85% d'entre vous sont très clairs sur le sujet. Le problème du racisme est sous estimé dans le monde du ballon rond, où aucune réelle initiative n'est prise pour le contrer. Les 15% restant estiment que les instances connaissent le problème mais laissent faire car n'en souffrent pas. Vos réactions pour le Débat du jeudi.

Problème majeur de notre société (à l'échelle mondiale), la racisme n'épargne pas le monde du football. Si bien souvent les amateurs de ballon rond préfèrent se concentrer sur le jeu plutôt que sur les dérives qui gravitent autour, la récente affaire Samuel Eto'o a remis le problème sur le devant de la scène, du moins pour un certain temps. Difficile de dire quel pays est le plus touché, mais force est de constater que de l'Europe de l'Est (Sol Campbell avait subi des insultes lors d'un match Slovaquie-Angleterre) jusqu'à l'Ouest (Italie et Espagne principalement), le fléau sévit. Pourtant, peu de mesures semblent prises à l'encontre des actes xenophobes, doit-on en déduire que le problème du racisme est sous estimé ? Se donne t-on vraiment les moyens de lutter contre ? Vous avez réagi pour le Débat du jeudi.

Non (15%) : un combat coûteux

Selon la minorité d'entre vous qui pensent le problème du racisme n'est pas sous estimé, les différentes instances ne lutteront que le jour où leurs revenus financiers seront en jeu. Lutter contre les dérives xenophobes serait un combat très coûteux mais ne rapportant pas forcément en retour, d'où une certaine passivité... Pour d'autres, il faut parler au minimum des individus insultant les joueurs, car médiatiser leurs actes c'est les banaliser et leur faire de la publicité.

«Ce genre de stupidité raciste a été sur médiatisée, surévaluée, sur estimée par les soit disantes presses sportives. Faisons pression pour qu'autour des terrains la police soit presente et punisse sévèrement les actes racistes, et violences gratuites, et parlons le moins possibles des connards, nous avons l'Espagne , l'Italie et ensuite...» (Valderrama)

«Pour moi le problème du racisme dans le football n'est pas sous estimé, les instances comme la FIFA connaissent bien le problème, mais, intervenir coûterait baucoup d'argent et n'en rapporterait pas. C'est aussi simple que cela. Les autorités s'en foutent royalement tant qu'ils ne perdent pas d'argent. Le jour où les stades de foot se videront à cause de ces» supporters «racistes ou que l'audimat baissera, alors, peut être assisterons nous à une prise de position forte de la FIFA pour stopper tout cela.» (Kailusimu)

Oui (85%) : des sanctions bien dérisoires

La majorité des participants au débat estime donc le problème du racisme sous estimé, ce qui ne permet pas d'entrevoir de réelles actions à court terme pour lutter contre. Les faibles amendes infligées, voire l'indifférence des instances, clubs et même des joueurs non victimes est selon vous la source du problème. Si l'Angleterre, de part son succès dans la lutte contre le Hooliganisme (il est vrai en utilisant d'importants moyens) retient votre respect, vous estimez que la plupart des personnes ayant le pouvoir de réagir ne le font pas, surtout car la priorité est donnée à d'autres problèmes touchant plus au «business» .

«Le montant des sanctions (quand sanction il y a) infligées aux clubs dont les supporters insultent les joueurs de couleur, l'absence, en général, de réaction réelle de leurs coéquipiers, la passivité des clubs, au-delà des déclarations d'intention, illustrent bien l'absence de volonté réelle de lutte contre le racisme dans le football.» (Mathieu, Paris)

«Les instances du football ne le mettent pas du tout au rang de leurs préoccupations. Même le jeu en tant que tel ne paraît pas être le premier de leurs soucis. Le plus important c'est l'argent que l'on peut faire avec ce» sport «... euh pardon ce spectacle. D'où combat entre UEFA et G 14, loi d'exception pour la fiscalité des footballeurs, concurrence des compétitions et surcharge des calendriers.» (Dav Moreau)

«Les vaches à lait que nous sommes à payer, toujours payer, ne mettons pas la pression sur les instances du football qui visiblement laissent faire, alors que nous avons un réel pouvoir de changer les choses. Soit nous, supporters, exigeons, et obtenons un football sans racistes, sans Di Canio, ni Aragones, Capello ou autres Boulogne Boys, soit nous laisserons par la force des choses le football aux racistes ... et nous en serons les seuls coupables, car qui ne dit mot consent.» (Dj Slay)

«Je pense que le racisme que l'on voit dans les stades n'est pas un phénomène différent du racisme dans les sociétés d'Europe. Le foot est un phénomène social et les problèmes sociaux se transposent facilemement au stade. Des joueurs africains font l'objet d'un racisme inimaginable en Ukraine, en Russie depuis des années sans que les gens ne s' en émeuvent... Il est temps que les instances nationales et internationales ouvrent les yeux.» (Kanemoussa)

«Certes, des initiatives ont été prises. Mais, leur impact reste plus médiatique qu'efficace. Le football, sport de rassemblement par excellence ne peut se résoudre à donner de lui une telle image. C'est pour cela que les différentes instances, nationales comme internationales, ne doivent pas demeurer apathiques devant ce phénomène.» (Simplice)

«Dans un football ultra-libéral il semblerait que la préoccupation des Blatter, Beckenbauer et consorts ne soit :» comment faire fructifier les millions d'€ des droits TV ? " plutôt que de se demander comment les utiliser pour le bien du sport le plus populaire au monde. Il faut cesser l'hypocrisie et regarder les choses en face, cela fait trop longtemps que cela dure, il faut que cela cesse, et des mesures auraient dû être déja prises et appliquées. Attention, je parle d'une lutte concrète, pas de faire fabriquer des t-shirts et des bracelets par des enfants dans le tiers-monde. Si des mesures doivent êtres prises, c'est maintenant si on veut éviter les cris de singe lorsque les Africains comme les autres joueurs noirs toucheront le ballon sur les pelouses allemandes l'été prochain." (Souf)

"Aujourd'hui, que ce soit en France, ou en Europe, nous évoluons dans des sociétés prônant le «politiquement correct» . Alors comment accepter qu'une frange, de moins en moins marginale, de la population se laisse aller à des comportements aussi méprisables ? Alors oui, l'homme descend du singe, mais cela est valable pour l'homme blanc, l'homme noir ou autre. La réaction des joueurs, de continuer à jouer malgré les cris de singe, malgré les insultes, est admirable et montre leur volonté d'afficher, face aux racistes, qu'une équipe est unie quelque soit la couleur des joueurs." (Ingrid)

«Avec les moyens actuels, n'y a-t-il pas une solution pour que cela cesse ? L'installation de caméra n'est-elle pas possible ? Cette installation à fait ses preuves en Angleterre pour le hooliganisme alors ne serait-elle pas une première solution aux problèmes de racisme ?» (Fred)

«Beaucoup trop d'intervenants prennent les choses à la lègère. Que soit soit au niveau des supporters, joueurs, staff techniques et presidents de club. On peut même dire que les grandes instances tel que les fédérations des pays concernés ainsi que l'UEFA sont comme qui dirait aux abonnés absent. On oublie trop souventque les petits regardent les grands. Je me demande quel est l'exemple qu'ils auront demain ?» (Bruno972)

«Tout d'abord les (trop rares) sanctions prises sont dérisoires. Et puis il suffit de constater que malgré par exemple la campagne» Stand up, speak up «, la situation ne s'arrange pas, elle empire même au contraire. Aujourd'hui même les joueurs» participent «à ce fléau qu'est le racisme (Di Canio...). Bref je pense que beaucoup oublie que le football est avant tout un spectacle et un jeu !» (Rodjackie)

«Les clubs sont responsables de leurs supporters et c'est aussi à eux d'appliquer des sanctions visant à l'interdiction de stade ou le confinement aux matches à domicile comme celà a été fait avec succès en Angleterre contre le hooliganisme.» (Emmanuel)

«Il est ignoré par les instances dirigeantes, quelques soit le pays, et au niveau international. le titre d'un article réçent était éloquent,» quand le racisme sera puni aussi sévèrement que les fumigènes «, il est clair que les dirigeants qu'ils soient de la Ligue, de l'UEFA, et de la FIFA, ne font rien pour vraiment endiguer le phénomène. Maintenant si les seules idées qui émanent de la FIFA consistent à retirer les hymnes avant les matchs, pourquoi ne pas peindre tout les joueurs en blanc avant les matchs...» (Julien)

«La vidéo doit permettre de mettre en place des fichiers informatiques qui proposeraient une liste noire de pseudo supporter. Si on fait ça en espagne et en italie, ça fera bouger tout le monde. Il faut également que tous les joueurs se sentent concernés, pas seulement les Thuram, Eto'o ou Zoro. Un Shevchenko, Maldini, Raul, Beckham, eux, ils peuvent l'ouvrir!!! plutôt que de détourner le regard...» (Gallowy)

«En étant supporter du PSG, je commence à être énervé de voir mon club et mes supporters qualifiés de racistes pour une petite bande de personnes qui devraient être interdites de stade. Je demande donc à toutes les fédérations, à toutes les associations, à tous les clubs de faire le» ménage «pour limiter ce fleaux du racisme dans ce sport multiculturel.» (Pierre)

Trouvera t-on une solution pour résoudre le problème des actes racistes dans les stades ? Il est certain que cela sera difficile et qu'il faudra y mettre les moyens. L'union sacrée sera indispensable pour se donner une chance d'éradiquer le fléau. Et rappelons nous surtout que quand un joueur est insulté en raison de son origine éthnique ou de ses croyances religieuses, c'est tout le monde du football qui est touché…