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Seuls au monde ?
Par Alix Dulac - Actu Champion's League, Mise en ligne: le 28/03/2006 à 23h57
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Dans leur antre d'Highbury, les Gunners n'ont fait qu'une bouchée de la Juve (2-0). Les partenaires de Thierry Henry, buteur face à la Vieille Dame, se rapprochent déjà sérieusement des demi-finales de la C1. Au grand dam d'une formation turinoise moribonde et appelée à réagir dans huit jours au Stadio Delle Alpi.

Les coulisses du match

Après le Real Madrid, voilà Arsenal confronté à un autre grand d'Europe et à un ancien vainqueur de la Ligue des Champions (1985, 1996), la Juventus de Turin. Un test grandeur nature en perspective à passer pour la jeune classe dirigée par Arsène Wenger et emmenée par son leader naturel, l'international français Thierry Henry. Largué dans la course au titre - Arsenal est 5e à. 28 unités de Chelsea avec un match en moins - et dans les deux coupes nationales, il ne reste guère plus que la C1 comme trophée encore accessible cette saison aux Gunners. «Cette compétition est un élément-clé de notre progression. Grâce à elle, nous croyons en nouveau en notre force» , reconnaît sur le site officiel de l'UEFA le coach alsacien. Avant d'ajouter : «nous avons éliminé le Real Madrid. Mais la situation est la même qu'au tour précédent. Nous ne sommes pas favoris» . Habitués des quarts de finale de la compétition - c'est la troisième fois de leur histoire que les Londoniens atteignent ce


stade -, Arsenal, privé de Sol Campbell jugé trop juste et de Freddie Ljungberg (mollet), compte bien enfin accéder au dernier carré.

«Arsenal possède d'excellents joueurs, toujours portés vers l'attaque, particulièrement à domicile. Les Anglais sont toujours dangereux, notamment en contre-attaque avec Thierry Henry» . En quelques mots, distillés sur le site officiel de l'UEFA, Fabio Capello a décrit selon lui les principales forces de la formation dirigée par Arsène Wenger. La Juve pas vernie avec les équipes anglaises par le passé, l'entraîneur bianconeri le sait : il faudra se méfier des Gunners. «Nous devrons être très prudents et placer des contres dès que nous le pourrons» . La Juve, leader de son championnat avec huit points d'avance sur son dauphin, le Milan AC et qui a fait de cette C1 son objectif prioritaire cette saison, ne peut se permettre de passer à côté de son quart. Le souvenir de l'élimination au même stade de la compétition l'an passé par Liverpool - avec notamment un déplacement à Anfield mal négocié (défaite 2-1) - est encore vivace. Privé d'Alessandro Del Piero et de Pavel Nedved su
spendu, Fabio Capello pourra en revanche s'appuyer sur Patrick Vieira, ancien de la maison «Arsenal» et qui retrouvera ses anciens partenaires pour l'occasion.

Les faits marquants de la rencontre :

- Touche pour Arsenal. Hleb joue long sur Robert Pires. Le Français talonne pour Cesc Fabregas. Sa frappe passe à droite du but de Buffon. La première occasion de ce match est donc à mettre à l'actif des Gunners (15').

- Coup franc direct de Thierry Henry aux vingt mètres. Sa frappe, travaillée, passe de peu à gauche du but de Buffon (19').

- Nouveau coup de patte d'Henry, même distance, cette fois plein axe. Son tir passe au-dessus de la transversale du portier de la Juve (36').

- BUT de Fabregas pour Arsenal ! Pires récupère le ballon en taclant Patrick Vieira et sollicite immédiatement Thierry Henry dans l'axe. L'international français temporise avant de trouver Cesc Fabregas à l'entrée de la surface. L'Espagnol se débarrasse du marquage de Lilian Thuram avant de battre Gianluigi Buffon d'une frappe pied droit. 1-0 pour les Gunners (40').

- Nouveau contre londonien. Reyes, le long de la ligne de touche côté gauche, parvient à adresser un centre en profondeur à Henry. Ce dernier profite de l'hésitation de la paire Cannavaro-Thuram pour accélérer. Sa frappe du gauche frôle le but de Buffon, battu (41').

- Contre des Gunners. Reyes trouve Fabregas à l'entrée de la surface. L'Espagnol décale Henry sur sa droite. Le Français se remet sur son pied gauche et décoche un tir brossé dont il a le secret. Le portier de la Squadra Azurra se détend bien et, du poing, écarte le danger (60').

- Nouvelle attaque londonienne. Cette fois, c'est Hleb qui hérite du ballon dans la surface turinoise. La frappe du Biélorusse est captée en deux temps par Buffon (67').

- BUT d'Henry pour Arsenal. Et de deux pour Arsenal ! La Juve finit par craquer. Hleb trouve Fabregas en profondeur dans la surface adverse. L'Espagnol, voyant Buffon sorti à sa rencontre, passe en retrait à Henry. L'international français, en déséquilibre, n'a plus qu'à pousser le ballon au fond des filets (69', 2-0).

- Petite frayeur pour Arsenal. Ibrahimovic trouve Camoranesi à l'entrée de la surface. L'Italien tente un petit ballon piqué qui a bien failli surprendre Jens Lehmann (84').

La prestation d'Arsenal

Si Arsenal a peiné durant cette partie, c'était durant les vingt premières minutes de la rencontre. Passé ce laps de temps, les Gunners ont commencé à trouver des espaces face à un bloc défensif bien regroupé. Le but de Fabregas en fin de première période a littéralement ouvert le champ à la formation d'Arsène Wenger. Car ensuite, le public d'Highbury a pu assister à une partition en «solo» de ses protégés. Techniquement, Arsenal a évolué un cran voire deux crans au-dessus de son adversaire. Et au vu des nombreuses occasions obtenues, le score de 2-0 est loin d'être exagéré.

Jens Lehmann a été rassurant pour son équipe. Peu sollicité, il s'est appliqué dans ses sorties et ses prises de balle. Si sa cage est restée inviolée, il le doit à son quatuor défensif, tout simplement impressionnant de maîtrise et d'assurance. Eboué a facilement réglé le cas Mutu. Kolo Touré n'a rien laissé filtrer. Philippe Senderos a eu un peu plus de mal devant Ibrahimovic. Quant à Mathieu Flamini, il a su contenir dans l'ensemble Mauro Camoranesi tout en apportant des solutions offensives. Face à son «ancien grand frère» Patrick Vieira, Cesc Fabregas a brillé. Buteur et passeur décisif pour Henry. Bon travail de sape de l'Espagnol, bien relayé par Gilberto Silva, plus défensif. Pas toujours heureux dans ses dribbles, Hleb n'a pas démérité. Titularisé à la place de Ljungberg, blessé, Robert Pires a livré un très bon match. Autant d'atouts qui ont permis au duo Reyes-Henry de bien s'exprimer. L'Espagnol a fait mal à Zebina et à Cannavaro avec ses démarrages soudains. Quant au Français, ses accélérations et sa vista balle au pied ont été récompensés par un but.

La prestation de la Juventus

Soirée compliquée pour la Juve. Un an après Liverpool, c'est Arsenal qui s'est chargé de rappeler aux hommes de Fabio Capello que l'Angleterre n'était pas une terre d'accueil pour eux. Un bon début de match sur le plan défensif : voilà l'arbre qui a caché la forêt côté turinois. Sans Nedved ni Del Piero, la Vieille Dame a joué au ralenti, ne parvenant pas vraiment à mettre en danger son adversaire. Après le but de Fabregas, les choses sont devenues véritablement délicates. Avec en épilogue, une fin de match cauchemardesque qui a vu Capello perdre deux de ses éléments - expulsions de Camoranesi et Zebina -. Voilà qui pèsera lourd dans huit jours à Delle Alpi.

En faisant étalage de son talent, il a retardé l'échéance. Mais Gianluigi Buffon a fini par céder, impuissant sur les deux buts londoniens. Sa défense, solide au début, a vite fini par être prise de vitesse. Zebina a peiné face à Reyes, Cannavaro également. Son entente avec Thuram a connu plus de sérénité par le passé. Si Vieira et Emerson n'ont pas démérité, ils n'ont pu quadriller le terrain comme ils l'auraient souhaité, gênés par l'intelligence de jeu et le placement adverse. Peu inspiré offensivement, la Juve a manqué d'audace, à l'image de Mutu et de Camoranesi, incapables de provoquer et de déborder leurs vis-à-vis. Victime principale de ce jeu déficient : David Trezeguet. Malgré l'activité intéressante de Zlatan Ibrahimovic, l'attaquant français a traversé le match tel un fantôme. Pas de ballons à exploiter, pas d'occasions et donc une utilité relative pour le joueur tricolore ce soir.

Arsenal a pris une sérieuse option pour les demi-finales en dominant la Juve (2-0). Si rien n'est encore fait, les choses s'annoncent d'ores et déjà compliquées pour la formation de Fabio Capello. Si celui-ci récupérera le 5 avril Pavel Nedved, il devra se passer des services de Del Piero, insuffisamment remis mais également de ceux de Mauro Camoranesi et de Jonathan Zebina, expulsés à Highbury. Sans oublier que Patrick Vieira, averti, sera suspendu. Joli casse-tête en perspective.


Arsenal - Juventus : 2-0 (1-0)
Stade Highbury
Arbitre : Mr Fröjdfeldt
Buts : Fabregas (40'), Henry (69')
Avertissements : Camoranesi (23'), Vieira (71'), Zebina (81')
Expulsions : Camoranesi (87'), Zebina (88')

Les équipes :

Arsenal : Lehmann - Eboué, Touré, Senderos, Flamini - Pires, Fabregas, Gilberto Silva, Hleb - Henry, Reyes (Van Persie, 82').

Juventus : Buffon - Zebina, Thuram, Cannavaro, Zambrotta - Camoranesi, Vieira, Emerson, Mutu (Chiellini, 71') - Trezeguet (Zalayeta, 78'), Ibrahimovic.




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