Marseille, l’an neuf
Par Alix Dulac - 100% Clubs, Mise en ligne: le 31/08/2006 à 22h37
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Stabilité, continuité, solidarité : trois termes souvent affirmés du côté de la Canebière et trop rarement suivis d'effets. Pourtant, après un été mouvementé, voilà l'OM leader du championnat de France de L1. Analyse point par point d'une formation phocéenne enfin à la hauteur de son standing.

Un été version soap opéra

Si l'Olympique de Marseille caracole en tête du classement de L1 cette saison, rien ne prédestinait le club phocéen durant cette intersaison à prendre les commandes du championnat. En quelques semaines, la formation la plus populaire de l'Hexagone allait vivre deux évènements marquants. Enfin plus précisément, deux contrariétés bien délicates à gérer. Malgré une cinquième place acquise au terme de l'exercice 2005/2006, l'entraîneur phocéen Jean Fernandez décide de quitter la barre marseillaise. Déçu d'avoir frôlé une hypothétique qualification pour le trou préliminaire de la C1, probablement irrité par l'attitude de ses dirigeants notamment lors du conflit concernant le match PSG-OM et les déclarations toujours aussi inspirées du directeur sportif José Anigo, Fernandez fait jouer une clause incluse dans son contrat lui permettant au bout d'une saison de s'envoler ailleurs.


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Son départ – pour des raisons personnelles dixit l'intéressé – inattendu a inévitablement eu des conséquences sur le groupe marseillais. Révélé au grand jour par Fernandez alors qu'il évoluait en National à Boulogne-sur-Mer, Franck Ribéry, grande star de notre championnat et rouage essentiel de l'OM la saison dernière, sait qu'il doit beaucoup à un coach quitté à Metz mais qui n'a pas hésité à aller le sortir du piège turc tendu par les dirigeants de Galatasaray. Après une Coupe du Monde rondement mené et alors que son contrat a été réévalué avant la fin du championnat, l'international français joue à un drôle de petit jeu avec son club. «Un coup je pars, un coup je reste» pourrait parfaitement résumer l'attitude d'un joueur finalement instable (un club différent ces trois dernières années) et qui a longtemps attiré les convoitises des plus grands (Lyon, Arsenal, Real Madrid). Après avoir clamé son envie de partir, puis de rester et enfin s'être confié au bihebdomadaire France Football en égratignant quelque peu son président, l'ancien agent Pape Diouf, voilà Ribéry qui conteste cette interview. Nouvelle affaire en vue ? Ca c'est une autre histoire…

Un OM d'attaque

Laissons donc cette nouvelle intrigue faire son bonhomme de chemin. Après tout, ce qui nous intéresse ici est le parcours phocéen en championnat et là, il y a des choses à dire. Alors que certains observateurs critiquaient le manque d'ambition caractérisé par le recrutement marseillais, hormis le prêt de Djibril Cissé – Valbuena (Libourne Saint-Seurin), Zubar ( Caen), Camara (Noisy-le-Sec), Sennaoui (Strasbourg) -, ce dernier va s'avérer être une jolie réussite. Prônant la stabilité, Albert Emon a fait confiance au groupe déjà en place et notamment à une attaque qui a fait ses preuves la saison passée. Si l'OM est à la peine en Coupe Intertoto (0-0 à Fos-Sur-Mer face à Dniepropetrovsk puis 2-2 là-bas) et se qualifie de justesse pour le premier tour de la Coupe UEFA aux dépens des Young Boys de Berne (3-3 à l'aller en Suisse, 0-0 au retour), la chanson n'est pas du tout la même en L1.

Malgré une entrée en matière délicate à Sedan (0-0), l'OM se rassure déjà. D'abord sur un potentiel défensif intéressant, caractérisé par une jolie présence sur sa ligne d'un Carasso en pente ascensionnelle et d'un duo inédit Zubar-César, largement au niveau de l'élite. Le premier, même s'il doit travailler sa relance, combine très bien avec le second, écarté du groupe phocéen la saison dernière pour cause de blessures, de tel sorte que Civelli, définitivement transféré sur la Canebière, joue les doublures de luxe. L'OM décolle face à une formation rennaise déjà aux abois (2-0), avant d'humilier Auxerre (0-3) et de raisonner Le Mans (2-0). Quatre matches, sept buts inscrits, zéro encaissé, un parcours parfait pour une formation radieuse, animée par des cadres à la hauteur tels que Cana (1 but), Nasri (1 passe décisive), Niang (1 but et deux passes déc), Ribéry (2 passes déc) et enfin Maoulida (2 buts). Et quand certains éléments mis sur la touche amorcent un retour gagnant comme le confirme le but de… Bamogo face au Mans, l'OM peut se targuer d'avoir un effectif complet. Soucieux du moindre détail, Pape Diouf a néanmoins confirmé que son équipe cherchait encore un milieu défensif et un défenseur central. Les médias ont évoqué un temps Scaloni mais ce sera vraisemblablement plutôt M'Bami qui rejoindra la Canebière.

Vaincre le syndrome parisien

En plus de marquer les esprits et d'avoir pris la tête du Challenge de l'Offensive (avec 10 pts) si cher à la Ligue et à son créateur, Michel Hidalgo, l'OM est leader de notre championnat (à égalité de points avec Lyon). Une performance qui datait de la saison 1990-1991 et que le club phocéen compte savourer sans autant s'arrêter en si bon chemin. «Les résultats sont très positifs. Nous devons nous surpasser car de temps en temps, nous sommes un peu moins bien physiquement, il y a aussi d'autres critères qui entrent en jeu, la volonté, la tactique, la communication, l'enthousiasme et l'ambition des joueurs» confie Emon sur OM.net. «Nous avons 19 adversaires qui veulent tous nous battre. Les équipes qui sont en bas de tableau veulent se relancer grâce à nous et celles qui sont en haut veulent nous battre pour éliminer un concurrent. Nous avons 38 duels de qualité à réaliser» . Bref, côté marseillais, on refuse de s'enflammer, ce que confirme Franck Ribéry lui-même : «On a un très bon groupe. L'ambiance est bonne et les joueurs prennent tous du plaisir. C'est ce qui fait la force de l'équipe depuis le début de la saison. Mais la compétition sera longue» (France Football).

Conscient que sa formation a réalisé l'un des meilleurs départs du club en championnat – en 1932-33, l'OM avait gagné ses quatre premiers matches – et que la dernière fois que Marseille s'est retrouvé aussi bien placé en début de saison, la formation phocéenne avait terminé 2e (1998-99), Albert Emon se méfie. Le coach marseillais sait que dans moins de quinze jours son équipe affrontera le PSG pour le «clasico» du championnat. Et que d'autres avant lui (Perrin, Anigo) avaient pu mesurer les conséquences désastreuses d'un déplacement manqué au Parc des Princes. «Il est probable que l'équipe qui jouera le mieux l'emportera. C'est le message que je vais faire passer, notamment la semaine prochaine puisque c'est là que les internationaux vont rentrer. Il faudra aborder ce match avec beaucoup de confiance mais aussi de la lucidité et du caractère» . Si l'OM entend asseoir de nouveau son standing à la cime de l'élite, il lui faudra prouver, prouver et encore prouver. Les succès face à Auxerre et le Mans ont déjà donné un premier indice sur la valeur de l'effectif phocéen version 2006/07. Une victoire le dimanche 9 septembre au Parc des Princes conforterait encore plus les rêves de grandeur du public marseillais.

L'OM aurait-il retenu les leçons du passé ? Chaque année, les dirigeants affirment que oui et la suite de la saison marseillaise ne leur donne que trop rarement raison. Même si les Olympiens ont retrouvé le goût du succès face au PSG l'an passé, ils devront toutefois vaincre à nouveau leur ennemi favori. Une défaite serait mal perçue par le public et pourrait plomber sur le plan psychologique un début de saison intéressant pour l'OM.



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