Coupe du monde : la Belgique, itinéraire d'un crash...
Sortie dès le premier tour de la Coupe du monde 2022, la Belgique quitte prématurément le Qatar, au terme d'un tournoi dans lequel la bande à Roberto Martinez ne semble jamais réellement être entrée. Entre des cadres à la dérive et une ambiance électrique en interne, les Diables Rouges ont sombré et un nouveau cycle s'impose désormais.
Trois matchs, aucune prestation aboutie dans le jeu, quatre petits points et puis s'en va… La Coupe du monde 2022 de la Belgique n'aura pas franchement duré longtemps, et toutes les promesses démontrées au cours des dernières années ont visiblement volé en éclats. Une fois encore, la «génération dorée» des Diables Rouges ne gagnera rien.
Pire encore, Eden Hazard et sa bande n'ont, cette fois, même pas réussi à jouer les premiers rôles lors d'un tournoi dans lequel ils ne semblent jamais être réellement entrés.
Des cadres aux abonnés absents…
Au Qatar, l'équipe menée par Kevin De Bruyne, Thibaut Courtois ou encore Yuri Tielemans, pourtant brillants dans leurs clubs respectifs, a totalement déjoué et la punition a été immédiate. Après un match très décevant mais gagné contre le Canada (1-0), la Belgique a sombré contre le Maroc (0-2), avant de manquer le coche jeudi face à la Croatie (0-0). Et sur ces trois matchs, le constat est clair : les cadres ont failli. «C'était mieux avant», résume le quotidien Le Soir après cette sortie précoce du Mondial.
Prenons des exemples. Face au Maroc, Courtois n'a pas été intraitable et a encaissé au moins un but évitable. Le vieillissant tandem défensif composé de Jan Vertonghen et Toby Alderweireld a souffert tout au long de la compétition, pendant que De Bruyne, pourtant attendu au tournant, s'est montré brouillon et transparent. Comme un symbole, pour le dernier match contre la Croatie, Hazard s'est vu envoyé sur le banc pendant que Romelu Lukaku, gêné par une blessure avant le tournoi, a réalisé une entrée à la fois précieuse et catastrophique, avec trois ratés presque incompréhensibles. Des cadres à la dérive.
Une ambiance délétère
Sportivement, la Belgique n'a pas su répondre aux attentes ni confirmer une progression après une Coupe du monde 2018 exceptionnelle marquée par une 3e place historique. Mais en interne, le problème ne se résumait visiblement pas qu'aux contre-performances du terrain. Certaines tensions entre les cadres semblaient évidentes. «L'ambiance dans le vestiaire ? Tout ce remue-ménage qui s'est passé pendant cette Coupe du monde, c'était totalement inutile. On s'est conduit comme des gamins, on n'a pas agi en homme. Quand on devait apporter une réaction constructive et positive, on ne l'a pas fait. On a continué à s'embourber», a regretté le latéral droit Thomas Meunier jeudi sur beIN Sports, alors que Hazard et Courtois s'étaient présentés en conférence de presse quelques jours plus tôt pour éteindre un début d'incendie.
En apparence d'accord avec les propos de Meunier, le même Courtois a aussi insisté sur le fait que l'équipe belge ne méritait peut-être pas tous les éloges qu'elle a récoltés ces dernières années. «Dorée, c'est un peu difficile à dire si tu ne gagnes rien. On n'est pas une génération dorée, on est une génération avec beaucoup de talents, de grands joueurs partout en Europe. On a montré en Russie qu'on était une Belgique qui jouait bien au foot. Aujourd'hui et à l'Euro, on n'a pas été nous-mêmes, c'est un peu dommage. On verra en mars ce qu'il se passera, qui restera, qui ne restera pas», a soufflé le gardien du Real Madrid en zone mixte.
La jeunesse tape à la porte
Forcément, des changements s'annoncent nécessaires pour relancer la machine au cours des prochains mois. Dans un premier temps, le sélectionneur Roberto Martinez a décidé de rendre son tablier après six ans de bons et loyaux services. Pour le remplacer, le tandem Thierry Henry-Thomas Vermaelen assurera, au minimum, l'intérim alors que le Français semble prêt à assurer la succession de l'Espagnol sur la durée, révèle L'Equipe. Dans l'effectif aussi, une fin de cycle se profile et certains éléments moteurs pourraient quitter la sélection. «Je ne sais pas si je vais continuer. J'ai tout donné pour l'équipe nationale pendant 15 ans. Je vais en parler avec ma famille», a assumé Alderweireld.
«Oui il faut tourner la page mais ça veut dire quoi ? Virer tous les mecs qui ont plus de 30 ans ? Ou plus de 27 ans ? C'est quoi un vieux joueur ? C'est quoi être jeune ? Etre vieux et jouer dans un grand club ? Être jeune et jouer dans un club moyen ? Il y a plein de paramètres qui entrent en compte en réalité», ajoutait Meunier. Pour autant, la Belgique ne doit pas perdre tout espoir. Loin de là. Déjà car certains cadres auront encore l'âge de participer aux grandes compétitions internationales dans les prochaines années, mais surtout car une jeunesse très encourageante tape à la porte. Incarnée par les Rennais Jérémy Doku et Arthur Theate, le défenseur central d'Anderlecht Zeno Debast, ou encore les attaquants de Milan et Lens, Charles de Ketelaere et Loïs Openda, la nouvelle garde belge a de jolis atouts à faire valoir !
Selon vous, l'âge d'or de la sélection belge est-il passé ? Croyez-vous les jeunes talents comme Doku ou Openda capables de relancer les Diables Rouges dans les mois à venir ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...
