Ligue des Champions : les cadors s'activent pour une ligue fermée, Tebas prépare la contre-offensive
Les plus grands clubs européens travaillent actuellement dans l'ombre pour transformer la Ligue des Champions actuelle en un championnat fermé. Mais le sulfureux président de la Ligue espagnole, Javier Tebas, ne compte pas se laisser faire.
Le serpent de mer va-t-il vraiment sortir des eaux ? Depuis plusieurs années, le spectre d'une «Super Ligue» plane au-dessus du football européen, et les plus grands clubs du Vieux Continent s'activent pour l'aider à prendre forme.
En effet, ces derniers prévoient de changer la Ligue des Champions telle que nous la connaissons actuellement en un championnat quasiment fermé, où 24 équipes sur 32 seraient assurées de participer à l'édition suivante.
J. Tebas - «ils vont tuer les footballs nationaux !»
Une nouvelle formule prévue pour 2024 qui enlèverait un énorme intérêt aux cinq plus grands championnats nationaux, puisque les huit places vacantes seraient réservées aux demi-finalistes de la Ligue Europa et aux champions de pays dits «mineurs». «Il s'agirait en fait d'une nouvelle compétition. Ils l'appellent toujours Ligue des Champions, mais cela n'a plus rien à voir», a estimé le président de la Ligue espagnole, Javier Tebas, dans L'Équipe.
«Ceux qui préparent ce projet n'ont pas étudié les effets qu'il aurait sur leur propre entreprise. Cela ressemble à une discussion de comptoir qui s'est tenue à 5h du matin. (…) D'ores et déjà, la C1 et la C3 entrent en concurrence avec nos épreuves domestiques. On cherche à diminuer la valeur de nos championnats et de nos coupes pour augmenter celle de certains grands clubs européens. Ils vont tuer les footballs nationaux !», a ajouté l'Espagnol, très remonté.
L'UEFA dans le viseur de Tebas
Tebas jette bien évidemment la pierre sur les grands clubs européens et l'association qui les représente, l'ECA, mais aussi sur l'UEFA : «Cela vient des clubs les plus riches. Je suis convaincu que la majorité des membres de l'ECA n'est pas d'accord avec ça. Les grands clubs se servent de l'ECA pour tenter de créer cette "Super C1". L'UEFA ne parvient pas à comprendre ce qu'est réellement le football européen et l'importance des compétitions nationales.»
«L'UEFA ne doit pas se laisser impressionner, a renchéri Tebas, bien décidé à mettre la pression sur l'instance. (…) On travaille pour Lamborghini, Ferrari et Porsche… Comme ça, plutôt que d'avoir cinq voitures de luxe, les stars de ce jeu en auront sept. L'argent, il faut le répartir dans beaucoup de Ligues, au sein des pays qui manquent de moyens, pas pour rendre encore plus riches qu'elles ne le sont déjà les vedettes du football.»
Tebas et «l'autodestruction» du football européen
Comment résister à ce projet ? C'est la question que tout le monde se pose, et Tebas a sa petite idée. «Il faut une union sacrée des Ligues, que chacun exprime sans peur ce qu'il pense de ce projet. Et si besoin, on utilisera tous les moyens légaux et politiques pour empêcher qu'il se réalise. Tout le monde est d'accord pour ne pas accepter une telle issue», a conclu Tebas, qui a promis de mettre en garde le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin, face à «l'autodestruction» du football européen…
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