fond. Oui, là, je suis déterminé à ce que cette rencontre soit un grand match» , poursuit-il.

Escalettes derrière Domenech

Le président de la Fédération Française de Football Jean-Pierre Escalettes soutient le sélectionneur national "jusqu'au bout" et souhaite son «maintien jusqu'en 2010» . Ce dernier ne veut pas le lâcher même si l'équipe de France ne passe pas le cap du premier tour de l'Euro. «Je ne suis pas un homme déloyal, je ne dirai pas» Raymond, démission «. Je suis pour son maintien jusqu'en 2010. Mais c'est la vérité d'aujourd'hui, d'autres paramètres peuvent entrer en considération» , tempère-t-il dans un entretien accordé au Monde ce mardi.

The Times taille les Bleus

L'Angleterre n'étant pas de la partie dans le tournoi, la presse anglo-saxonne se console comme elle le peut avec plein de facéties et un humour so british. The Times se demande si Domenech est le pire entraîneur de l'Euro 2008. Pour le quotidien, le patron des Bleus a fait «des choix tactiques absurdes» et n'a «pas la vivacité d'esprit» . Les joueurs sont critiqués à tout va. Décriés tout au long de l'exercice 2007-2008 avec Arsenal, le défenseur central William Gallas a l'air d'être «au bord de la dépression nerveuse» alors que le milieu de Chelsea, Florent Malouda est "mauvais" . Lilian Thuram, Claude Makelele et Thierry Henry ne sont pas épargnés. Ils ont «passé la date de péremption» , souligne The Times. Bafetimbi Gomis en prend également pour son grade. «Il a le toucher de balle d'un éléphant» , juge la rédaction britannique. Seuls Patrice Evra et Franck Ribéry sont loués et qualifiés d' "excellents" .

La phrase du jour : Aimé Jacquet

L'ancien sélectionneur des Bleus est persuadé que la Roumanie va se hisser en quart de finale puisque son adversaire néerlandais n'a aucune raison de «mouiller le maillot» . «Félicitations, vous êtes qualifiés» , a lancé le champion du monde 1998 au quotidien roumain Gazeta Sporturilor. «Vous affronterez une équipe déjà qualifiée qui va reposer bon nombre de joueurs» . Interrogé pour savoir s'il serait tenté, à la place de Marco Van Basten, de laisser filer la rencontre, Jacquet est clair. «Je peux vous dire que je ferais la même chose à leur place. Pourquoi laisser qualifier la France ou l'Italie avec le risque de les retrouver en demi-finales au lieu de les éliminer avant?» .

Le chiffre du jour : 66

Comme le nombre de buts inscrits cette saison en championnat par les cinq attaquants de l'équipe de France : Benzema (20), Gomis (16), Henry (12), Anelka (11) et Govou (7). De leur côté, les six attaquants italiens ont fait trembler les filets à 102 reprises : Toni (24), Del Piero (21), Borriello (19), Di Natale (17), Quagliarella (11), Cassano (10).

A demain 14h pour une nouvelle édition du Journal des Bleus !