Les rencontres se suivent et ne se ressemblent plus pour les Gones qui perdent de leur sérénité. Marseille renverse la vapeur dans les ultimes minutes et rejoint le dernier carré. Sous les clameurs et le regard passionné de son futur repreneur, les Phocéens s'offrent la tête du Lyon. L'essentiel de la rencontre avec Maxifoot !

Les temps forts et les buts

- Ribery s'extirpe des marquages de Tiago et Clerc. Il ajuste une belle frappe enroulée de son pied droit. Elle termine sa course dans le petit filet extérieur (17').

- Sur sa première véritable occasion, Lyon ouvre le score. Juninho se charge d'un coup franc côté droit. Le ballon ne trouve personne et rebondit au sol dans la surface. Cris profite de son positionnement au second poteau pour envoyer le ballon se loger au fond des filets de Carrasso (0-1, 18').

- Marseille tente d'égaliser avant la pause, sans y parvenir. Coupet remporte un face à face décisif avec Maoulida (39'). Dans la foulée, Cana tente sa chance des quarante mètres dans l'axe. C'est audacieux mais le ballon file au-dessus de la transversale (39').

- Après plusieurs minutes délicates à la reprise, Lyon calme les ardeurs phocéennes et maîtrise le jeu. Sur une vive accélération, Baros se retrouve dans la surface. Rodriguez contre. Tiago récupère le ballon et tente le coup. Carasso intervient (51').

- Lyon se procure plusieurs occasions franches mais se heurte à un Carrasso bien inspiré. Le portier marseillais détourne une frappe puissante de Govou (66'), puis intervient sur un coup franc côté gauche de Juninho. Il claque le ballon au dernier moment (67'). A l'entame du dernier quart d'heure, c'est au tour de Tiago de placer une magnifique frappe enroulée, détournée en corner par une parade exceptionnelle de Carasso (75').

- Marseille demeure en course mais manque cruellement de réussite. Cissé trouve le poteau sur une frappe tendue et croisée dans l'angle de la surface (72'). Auparavant, il venait d'échouer sur une reprise du gauche.

- Plus que quelques minutes à jouer. Le ciel s'apprête à tomber sur la tête des Gones. Sur un centre de Ribery, Pagis adresse une reprise du plat du pied au point de penalty. Coupet s'avoue vaincu (1-1, 87').

- Incroyable mais vrai ! Lyon est pris à son propre piège et encaisse contrairement à ses habitudes un second but, sous l'oeil effaré de Gérard Houllier. Ribery trouve Beye sur la droite. Ce dernier centre dans la foulée et trouve Niang à la récupération, dont la tête croisée qualifie les Phocéens (2-1, 90').

Ce qu'il faut retenir de la rencontre

Véritable coup de poker d'Albert Emon qui tranche avec les préjugés pour tenir en haleine tout le Stade Vélodrome. Après la mi-temps, il modifie son onze de départ pour jouer courageusement l'offensive à tout va, à l'image du retrait d'Olembe. Pagis et Niang rentrent en jeu. Ils apportent plus de fluidité, de percussion et de rythme à la formation marseillaise. Ils en sont récompensés par deux buts, synonymes de qualification. Un retour en grâce pour Pagis qui espère ainsi retrouver plus souvent le chemin des terrains. En retrait par rapport à leurs dernières prestations, Cissé et Ribery ne demeurent pas en reste. Le premier s'offre plusieurs occasions franches, dont une frappe sur le poteau. Il a semblé un peu émoussé tout de même, comme son comparse. Ribery a manqué durant un moment de jus et précision dans son placement, avant de répondre présent dans l'enthousiasme général. L'homme du match côté marseillais, demeure toutefois Carrasso. Légèrement critiqué pour ses irrégularités, il a effectué des merveilles en seconde période, avec deux claquettes déterminantes qui empêchent Lyon de prendre le large. Impossible d'oublier que tout le groupe y a mis du sien, de l'énergie, du courage pour contrer l'ogre lyonnais, pourtant bien en place. Une victoire qu'ils sont allés décrochés avec leurs tripes, leurs coeurs et de l'audace.

Gérard Houllier constate avec certainement un brin d'amertume mais pas de résignation que son groupe voit la chance nettement moins lui sourire. Ce mois de janvier n'offre aucune victoire au compteur en Championnat et une élimination en Coupe de France, concédée dans les ultimes minutes. Ce qui est arrivé à tant d'autres formations, tel que le PSG en Coupe de la Ligue, vient de brutalement leur tomber dessus. Pourtant, il demeure indéniable que Lyon n'a pas manqué son match. Ils ont merveilleusement serré le jeu en milieu de terrain, et s'exécutent idéalement dans les replis défensifs pour éviter de se laisser piéger en contres. En face, Marseille peine à concrétiser et des espaces se libèrent dont les Gones profitent. Juninho offre une passe décisive à Cris qui concrétise la première occasion franche des Gones. En seconde mi-temps, Tiago, Govou, Baros multiplient les bonnes frappes alors que Juninho étincelle sur un nouveau coup franc. Coupet dans ses cages demeure sur ses gardes et semble conserver la chance pour lui, jusqu'à trois minutes de la fin. Lyon recule trop et dangereusement. On a donc vu au final une belle équipe de Lyon, mais qui se heurte au final à la persévérance adverse et s'incline sportivement.

Réaction des Entraîneurs

Albert Emon (Entraîneur de l'Olympique de Marseille) «Nous venons de démontrer que l'on peut battre une très grande équipe, si on y met un état d'esprit fort et que l'on consacre beaucoup d'efforts. Nous avons pratiqué le football « Droit au But» , sans cesse porté vers l'avant. Ce que les joueurs ont fait est merveilleux. On a réussi à concrétiser nos actions, gagner les duels. Il faut savourer ce grand match et devant 60 000 supporteurs enthousiastes. »

Gérard Houllier (Entraîneur de l'Olympique Lyonnais) «C'est la Coupe de France, mais je suis déçu pour les joueurs et les supporteurs qui méritaient mieux. Contrairement à nos habitudes, on a trop reculé. On paie cash nos erreurs et on manque des occasions. Je partage la tristesse de mes joueurs qui se sont bien battus. Je regrette que nous n'ayons pas su tenir le résultat. Par rapport à notre calendrier, nous verrons plus tard s'il s'agit d'un mal pour un bien.»

Note du match 15/20

Une rencontre de Coupe comme on les apprécie qui mérite sa mention Bien. Les supporteurs assistent à une rude confrontation entre deux belles équipes. Le verdict tombe toujours au bout du compte, avec un vainqueur et un vaincu. Une dose de chance, du suspense et des renversements, de l'inédit, une chaude ambiance, ont composé le programme. Vivement le tirage au sort que le spectacle continue…

Cdf/8e de finale
Marseille 2-1 Lyon (0-1)
Arbitre : Monsieur Duhamel.
Buts : Pagis (87’), Niang (90’)/Cris (18’).
Avertissements : Cana (61’), Pagis (90’)/Juninho (35’), Fred (71’)
Les équipes :
Marseille : Carrasso, Taiwo, Rodriguez, Zubar, Beye, Nasri, Cana, Olembe (Niang, 58’), Maoulida (Pagis, 73’), Ribery, Cissé/Entraîneur : Albert Emon.
Lyon : Coupet, Abidal, Cris, Squillaci, Clerc (Ben Arfa, 90’), Fred, Malouda, Juninho, Tiago, Govou, Baros (Kallström, 73’)/Entraîneur : Gérard Houllier.