Bilan L1 : Bordeaux
Par Alix Dulac - 100% Clubs, Mise en ligne: le 24/05/2006 à 19h26
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Ricardo a réussi son pari : qualifier Bordeaux pour la prochaine Ligue des Champions. Le technicien brésilien, à défaut d'emballer les foules, a su tirer le meilleur d'un groupe traumatisé par deux saisons complètement manquées en L1. Désormais, le plus dur commence pour les dauphins de l'Olympique Lyonnais : confirmer.

Bilan L1 : Bordeaux

Comment Bordeaux pourrait-il donc retrouver les sommets de la Ligue 1 ? Voilà la question sur laquelle se sont penchés les dirigeants girondins à la fin de l'exercice 2004/2005, qui avait vu leurs joueurs finir à une indigne quinzième place. Capable du pire recrutement (Deivid en est un joli symbole), Bordeaux engageait en début de saison l'ancien joueur du PSG, le Brésilien Ricardo afin de relever cet important défi. D'abord guetté comme une bête curieuse, le coach brésilien a su imposer son idée et sa méthode du côté du Haillan. Tactique payante, puisque, 22, revoilà les Marine et Blanc en Ligue des Champions !

La patte Ricardo

Lors de sa prise de fonctions l'été dernier, le Brésilien Ricardo s'est tout d'abord contenté d'observer. D'observer longuement un effectif marqué par deux saisons consécutives loin des espérances fixées en début d'exercice (13e en 2003/2004, 15e en 2004/2005). D'observer un groupe dont certains talents ont largement déçus. Une fois sa période d'observation terminée, l'ancien sélectionneur du Brésil Olympique tranchait dans le vif. Primo en écartant les joueurs décevants (Meriem, Riera, Kapsis, Uche, Rool, Kossonogov...). Deuxio, en faisant fonctionner son réseau sud-américain afin de recruter à moindre coup mais en sachant où et avec qui il mettait les pieds. Deux éléments en fin de contrat (Smicer, Denilson) et en quête de relance, un joueur en perdition en série B italienne à Catania (Fernando), un espoir colombien (Perea), un international français en quête de temps de jeu (Cheyrou), un défenseur rugueux (Henrique) et un prometteur accélérateur de jeu argentin (Alonso) font ainsi leur arrivée. Le Bordeaux nouveau vient de débarquer au Haillan.


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Plus solide tu meurs

Mais alors que tout le petit monde de la Ligue 1 s'attend à voir cette équipe largement sud américanisée apporter un grain de folie à notre championnat, cette dernière se singularise par… une solidarité défensive à toute épreuve. A tel point que les Girondins ne concèdent que trois défaites lors des matches aller dont deux à l'extérieur - à Auxerre (3e journée, 1-0) et au Mans (18e journée, 1-0) – et une à domicile, devant le PSG (15e journée, 0-2). «Pour gagner en confiance, une équipe ne doit pas prendre de buts. Ensuite, il faut gagner des matches et après seulement, penser à la qualité de jeu» : Ricardo venait en début d'exercice de planter les bases du jeu de son équipe. Après deux années synonymes d'instabilité (Baup limogé, ensuite Pavon entraîneur qui, victime d'une péricardite d'origine virale, a du céder sa place à son adjoint Eric Bédouet en fin de saison dernière), Bordeaux devait impérativement retrouver la C1. Et ce, par n'importe quel moyen.

«On en a bouffé de la séance tactique» confiait Jean-Claude Darcheville en début de saison. L'attaquant bordelais ne croyait pas si bien dire. A défaut de développer un jeu flamboyant (tout juste six succès glanés avec au moins deux buts inscrits), les Girondins ont su jouer des coudes pour afficher un bloc défensif de premier ordre (seulement 25 pions encaissés). Ensuite, les Bordelais ont le plus souvent cherché, en s'appuyant sur leur principal point fort, à pousser leur adversaire à la faute et exploiter la moindre brèche adverse (onze victoires sur le score de 1-0). Le tout avec succès. Bordeaux n'a perdu que cinq matches cette saison en L1, partageant les points à quinze reprises et totalisant derrière Lyon le plus grand nombre de succès en championnat (18 contre 25). Longtemps considéré comme la seule formation capable de faire chuter l'ogre lyonnais de son piédestal, Bordeaux a payé un parcours à domicile plutôt moyen (onze succès, sept nuls et une défaite) en comparaison d'un meilleur bilan à l'extérieur (sept succès, huit nuls, quatre défaites). Malgré quelques moments difficiles en fin de parcours – avec notamment deux défaites en trois matches, à Paris (3-0) et à Lille (3-2) -, les Girondins se sont accrochés à une deuxième place définitivement acquise au soir de la 21e journée (victoire devant Auxerre 1-0) et ont fini par atteindre leur objectif : la C1 la saison prochaine.

Les satisfactions

D'ordinaire, ce sont les joueurs que l'on place en première ligne dans cette catégorie. Mais il faut bien admettre qu'il est trop tentant de reprendre les propos du président bordelais, Jean-Louis Triaud, qui affirmait au cours de la saison que Ricardo était bien «la première recrue du club» . Comment en effet ne pas saluer l'excellent travail réalisé par le technicien brésilien ? Si le jeu de son équipe a souvent été décrié, on ne peut enlever à celui-ci une chose : le mérite d'être efficace. Peu friand du turn-over, Ricardo s'est efforcé de faire confiance au même onze-type, n'hésitant pas en cas de baisse de régime à titiller l'égo de certains – n'est-ce pas Mavuba ? – en leur faisant goûter le banc de touche.

Si Raymond Domenech avait pu emmener quatre portiers au Mondial allemand, nul doute que le sélectionneur aurait couché le nom du Bordelais Ulrich Ramé dans sa sélection. Le dernier rempart girondin a affiché cette saison une forme… internationale. Henrique a vite remisé Kodjo Afanou sur la touche, le défenseur brésilien composant avec Marc Planus une charnière centrale fiable et solide. En l'absence de Jurietti (blessé), le latéral Florian Marange a convaincu, de même que Julien Faubert, toujours aussi utile dans la construction du jeu offensif de son équipe. Mais la grosse surprise vient du milieu de terrain et du Brésilien Fernando qui a, en l'espace de quelques matches, gagner ses galons de titulaire au sein du dispositif bordelais. Aux côtés d'un certain Bruno Cheyrou, besogneux et appliqué.

Les déceptions

Le public du Stade Chaban-Delmas n'a pas beaucoup explosé de joie devant le spectacle offert par ses joueurs fétiches (seulement 43 pions inscrits, dont 23 à domicile). Huit buts, six passes décisives : si Jean-Claude Darcheville est devenu depuis quelques temps déjà la cible privilégiée des détracteurs bordelais, le Guyanais n'en a pas moins fini cette saison meilleur buteur et meilleur passeur de son équipe. Celui qui se définit «non comme un buteur mais comme un attaquant utile et efficace pour les siens» a donc fait le métier, de même que Marouane Chamakh (sept buts) bien que l'on attendait mieux – plus ? – du duo girondin. De même du rendement de l'expérimenté Lilian Laslandes (deux buts) et du Colombien Perea (un pion) qui certes, n'a quasiment pas joué.

Si sur le papier, les noms de Smicer et de Denilson étaient porteurs de promesses pour les supporters bordelais, force est de constater que ces deux éléments ont finalement déçu. Le premier, trop souvent blessé, n'a pu exprimer tout son talent. Quant au second, il a éprouvé les pires difficultés pour se remettre à niveau et n'a pas vraiment apporté la touche créative que l'on attendait de lui. Auteur d'un bon début de saison, Rio Mavuba a payé en fin d'exercice un rendement de plus en plus irrégulier. Enfin, arrivé lors du mercato hivernal en provenance du Sporting Portugal, l'international lusitanien Beto avait fait sensation en Coupe de France en écartant à lui tout seul l'Entente Sannois Saint-Gratien (2-1) en 16e de finale. Mais après une prestation catastrophique en L1 face à Metz (3-3), ce dernier n'a totalisé que quatre apparitions en championnat cette saison. Il n'est rien de mieux qu'une doublure en défense centrale et ne devrait pas – sauf accident – voir son statut évoluer.

Quelles ambitions en C1 la saison prochaine ?

Si M6, arrivé à la tête du club en juin 1999 en tant qu'actionnaire principal, a affirmé quelque temps après la vente du PSG par Canal + ne pas vouloir se désengager des Girondins, «la petite chaîne qui monte» ne compte toujours pas faire de folies niveau recrutement et ce, même avec une qualification en Ligue des Champions en poche. Pour preuve, alors que le Brésilien Denilson souhaitait vraiment continuer l'aventure en terre bordelaise, ce dernier ne défendra plus en principe le maillot au scapulaire la saison prochaine. Le motif ? Un salaire beaucoup trop élevé que les dirigeants bordelais refusent de prendre en charge. Mais Denilson serait prêt à faire quelques sacrifices. De sa «générosité» dépendra son avenir vers chez les Girondins.

Ricardo a été très clair : Bordeaux doit conserver ses joueurs cadres. Si Chamakh, Faubert, Henrique, Fernando, Smicer – en quête de rachat – et les anciens – Ramé, Jurietti, Jemmali, Laslandes – ne devraient pas bouger, rien n'est moins sûr concernant le reste de l'effectif. Mis sur la touche par Ricardo, Rio Mavuba a vu son statut d'indéboulonnable remis en question. L'international français a même songé à partir mais ses dirigeants souhaitent le conserver, notamment afin de valoriser leur centre de formation. Surtout que celui qui l'a confiné sur le banc, Bruno Cheyrou - prêté par Liverpool - n'a aucune garantie d'être bordelais en août prochain. Les Reds ont subitement fait monter les enchères le concernant, méthode que désapprouvent bien évidemment les Girondins. Jean-Claude Darcheville a récemment prolongé d'une année son bail avec les Girondins, appâté par la qualification en C1 de son club. Quant à Marc Planus, ce dernier serait désireux de voir sa «paye» être à la hauteur de ses prestations.

C'est donc prudemment – au grand dam de ses supporters - que Bordeaux compte gérer son intersaison. Le rayon des arrivées ne risque pas de déroger à cette règle. Point de noms ronflants, les Bordelais comptent s'appuyer sur les réseaux sud américains de Ricardo et accrocher la signature de joueurs expérimentés, soit en fin de contrat, soit en quête de relance ou de nouveau défi. C'est ainsi que les noms de Micoud (Werder Brême) et Delporte (Osasuna) ne cessent d'être évoqués en Gironde. Les contacts semblent en passe d'aboutir pour le premier, désireux de revenir en France, malgré la concurrence du PSG. L'international brésilien du Bayern Munich Ze Roberto, en fin de contrat en Bavière, a été proposé aux Girondins. Là encore, le salaire exigé par le joueur pourrait poser problème. Du côté de l'attaque, les noms de Liedson (Sporting Portugal), Zalayeta (Juventus) ont été cités. Mais aucune démarche concernant ces joueurs n'a été effectuée. Enfin, le Caennais Ronald Zubar, disposant officiellement d'un bon de sortie, plaît beaucoup à Ricardo.

Si Bordeaux a retrouvé la frénésie des sommets, le club girondin n'a pas encore récupéré pour autant son statut de «grand club» . Seule une régularité certaine dans ses performances permettront à la formation girondine de le redevenir. Alors rendez-vous en août prochain pour un examen de confirmation très attendu.



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