Italie : 2006, c'est si loin...
Malgré son sacre à l'Euro, l'Italie n'a pas réussi à se qualifier pour la Coupe du monde suite à son revers face à la Macédoine du Nord (0-1), jeudi. Un second échec consécutif après deux épreuves ratées en Afrique du Sud et au Brésil, la Squadra azzurra n'est plus un grand de son sport depuis son sacre mondial en 2006.
L'Italie ne disputera pas la Coupe du monde 2022 au Qatar. Il faut se pincer pour le croire, mais le champion d'Europe en titre a été expédié six pieds sous terre par la Macédoine du Nord (0-1), jeudi à Palerme. Un nouveau traumatisme pour le football italien, quatre années après son échec pour rallier la Russie.
Mais il serait réducteur de résumer les problèmes de la sélection transalpine à ces ratés. Car depuis le sacre en Allemagne contre l'équipe de France (1-1, 5-3 t.a.b.), en 2006, la Squadra azzurra enchaîne les désillusions sur la scène mondiale.
Coupe du monde 2010 : la débâcle sud-africaine
Championne du monde en titre, l'Italie a abordé le Mondial en Afrique du Sud avec peu de certitudes. Sortie sans gloire de l'Euro 2008 par l'Espagne (0-0, 3-5 t.a.b.), en quarts, après un premier tour très poussif, la Nazionale a été éliminée dès le premier tour de la Coupe des Confédérations 2009 avec deux défaites face à l'Égypte (0-1) et le Brésil (0-3). Des difficultés aperçues en préparation qui n'ont pas été surmontées durant l'épreuve.
Une équipe vieillissante, des cadres en méforme (Buffon sorti à la mi-temps du premier match, Pirlo blessé), le cocktail a fini par exploser à la figure de Marcello Lippi. Après un premier nul accroché contre le Paraguay (1-1), l'Italie n'a guère fait mieux face à la modeste Nouvelle-Zélande (1-1). Alors qu'ils avaient leur destin entre les pieds sur la dernière rencontre, les Transalpins ont craqué devant la Slovaquie de Robert Vittek (2-3), sortant sans gloire de l'épreuve sud-africaine. C'est la première fois depuis le passage du tournoi à 32 équipes que l'Italie prend la porte au premier tour.
Coupe du monde 2014 : les latino-américains trop forts
Un groupe rajeuni avec seulement six trentenaires et quatre champions du monde 2006, une finale d'Euro en 2012, l'Italie a débarqué au Brésil avec bien plus d'assurance qu'en 2010. Sous la houlette de Cesare Prandelli, le vice-champion d'Europe a d'ailleurs parfaitement lancé sa compétition en arrivant à bout de l'Angleterre (2-1) dans l'atmosphère très humide de Manaus. Mais un petit trublion a décidé de gâcher la fête : le Costa Rica.
Emmenée par Bryan Ruiz et Keylor Navas, la nation latino-américaine a créé la sensation en s'imposant contre la Nazionale (1-0), quelques jours après son succès sur l'Uruguay (3-1). Dans la finale du groupe face à la Céleste, l'Italie a longtemps résisté avant de craquer sur un énorme coup de boule de Diego Godin dans le dernier quart d'heure (0-1). Une courte mais terrible défaite qui a plongé tout un pays dans le désarroi. Un Mondial qui a d'ailleurs vu de nombreuses grandes nations européennes s'écrouler au premier tour (Italie, Angleterre, Espagne, Portugal).
Coupe du monde 2018 : la Suède a dit stop
Après deux belles années sous les ordres d'Antonio Conte, la Fédération italienne a réalisé le choix curieux de miser sur Gian Piero Ventura, un entraîneur chevronné mais sans véritable référence avec des équipes de premier plan. Devancée par l'Espagne lors des éliminatoires, la Nazionale a été contrainte de passer par les barrages. Au programme, la Suède, qui ne pouvait plus compter sur Zlatan Ibrahimovic, retiré depuis l'Euro 2016. Mais rien ne s'est passé comme prévu face aux Scandinaves.
Vainqueurs à Stockholm (1-0) grâce à un but de Jakob Johansson sur une frappe déviée, les Nordiques n'ont pas baissé les yeux lors du retour à Milan. Dominés, poussés dans leurs derniers retranchements, les Suédois ont fait preuve d'un héroïsme à toute épreuve pour annihiler les attaques italiennes, inefficaces de la première à la dernière minute. Un match nul et vierge (0-0) qui a précipité la chute de l'Italie, restée à quai pour la première fois depuis 1958... en Suède. Un échec qui a signé la fin de l'aventure de Gianluigi Buffon avec les Azzurri.
Coupe du monde 2022 : et Jorginho craqua... deux fois !
Avant sa défaite contre la Macédoine du Nord (0-1), jeudi, l'Italie a eu plusieurs cartouches pour valider son ticket pour le Qatar. Mais à chaque fois, les partenaires de Gianluigi Donnarumma se sont tirés une balle dans le pied. Lors de la double confrontation contre la Suisse (0-0, 1-1), Jorginho a eu deux fois l'occasion de donner l'avantage à son équipe sur penalty, un exercice qu'il affectionne particulièrement. Mais à l'aller comme au retour (à la dernière minute !), le milieu de Chelsea s'est troué.
Le pire dans tout ça ? C'est que l'Italie aurait pu terminer première de sa poule si elle avait battu l'Irlande du Nord (par au moins 2-0) lors de la dernière journée, chose que les champions d'Europe en titre n'ont pas réussi à faire avec un triste nul (0-0). Des ratés assez improbables qui ont fini par se payer cash à Palerme, où Aleksandar Trajkovski, passé par le club phare de Sicile, a attendu le temps additionnel pour enfoncer tout un pays dans les limbes. Une fois de plus.
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