Brésil-France, le face à face
Par Julien Demets - Analyses Cdm 2006, Mise en ligne: le 29/06/2006 à 20h43
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L'équipe de France, revigorée par son succès sur l'Espagne (3-1), affronte en quarts de finale de la Coupe du monde un Brésil pour l'instant plus efficace que brillant. Difficile de dégager un favori. Le face à face Maxifoot s'en charge.

Forme du moment

Après un premier tour difficile, beaucoup de supporters des Bleus espéraient que la qualification obtenue au forceps contre le Togo (2-0) libèrerait les joueurs, jusque-là inhibés, comme tétanisés par la crainte d'une élimination précoce. Et c'est exactement ce qui s'est passé : contre l'Espagne, Zidane et ses partenaires ont réalisé de loin leur meilleure prestation dans ce Mondial. Il y a eu du jeu, des occasions et du réalisme (enfin !). Oubliés les creux physiques en fin de match ! Face à la Furia Roja, les «vieux» , selon les termes de leur entraîneur Raymond Domenech, ont bien mieux fini la rencontre que leurs jeunes adversaires ; les deux buts inscrits dans les dix dernières minutes en attestent. Visiblement, les Français ne sont donc pas si fatigués que ça, même si leur capitaine, suspendu contre les Eperviers, n'aura pas bénéficié cette fois-ci d'un match de repos. La confiance et l'orgueil de l'équipe, décuplés par les attaques dont elle a été victime, sont au beau fixe.


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8,5/10

Quatre matches, quatre victoires, dix buts marqués contre un seul encaissé. Les statistiques du Brésil suffisent à traduire la facilité avec laquelle il s'est hissé en quarts de finale. Mais si les résultats sont au rendez-vous, la manière, elle laisse les amateurs de beau jeu sur leur faim. Décevante contre la Croatie (1-0), appliquée face à l'Australie (2-0), médiocre puis brillante contre le Japon (4-1), chanceuse et réaliste contre le Ghana (3-0)... La formation de Carlos Alberto Parreira oscille entre les promesses d'un jeu étincelant et une certaine forme de suffisance, cette impression qu'elle donne d'en faire le moins possible mais de marquer sur commande, au moment où elle en a besoin. Difficile de savoir si le Brésil s'est pour l'instant préservé ou si les noms alignés masquent les carences réelles d'une équipe encensée de toutes parts avant même d'avoir disputé le moindre match dans cette Coupe du monde. Hélas pour les Bleus, la première solution est la plus probable...

9/10

Les joueurs

Défense

Définitivement le point fort des Tricolores. Face aux attaquants espagnols, pourtant en verve depuis le début de la compétition, l'arrière-garde n'a cédé que sur un penalty, ne concédant par ailleurs que très peu d'occasions franches. En dépit d'une faute un peu inutile qui amène le penalty, Lilian Thuram a réussi son meilleur match du Mondial : sa puissance, son calme et la crainte qu'il inspire aux adversaires semblent grandir au fil des rencontres. William Gallas, qui n'a pas commis la moindre erreur dans cette Coupe du monde, suit l'exemple de son aîné et multiplie les interventions propres. Et si, côté gauche, Eric Abidal a parfois souffert sur les débordements de Joaquin et les dribbles de Luis Garcia, son pendant Willy Sagnol a quant à lui offert l'un de ses meilleurs matches en bleu, au moins du point de vue défensif, en bloquant toutes les percées adverses, en commettant très peu de fautes et en s'efforçant de relancer court.

10/10

Qu'il est loin le temps où le Brésil alignait huit attaquants et deux gros costauds derrière pour faire obstacle aux rares montées adverses... Aujourd'hui, il possède également les meilleurs défenseurs du monde. Lucio, par exemple : excellent depuis le début de la compétition, le défenseur du Bayern Munich combine une puissance de tank, un jeu aérien dominateur et un apport offensif qu'aucun autre arrière central au monde ne peut revendiquer. Ses incursions ponctuelles dans le camp adverse, balle au pied, et son ouverture de l'extérieur du pied vers Kaka sur le but d'Adriano contre le Ghana en sont quelques illustrations. Son compère Juan est plus sobre mais tout aussi rigoureux. L'éternel Cafu, auteur d'une passe décisive face au Ghana, dévore toujours autant le côté droit. A l'inverse, Roberto Carlos (33 ans) semble moins tranchant qu'il y a quelques années mais il jouit d'un statut d'intouchable. Cicinho, très bon contre le Japon, Luisao et Cris doivent se contenter des miettes.

8,5/10

Milieu de terrain

Raymond Domenech devrait reconduire face au Brésil le même onze de départ qu'en huitièmes de finale. Autrement dit, son milieu de terrain sera composé de cinq éléments, Makelele et Vieira se chargeant de la récupération. Une tâche dont le premier s'acquitte avec le savoir-faire qu'on lui connaît et que le second outrepasse largement : le Vieira actuel ne se contente pas de ratisser les ballons, il les porte en terrain adverse, se mue en passeur (pour Henry contre le Togo, pour Ribéry face à l'Espagne) ou en finisseur (deux buts à son actif). A droite, Ribéry provoque tellement qu'il finit toujours par être décisif, même si son audace lui coûte quelques pertes de balle. Malouda a déçu depuis son opération. Il devra hausser son niveau de jeu pour ne pas devenir le point faible de l'entrejeu français. Enfin, même s'il n'est plus le seul organisateur du jeu de son équipe, Zidane en demeure l'âme, capable à tout moment de gestes décisifs. Les trois buts marqués à Casillas sont l'oeuvre de milieux de terrain. Tout sauf un hasard : avec le seul Henry devant, ce sont eux qui font la différence.

8,5/10

La polémique autour de Ronaldo passée, c'est au tour de Ronaldinho d'inquiéter ses fans. Star attendue de ce Mondial, l'ancien Parisien n'a quasiment rien montré pour l'instant : aucun but, une passe décisive, pas de slalom dans la défense adverse, seulement quelques beaux gestes par-ci par-là pour masquer son manque d'impact sur le jeu auriverde. La fatigue d'une longue saison barcelonaise et la difficulté d'évoluer auprès d'autres individualités aux caractéristiques proches expliquent peut-être ce début de compétition raté. Kaka a produit davantage, notamment un beau but contre la Croatie au premier tour (1-0), mais son inclinaison naturelle à se recentrer prive sa formation d'un véritable ailier droit, ce qui oblige Cafu à couvrir quasiment deux postes (heureusement, il adore ça). Les milieux défensifs se portent bien : Emerson et son suppléant Gilberto Silva brillent par leur sobriété dans une équipe où les artistes ont logiquement tendance à en faire un peu trop. Quant à Zé Roberto, titulaire du flanc gauche au Bayern, il est pour l'instant le meilleur joueur de sa sélection à un poste axial.

9/10

Attaque

Contre l'Espagne, «Henry s'est sacrifié» , a-t-on entendu. Une manière de romancer sa prestation moyenne, entachée de nombreuses positions de hors-jeu et d'une activité réduite en attaque. «Ce n'est pas évident d'être tout seul devant, concède le joueur. De temps en temps, on se sent un peu isolé.» Pas de quoi s'inquiéter pour autant : aligné en pointe, comme face à la Suisse et la Corée du Sud, le capitaine d'Arsenal a cette fois-ci pu compter sur le soutien de ses milieux de terrains, Ribéry et Vieira en tête, lui laissant ainsi la liberté de balayer tout le front de l'attaque comme il aime tant le faire. Plus que la prestation du seul Gunner, c'est l'animation offensive générale qu'il faut retenir de la confrontation face à Carles Puyol et les siens. Presque inoffensive en attaque depuis le début de la Coupe du monde, l'équipe de France a inscrit autant de buts à l'occasion de son huitième de finale que lors des trois rencontres précédentes. Henry en est certain, «quand on voit parfois l'état de leur défense, il peut y avoir quelque chose à faire...»

8/10

Contesté, raillé, menacé... ressuscité ! Pour la 150ème fois, au moins, de sa carrière, Ronaldo a prouvé que les blessures, les fêtes et l'embonpoint n'influaient pas sur le talent d'un joueur. Après un premier match vraiment inquiétant contre la Croatie (1-0) et un second déjà meilleur contre l'Australie (2-0), «le phénomène» a inscrit un doublé contre le Japon (4-1) et ouvert le score face au Ghana (3-1) en huitièmes de finale. Trois buts qui lui permettent déjà de devenir le meilleur buteur de l'histoire de la Coupe du monde avec 15 réalisations. Bien sûr, l'attaquant du Real Madrid ne court plus sur chaque ballon. Mais il a déjà prouvé en deux matches qu'il était toujours, huit ans après son premier Mondial en tant que titulaire, le meilleur numéro neuf au monde. On ne peut pas en dire autant d'Adriano : invisible et pataud, le joueur de l'Inter ne doit son but face au Ghana qu'à la mansuétude du juge de touche et à la déviation chanceuse de son genou. Robinho et Fred apportent de la vivacité dès qu'ils entrent, mais Parreira préfère s'en tenir à son équipe-type.

9/10

Passé entre les deux équipes

Français et Brésiliens se sont rencontrés à onze reprises depuis 1930. Le bilan de leurs confrontations est légèrement à l'avantage des Auriverde, qui mènent par 4 victoires à 3 (plus 4 matches nuls). En Coupe du monde, trois matches ont opposé les deux pays : en 1958, en demi-finale, Pelé (auteur d'un triplé ce jour-là) et les siens avaient infligé un lourd 5-2 aux Kopa, Fontaine et autres Piantoni. En 1986, au terme du «match du siècle» selon le roi Pelé, alors consultant, les Bleus avaient éliminé le Brésil en quart de finale à l'issue d'une épique séance de tirs au but (1-1, 4 t.a.b 3). Leurs dernières retrouvailles datent de la finale du Mondial 1998 (3-0), à laquelle quatre joueurs français et trois Brésiliens encore présents aujourd'hui ont participé. Bref, les Tricolores restent sur deux victoires face au favori au titre de champion du monde. Et un, et deux, et trois ?

France : 8/10
Brésil : 6/10

TOTAL - France : 43/50 ; Brésil : 41.5/50.

Les Bleus, habitués à être le grain de sable dans la mécanique brésilienne, remportent de très peu ce face à face. Mais une fois de plus, il est difficile d'estimer la valeur absolue d'une équipe brésilienne qui, pour l'instant, ne semble pas avoir donné sa pleine mesure.



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