L'Argentine élimine le Mexique (2-1) et se qualifie pour le prochain tour de la Coupe du Monde !

Les enjeux de la rencontre

L'Argentine est attendue. Après un premier tour où elle a ébloui tous les observateurs par la qualité de son jeu, elle fait désormais figure de favorite à la couronne mondiale. Après s'être extirpée sans encombre du «groupe de la mort» , les Albicelestes abordent maintenant les matches à élimination directe. L'Argentine doit battre une équipe présumée légèrement plus faible pour ne pas décevoir. Pour franchir l'obstacle mexicain, José Pekerman a choisi d'aligner son équipe-type, avec Abbondanzieri dans les buts et une défense centrale composée d'Ayala et de Heinze. Juan Pablo Sorin occupe le flanc gauche de la défense, Scaloni remplace Burdisso blessé sur le flanc droit. Au milieu, Cambiasso et Mascherano sont chargés de récupérer le ballon et de le transmettre dans les meilleures conditions au meneur de jeu Juan Roman Riquelme. Les deux feu follets Maxi Rodriguez et Javier Saviola tournent eux autour du renard des surfaces Hernan Crespo.

Le Mexique nourrit de hautes ambitions. Après une Coupe des Confédérations réussie en 2005, les Aztèques visent le titre suprême. Décevants lors des matchs de poule notamment face au Portugal et à l'Angola, ils devront se reprendre pour espérer parvenir à leurs fins. Opposés dès les huitièmes de finale à l'ogre argentin, ils entrent rapidement dans le vif du sujet. Pour réaliser l'exploit, Ricardo La Volpe mise sur Sanchez dans les buts. Il s'appuie sur une défense à trois composée du capitaine Marquez, d'Osorio et de Salcido. Sur les ailes, Mendez à droite et Guardado à gauche auront pour mission de délivrer de bons centres. Au milieu, le maître à penser Pardo sera soutenu par Castro et Morales tant dans les tâches défensives qu'offensives. Le duo d'attaque composé de Borgetti et de Fonseca sera lui chargé de concrétiser les occasions.

Les meilleurs moments et les buts

- Coup-franc excentré côté droit tiré par Pardo. Jared Borgetti, dévie au premier poteau de la tête vers Rafael Marquez. Ce dernier oublié au deuxième poteau par la défense mexicaine, trompe Abbondanzieri d'une reprise de demi-volée aux six mètres (0-1, 6').

- Corner tendu frappé par Riquelme côté droit. Crespo se jette pour reprendre le ballon et met ainsi la pression sur Borgetti revenu défendre. Ce dernier dévie malencontreusement le cuir de l'épaule dans ses propres filets (1-1, 9').

- Cambiasso lance Crespo dans le dos de la défense mexicaine. Ce dernier devance la sortie de Sanchez mais ne réussit pas à cadrer sa balle piquée (23').

- Morales décale Borgetti à l'entrée de la surface. Le buteur de Bolton décoche une frappe enroulée. Abbondanzieri se détend et détourne in-extremis en corner (25').

- Morales déborde côté gauche. Il adresse un bon centre au second poteau pour Borgetti, qui seul face à Abbondanzieri, ne parvient pas à mettre le ballon au fond des filets argentins (55').

- Coup-franc de Riquelme frappé au second poteau. Maxi Rodriguez bien placé reprend de volée à quinze mètres du but mais Sanchez détourne d'une claquette (57').

- Riquelme, une nouvelle fois, lance Saviola dans l'espace à la limite du hors-jeu. El conejo rate son face-à-face avec Sanchez qui reste bien sur ses appuis et stoppe le ballon (59').

- Pineda sur le côté gauche réalise un festival de dribbles. Après un petit-pont sur Scaloni, il délivre un bon centre pour Fonseca qui ne parvient pas à cadrer sa reprise de la tête (86').

- Sorin centre pour Maxi Rodriguez. Ce dernier réalise un enchaînement contrôle de la poitrine-reprise de volée du gauche. Sa frappe va se loger dans la lucarne opposée de Sanchez. Grâce à cette magnifique réalisation, le joueur de l'Atletico Madrid donne l'avantage aux Argentins (2-1, 98').

- Après un déboulé côté gauche, Zinha place une frappe vicieuse qui passe au ras du poteau droit des buts d'Abbondanzieri (106').

La prestation argentine

Les Argentins n'ont pas su reproduire les mêmes prestations que lors du premier tour. Gênés par une excellente organisation mexicaine, les artistes sud-américains ont éprouvé les pires difficultés à poser leur jeu. Très vite menée, la sélection de Pekerman a réagi rapidement. Grâce à la patte de Roman Riquelme, ils se sont montrés dangereux sur quasiment tous les coups de pieds arrêtés. Après une première mi-temps équilibrée, ils ont pris le dessus lors des dernières minutes du second acte. Ils ont toutefois dû patienter jusqu'aux prolongations pour sceller définitivement leur victoire et leur qualification. Ils ont beaucoup souffert pour se défaire d'une vaillante équipe mexicaine.

Maxi Rodriguez a été le grand artisan de la victoire. Grâce à sa frappe venue d'ailleurs, il offre la qualification à son pays. Avant ce but, il s'était montré très remuant, se procurant de nombreuses occasions de but. Cambiasso a, jusqu'à sa sortie, fait étalage de toute son intelligence tactique et technique trouvant souvent ses deux attaquants en bonne position. Riquelme a rendu une copie propre mais légèrement en desous de ses précédentes apparitions. Il reste précieux dans le jeu court et sur coups de pied arrêtés. Les entrées de Messi et Tevez ont dynamisé le secteur offensif sur la fin de match et ont été prépondérantes dans la victoire finale des Albicelestes. La défense s'est montrée friable au début de la rencontre. Borgetti a souvent pris le dessus sur la paire Ayala-Heinze. Scaloni a souvent été débordé. Quant à Sorin, il n'a pas eu son rendement habituel.

La prestation du Mexique

La formation de Ricardo La Volpe est très bien rentrée dans la partie. Elle a rapidement ouvert le score. Après l'égalisation argentine, elle a paru en mesure d'inquiéter l'armada sud-américaine. Présente dans les duels défensifs et rapide en contre, elle aurait même pu créer la surprise ce soir. Son organisation défensive a longtemps perturbé le jeu de "toque" des Argentins grâce notamment au travail de piston des latéraux. Ils n'ont pas tenu le rythme et ont été acculés sur leur but pendant les dernières minutes du temps règlementaire. Lors des prolongations, ils ont laissé l'initiative du jeu aux Argentins. Ce choix leur aura été fatal. Le but de Rodriguez a définitivement anéanti les espoirs aztèques.

Oswaldo Sanchez a été très inspiré ce soir. Il a repoussé de nombreuses tentatives argentines notamment en face-à-face. Le capitaine Rafael Marquez, après une prestation en demi-teinte face au Portugal, a été impérial en défense. Il a ouvert la voie aux siens. Ses partenaires de la défense Salcido et Osorio se sont montrés à leur avantage notamment dans la relance et en contre-attaque. Torrado a remplacé au pied levé Pardo et a été très précieux dans l'entrejeu. Les latéraux Mendez et Guardado ont abattu un travail monstre pour contrer au mieux les offensives adverses. Le pivot Jared Borgetti a parfaitement joué son rôle, il a sans cesse gêné la défense argentine. Fonseca a lui été maladroit dans le dernier geste. La rentrée de Zinha s'est elle aussi avérée intéressante notamment par son impact offensif.

L'Argentine aura l'occasion de prendre sa revanche de la finale de 1990 en Italie perdue face à la Nationalmannschaft. Cette rencontre nous en dira plus sur la capacité de ces deux sélections à viser la victoire finale.

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