Jusqu'à présent, les favoris se sont tous imposés pour leur premier match dans la compétition. Le Pays-Bas et le Portugal, avec un jeu léché, n'ont pas failli, et ont déjà fait un pas vers les huitièmes. Place aujourd'hui à l'Italie, qui tentera d'oublier le scandale face au Ghana.

Pays-Bas, Portugal, ça joue !

On les attendait, ils ont répondu présent. Dominateurs pour leur entrée en lice, les Pays-Bas et le Portugal n'ont certes pas offert un festival de buts, mais ont prouvé par la qualité de leur jeu qu'il faudra compter sur eux. Face à des Serbo-Monténégrins un peu décevants, les Hollandais ont joué à merveille la carte Arjen Robben. L'ailier gauche de l'équipe de Marco van Basten a fait étalage de toute sa technique, frappant 6 fois, et inscrivant le seul but de la rencontre après le quart d'heure de jeu. Dans un style purement néerlandais, avec un 4-3-3 alliant solidité défensive et folie offensive, les Oranje ont une belle carte à jouer, d'autant que le trou est déjà fait dans le groupe avec la Serbie-Montenegro et la Côte d'ivoire, leur futur adversaire.

Le Portugal aussi a fait un premier pas décisif vers la qualification pour les huitièmes. Sur la plus petite des marges, les Lusitaniens ont disposé d'un Angola très joueur et loin de fermer le jeu. Pendant vingt minutes, le spectacle se déroulait partout sur la pelouse, entre le grand pont de Figo, passeur pour Pauleta pour l'ouverture du score, les bicyclettes d'Akwa et les gris-gris de Cristiano Ronaldo, le match promettait d'être prolifique. Mais le Portugal a été de moins en moins dominateur en seconde période, et ce manque d'efficacité lors des 45 premières minutes a bien failli leur être préjudiciable tant les Angolais ont joué sans complexes, une fois la 20e minute passée. Dans ce groupe D, le Portugal partage la tête avec le Mexique, difficile vainqueur de l'Iran en fin de match (3-1). Mais l'essentiel est la victoire, surtout au premier tour.

Italie-République Tchèque, duel à distance

Tous les favoris ayant répondu présents jusqu'ici, Italiens et Tchèques doivent à leur tour réussir leur entrée en matière aujourd'hui, respectivement face au Ghana et aux Etats-Unis. A priori, la tâche semble plus facile pour la Squadra Azzurra face à des Ghanéens au milieu fourni mais à l'expérience nulle dans les grandes compétitions. Même sans Gattuso et Zambrotta, l'Italie a les arguments pour dicter sa loi avec son quatuor offensif Totti-Del Piero-Gilardino-Toni. Si elle fait abstraction de l'actualité, si Totti revient en forme et si Toni confirme sa saison florentine, l'équipe de Marcello Lippi n'aura pas trop de soucis à se faire pour le premier tour. A priori, puisque le Ghana compte bien créer la surprise en s'appuyant sur son trio Appiah-Essien-Muntari dans l'entrejeu.

De son côté, la République Tchèque devra faire face à une équipe américaine qui espère confirmer la surprise créée en 2002 en Asie, où elle avait été éliminée en quarts de finale face à l'Allemagne. Le soccer semble être en pleine expansion de l'autre côté de l'Atlantique, et le sélectionneur Bruce Arena s'appuiera sur une colonne vertébrale quasiment inchangée en quatre ans (Pope-Reyna-Donovan-McBride). Mais face à l'équipe qui a pratiqué le plus beau football lors de l'Euro 2004, la tâche ne sera pas aisée. Même si Baros ne devrait pas débuter la rencontre, insuffisamment remis de sa blessure à la voûte plantaire, le milieu de collectif tchèque fera sans doute encore plaisir à voir, avec Rosicky et Nedved à la baguette.

La question du jour : Dans quel état d'esprit seront les Italiens ?

Depuis plus d'un mois, toute l'Italie ne parle (presque) que de ça. Touchée en plein coeur par une affaire au centre de laquelle se trouve la Juventus Turin, la Squadra n'aborde pas ce Mondial avec toute la sérénité nécessaire. Les joueurs de la Juve (Buffon, Cannavaro, Zambrotta, Camoranesi, Del Piero) sont loin de savoir de quoi leur avenir sera fait après la compétition. Mais c'est bien toute l'Italie qui est dans l'attente des futures décisions liées à cette affaire. Les joueurs seront-ils préoccupés par cette situation ? On sait que le mental est prépondérant pour aller loin dans une Coupe du Monde, et celui des Italiens n'est pas forcément au beau fixe.

Mais les individualités étant tellement impressionnantes dans cette équipe que la pression est loin de leur faire peur. Avec leur mentalité de gagneurs, les Transalpins espèrent bien faire taire les mauvaises langues en prouvant leur valeur à la face du monde. Autour de Cannavaro, Nesta, Pirlo et Totti, la mécanique italienne est bien huilée, et les échecs au premier tour à l'Euro 2004 et en huitièmes au Mondial 2002 restent en travers de la gorge de tous les joueurs. Des débuts réussis face au Ghana les lanceraient idéalement et leur feraient oublier le scandale. Dans le cas contraire…

Le joueur à suivre : Ali Muntari

Il est sans doute le moins connu du trident ghanéen. Moins exposé que Stephen Appiah et Michael Essien, Sulley Ali Muntari n'est pourtant pas le moins talentueux. Lancé par l'Udinese en 2002, à à peine 18 ans, il s'est depuis imposé comme le maître à jouer de cette équipe. On l'a aperçu furtivement cette saison en Ligue des Champions, mais l'aventure de l'Udinese s'est arrêtée dès le premier tour. Issu, comme Mensah, Papoe, Paintsil et Essien, de l'équipe finaliste du Mondial des moins de 20 ans en 2001, Muntari impressionne, dans un style où il allie physique et technique. La rencontre face à l'Italie lui permettra sans doute de prouver sa valeur dans l'entrejeu ghanéen.

La phrase du jour : Robin van Persie

« Il doit tenir compte de ses équipiers. Parfois, il fait des choix pour lui-même et non pour l'équipe. »

L'homme du match Pays-Bas-Serbie-Montenegro ne fait pas l'unanimité au sein même de son équipe ! Arjen Robben, qui a fait étalage de tout son talent dimanche, mais aussi de son manque d'altruisme à quelques reprises, a irrité son coéquipier Robin van Persie. Passeur décisif pour … Robben pour le seul but de la rencontre, l'attaquant d'Arsenal espère bien que son compatriote pensera un peu plus à lâcher le ballon lors des prochains matchs : «Nous espérons disputer encore six matchs dans ce tournoi. Robben ne pourra pas les faire tout seul. »

Les matchs du jour

15h, à Kaiserslautern : Australie-Japon (Groupe F, sur M6 et Canal+)

18h, à Gelsenkirchen : Etats-Unis-République Tchèque (Groupe E, sur M6 et Canal+ Sport)

21h, à Hanovre : Italie-Ghana (Groupe E, sur TF1)

Toujours pas de fausses notes chez les favoris donc, mais cette journée n'est vraiment pas facile à pronostiquer entre un Italie-Ghana aux multiples inconnues, un Etats-Unis-République Tchèque pour lequel réside encore l'incertitude Baros et un Australie-Japon qui serra sans doute serré, puisque l'objectif de ces deux équipes sera évidemment la 2e place du groupe derrière l'intouchable Brésil.

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