Le FC Séville a brillamment remporté la finale de la Coupe UEFA en étrillant Middlesbrough en fin de match (4-0). Cinquante huit ans après leur dernier titre, les Andalous ont fêté de la plus belle des manières les cent ans du club.

Plus dure est la chute. Pour Middlesbrough, la gueule de bois guette après la gifle reçue à Eindhoven, jeudi soir. Les Anglais plus limités techniquement que leur adversaire, ont pourtant tenu la dragée haute aux Sévillans pendant plus d'une heure, avant de s'effondrer dans le dernier quart d'heure. Après la victoire du CSKA Moscou l'an passé face au Sporting Lisbonne, la cession 2005-2006 de la Coupe UEFA a livré une fois encore une finale inattendue, avec deux équipes novices à ce stade de la compétition. Inédite, l'affiche n'en était pas moins alléchante, tant les deux équipes ont régalé leurs supporters tout au long de la compétition. Cinq ans après la dernière confrontation anglo-espagnole en finale, entre Liverpool et Alaves (5-4), Séville ne souhaitait pas une rencontre aussi prolifique en buts et comptait bien serrer l'arrière garde. D'autant que Middlesbrough, à l'inverse, a atteint la finale grâce à des matches épiques et des buts à la pelle.

Le parcours des deux équipes

Après être sortie première d'un groupe sans ténor, Middlesbrough a su jouer des coudes et renverser des montagnes pour se hisser jusqu'en finale. Tombeur respectivement de Stuttgart, de la Roma, de Bâle et du Steaua Bucarest, Boro n'en espérait pas tant pour sa deuxième participation seulement à la Coupe UEFA. Un an après sa première apparition dans la compétition, Middlesbrough a délivré un scénario hitchcockien que ses supporters ne sont pas prêts d'oublier. Ames sensibles s'abstenir ! La formation anglaise n'a jamais paru aussi redoutable que dos au mur. Face à Bâle en quart de finale (0-2, 4-1) puis devant le Steaua en demi-finale (0-1, 4-2), Middlesbrough a réussi la performance de remonter un handicap de quatre buts en marquant le dernier dans les ultimes secondes. Des retournements de situation improbables propres à marquer les esprits et l'histoire du football. Principal artisan offensif de ces exploits, Maccarone comptait bien récidiver face à Séville.

Sortie en tête de son groupe devant Saint-Pétersbourg et Bolton, Séville a dû écarter le Lokomotiv Moscou, Lille, St-Pétersbourg et Schalke 04 pour se frayer un passage jusqu'en finale. Pour passer les barrages successifs, les Espagnols se sont appuyés sur de belles performances à domicile et des supporters prompts à jouer leur rôle de douzième homme. Le FC Séville fête cette année son centenaire, cette finale vient donc à point nommé, d'autant que les Andalous n'ont jamais brillé sur la scène continentale. Auteur de dix buts à eux deux, Saviola et Kanouté ont joué un rôle prépondérant depuis le début de cette campagne européenne. Mais les Andalous ont plus d'un tour dans leur sac, à savoir une défense hermétique composée notamment du Français Julien Escudé, débarqué au Mercato d'hiver. Une rigueur bienvenue au moment d'affronter Middlesbrough.

Les temps forts de la rencontre

- Séville prend possession du ballon dès l'entame de la rencontre et impose un rythme élevé. Alvès s'enfonce au milieu du terrain et décoche une frappe tendue du droit de vingt mètres qui ne trouve pas le cadre (2').

- Middlesbrough ne tarde pas à réagir et obtient un coup franc bien placé à vingt mètres, légèrement excentré côté droit. Rochemback s'en charge et délivre une frappe tendue que Schwarzer a toutes les peines du monde à repousser des deux poings (6').

- Boro reprend l'ascendant physiquement mais ne parvient pas à déstabiliser Séville. Au contraire, les Andalous plantent la première banderille. Omniprésent depuis le coup d'envoi, Alvès adresse un centre parfait de la droite, repris d'une tête piquée et décroisée par Luis Fabiano au point de penalty (27', 1-0).

- Habitués à remonter des situations désespérées, les hommes de McLaren ne semblent pas troublés outre mesure par l'ouverture du score. De leur côté, les Sévillans semblent plus libérés. Adriano déborde côté gauche et place une frappe qui passe de peu au dessus de la transversale (30').

- Ballottée lors du premier acte, Boro reprend la rencontre avec plus de mordant et la volonté de revenir au score rapidement. Séville procède en contre et Navas s'échappe en profondeur à toutes enjambées. L'Espagnol décale Adriano côté gauche qui repique dans l'axe et adresse une frappe enroulée qui file de peu à côté de la lucarne de Schwarzer (50').

- Boro reprend sa marche en avant et commence enfin à se montrer dangereux. Sur une remise de la tête de Riggott, Viduka reprend de volée à bout portant mais Palop est sur la trajectoire et peut dévier le ballon miraculeusement (52').

- Séville est bien regroupée en défense et se tient prêt à déclencher ses contres. Boro cherche la solution sans se précipiter. Hasselbaink dos au but décale Viduka à l'entrée de la surface plein axe mais sa frappe passe à droite du but. Palop était battu (76').

- Boro réclame le penalty pour une poussette de Navarro sur Viduka dans la surface mais l'arbitre ne bronche pas. Il y avait bien quelque chose ! Sur le contre, Navas centre en retrait, Schwarzer dégage comme il peut la reprise du droit de Kanouté dans les pieds de Maresca. L'Italien n'a plus qu'à pousser le ballon au fond des filets, pour la plus grande joie des supporters du FC Séville présents au Philips Stadion (78', 2-0).

- Les hommes de McLaren ont pris un coup au moral. Séville ne se prive pas d'enfoncer le clou. Sur un ballon mal dégagé, ce diable de Maresca contrôle de la poitrine à l'entrée de la surface et enchaîne une frappe du gauche qui vient mourir dans le petit filet de Schwarzer (84', 3-0).

- Boro ne rééditera pas sa performance des tours précédents et encaisse même un quatrième but. Maresca tente d'inscrire son troisième but de la soirée d'une frappe excentrée dans la surface. Schwarzer dévie le ballon du poing mais ne peut empêcher Kanouté de conclure. La coupe est pleine pour Middlesbrough (89', 4-0).

La prestation de Séville

Les Sévillans ont mis la main sur le match dès le coup d'envoi et ne tardaient pas à s'approcher du but de Schwarzer. Quelques imprécisions dans le dernier geste les ont cependant empêché d'ouvrir le score rapidement mais la récompense est finalement venue grâce à un centre parfait d'Alvès pour Fabiano. Dotés d'une plus grande maîtrise technique et dominateurs dans le jeu, les Espagnols rejoignaient logiquement les vestiaires avec un but d'avance. Le latéral droit Alvès a été très remuant et n'a pas hésité à proposer des solutions en attaque par ses montées incessantes. Joueur le plus en vue, il a conclu la première demi-heure en délivrant une passe décisive pour Fabiano. Le Français Escudé a été très présent dans le jeu aérien et son entente en charnière centrale avec Navarro a eu le don de décourager les attaquants anglais. Entré à la pause à la place de Saviola, Kanouté a su imposer sa présence physique et monopolisé l'attention sur lui. Pendant ce temps, Navas a été un poison avec des chevauchées ultrarapides en contre sur l'aile droite et Maresca a pu s'offrir un joli doublé.

La prestation de Middlesbrough

Habituée des départs poussifs, Middlesbrough a fait le dos rond lors du premier acte en attendant son heure. Incapables de développer leur jeu plus loin que la ligne médiane après l'ouverture du score, les Anglais n'ont pas réussi à inquiéter Palop avant la pause citron. A la technique andalouse, Boro a répondu par un engagement physique constant. Plus mordants à la reprise avec notamment l'entrée bénéfique de Maccarone, les Anglais auraient pu recoller au score avec un brin de réussite. Finalement, la sortie du Français Queudrue blessé a précipité Middlesbrough dans le précipice avec trois buts encaissés à la clé dans le dernier quart d'heure. Devant, Hasselbaink a semblé manquer de jus tandis que Viduka n'a pas eu la réussite nécessaire à ce niveau. Après avoir loupé la cible alors que Palop semblait battu, l'arbitre ne lui a pas accordé le penalty alors que la faute de Navarro dans la surface semblait évidente. Rochemback a multiplié les fautes en première mi-temps avant de se reprendre en apportant son soutien en attaque par des montées balle au pied.

Fiche technique

FC Séville 4-0 Middlesbrough
Stade Philips Stadion (Eindhoven)
Arbitre : M. Fandel

Avertissements : Alves (53’), Escudé (80’), Maresca (84’) - Rochenback (82’)

Buts : Fabiano (26’), Maresca (78’, 84’), Kanouté (89’)

Les équipes :

Middlesbrough : Schwarzer – Queudrue (Ayegbeni, 71’), Southgate, Riggott, Parnaby – Morrison (Maccarone, 46’), Boateng, Rochemback, Downing – Viduka (Cattermole, 85’), Hasselbaink - entr. : Juande Ramos

FC Séville : Palop - Alves, Navarro, Escudé, David - Navas, Marti, Maresca, Adriano (Puerta, 86’) – Saviola (Kanouté, 46), Fabiano (Renato, 72’) - entr. : Steve McLaren