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Le miracle de Liverpool
Par Patrick Audouard - Actu Champion's League, Mise en ligne: le 26/05/2005 à 01h17
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Liverpool a remporté la Ligue des Champions aux tirs aux buts, au terme d'un match épique qui l'a vu remonter trois buts au Milan AC (3-3, 3 t.a.b. à 2). Un scénario extraordinaire pour un match qui restera sans doute comme l'une des plus belles finales de l'histoire de la compétition.

Le miracle de Liverpool

Les enjeux

Une grande finale, voilà ce que toute l'Europe souhaite pour cette première entre deux des plus beaux palmarès continentaux. Le Milan AC face à Liverpool, l'affiche a de quoi faire saliver. Pourtant, rien ne laisse penser que le public d'Istanbul aura droit à une rencontre spectaculaire, les deux formations s'étant surtout illustrées dans la compétition grâce à un bloc défensif en béton. Milan a marqué 20 buts en 12 matches, dont deux donnés sur tapis vert (victoire 3-0 sur l'Inter Milan), Liverpool en a inscrit 17 en 14 rencontres. En revanche, les deux clubs tournent en moyenne à un but encaissé tous les deux matches depuis le début de la compétition. La confrontation de ce soir promet donc une bataille tactique plus qu'un empilement de buts. Mais le football peut réserver tant de surprises ! De plus, il y aura des joueurs offensifs de grande classe sur le terrain. Gageons que les Shevchenko, Kakà, Crespo, Gerrard, Luis Garcia et autres offriront ce soir les gestes de classe dont ils sont si souvent les auteurs dans leur pays.

Pour ce choc entre vieilles gloires du vieux continent, le Milan AC fait figure de favori, en raison de la qualité de son effectif et de sa constance au plus haut niveau. Mais les Reds de Steven Gerrard peuvent, sous la houlette de leur guide du milieu de terrain, faire trébucher les plus solides des opposants. La Juventus de Turin et Chelsea peuvent en témoigner. D'ailleurs, pour l'entraîneur milanais Carlo Ancelotti, c'est du 50-50. «Je ne pense pas que nous puissions être considérés comme favoris, car ce n'est simplement pas le cas» , affirmait-il sur Goal. D'autant plus qu'en face, la confiance règne, à l'image de Djimi Traoré, le latéral gauche des Reds, qui sait que son équipe, portée par ses supporters, est capable de faire chanceler n'importe qui. «Nous sommes capables de tout avec nos fans. Ils nous ont aussi aidés à éliminer Chelsea en demi-finale» , se souvient le Franco-Malien dans l'Est Républicain. Et pour jouer les troubles-fête jusqu'au bout, Rafaël Benitez a surpris son monde avec une composition d'équipe inattendue. Liverpool jouera avec deux attaquants, Baros et… Kewell, préféré à Cissé. Gerrard, Riise, Luis Garcia et Xabi Alonso formeront l'entrejeu devant la défense habituelle. Côté milanais, aucune surprise à l'horizon. Seedorf est bien présent, tout comme Crespo aux côtés de l'arme fatale, Shevchenko.

Les temps forts

- But pour Milan ! Dès la première minute de jeu ! Un coup-franc de Pirlo est repris victorieusement par Maldini d'une très jolie volée du plat du pied. Les Reds n'ont pas eu le temps de dire ouf, et ils sont déjà menés au score (1-0, 1').

- Après une volée contrée de Riise, c'est Hyypia qui place sa tête dans les bras de Dida. Quel début de match (4') !

- Sur un corner au premier poteau de Seedorf, Crespo coupe de la tête, mais Luis Garcia sauve sur sa ligne. Dudek était battu (13').

- Une surprise en remplace une autre. Kewell, blessé, laisse sa place à Vladimir Smicer. Toujours pas de Cissé sur la pelouse, donc (22').

- Le deuxième but de Milan, qui fait suite à une action litigieuse pour Liverpool ! Luis Garcia tente de passer Nesta dans la surface, qui semble arrêter le ballon de la main, ce que les images ne peuvent pas confirmer. Sur le contre, Kakà lance Shevchenko, seul à droite de la surface de réparation. L'Ukrainien centre à ras de terre pour Crespo, qui fait le break de près. Les carottes semblent déjà cuites pour les Reds (2-0, 40').

- Et de trois pour Milan ! Kaka part sur la droite et lance magistralement Crespo, qui se retrouve seul à Dudek après une intervention manquée de Carragher. L'Argentin inscrit son doublé en trompant le portier polonais d'un amour de balle piquée (3-0, 43'). Ca tourne à la correction !

- Xabi Alonso allume un pétard à 25m. Juste à côté (49').

- Dudek doit se détendre pour dévier en corner un coup-franc en force de Shevchenko (52').

- But pour Liverpool ! C'est Gerrard qui sonne la révolte. Le centre de Riise est parfait, et la tête décroisée du capitaine des Reds laisse Dida sans réaction (3-1, 53').

- Le deuxième but de Liverpool ! Quel match ! C'est Smicer, l'ancien Lensois, qui marque ! Une frappe des 20m, effleurée par Baros ! Dida ne peut que dévier le ballon dans ses filets. Les Reds sont complètement relancés (3-2, 55').

- PENALTY POUR LIVERPOOL ! Superbe déviation de Baros pour Gerrard, accroché dans la surface par Gattuso au moment de frapper. Xabi Alonso le tire à ras de terre… et arrêt de Dida ! Mais l'Espagnol a suivi… ET MARQUE ! Quel match, mes amis, quel match (3-3, 60') !

- Frappe terrible de Riise des 20m, Dida repousse des deux poings (62').

- Traoré sauve les Reds ! Une sortie manquée de Dudek profite à Shevchenko, seul face au but. Mais le tir de l'Ukrainien est repoussé sur sa ligne par Traoré (68').

- Grosse occasion de chaque côté. Superbement servi par Gerrard dans la surface, Luis Garcia manque son contrôle. Sur le contre, Shevchenko fait un festival et sert Crespo qui, très bien placé, vendange cette superbe action en ratant son centre en retrait pour Kakà (79').

- Corner de Pirlo, prolongé par Stam. A 2 mètres du but, Kaka ne peut redresser sa tête (88'). Il y aura une prolongation dans cette rencontre inoubliable !

- Le miracle de Dudek ! D'abord une parade superbe sur une tête de Shevchenko, puis un arrêt SURREALISTE devant l'Ukrainien, prêt à conclure à 1 mètre du but (117'). Ce n'est pas possible ! Il y aura des tirs aux buts pour départager les deux équipes !

- Serginho tire au-dessus, Pirlo échoue sur Dudek pour les deux premiers tirs milanais, alors qu'Hamann et Cissé ne tremble pas. Mais Tomasson marque, alors que Riise manque devant Dida. Après les réussites de Kakà et de Smicer, c'est au tour de Shevchenko. Si l'Ukrainien manque, Liverpool l'emporte. Le Ballon d'or 2004 tire au milieu, et Dudek réussit la parade décisive ! Liverpool est champion d'Europe, à l'issue d'une finale qui restera mythique dans les annales du football !

La prestation du Milan AC

Tout d'abord, le rêve. Une avance de trois buts à la mi-temps. Une formation bien supérieure techniquement, au football fluide et rapide, au réalisme implacable pendant 45 minutes. Trois buts très bien construits, une défense à peine inquiétée, bref, rien ne pouvait arriver aux Rossoneri. Du moins le croyait-on, jusqu'à cette 53ème minute, et ce but de Gerrard, libre de tout marquage dans la surface de réparation. Puis, ce fut la débandade. En sept minutes, les Reds avaient refait leur retard. Un scénario incroyable et une grande énigme pour cette équipe qui sembla arrêter de jouer durant ce court laps de temps. Qu'a-t-il bien pu arriver aux Milanais ? Peut-être le relâchement d'une formation qui était trop sûre de sa supériorité. Peut-être un égarement tactique après le changement de Rafaël Benitez, qui remplaça l'arrière Finnan par le milieu Hamann. Toujours est-il que les coéquipiers de Shevchenko troquèrent leur costume de bourreau pour celui d'humilié. Après ce coup sur la tête, difficile de repartir de l'avant. Ils le firent pourtant, avec cependant bien moins de vista qu'en première période, et surtout avec une efficacité minimale. Et une fois n'est pas coutume, c'est LE buteur, le premier atout du club, Andrei Shevchenko, qui a flanché, en ratant à deux reprises un but tout fait, le but qui aurait qualifié son équipe. Ses coéquipiers, pourtant moins épuisés que les Reds, n'ont pas non plus fait la différence. Un comble pour une équipe si talentueuse. Mais il était dit que le Milan AC ne gagnerait pas cette finale. Les tirs aux buts l'ont confirmé. La faute à un adversaire moins brillant, mais à la volonté indescriptible tant elle a crevé les yeux lors de cette finale.

Au niveau individuel, tout le monde a été brillant avant la mi-temps, puis complètement en dedans après la pause. A l'exception d'un Dida pas responsable sur les deux premiers buts, et vraiment pas verni sur le troisième. Il avait en effet repoussé le penalty de Xabi Alonso avant que celui-ci ne marque en deux temps. Sa défense a pris l'eau après une première période très sereine, puis n'a plus eu beaucoup de travail durant la prolongation. Stam et Nesta ont été surpris sur le troisième but des Reds, après une première mi-temps parfaite et deux premiers buts sur lesquels ils ne sont pas vraiment en cause. Maldini a eu le mérite d'ouvrir le score, et a fait un bon match malgré quelques imprécisions. Cafu a quant à lui fait souffrir Riise en première période, puis a été très actif offensivement, sans toutefois se montrer décisif. Au milieu, Gattuso a commis la faute qui a entraîné le penalty. Pirlo a donné une passe décisive, servi de rampe de lancement avec succès en première mi-temps, puis sans inventivité par la suite. Il a de plus manqué un tir au but. Seedorf n'a existé que pendant 45 minutes, avant d'être remplacé par un Serginho écoeuré par le travail défensif de Gerrard, et lui aussi en échec sur son tir au but. Kakà a été à l'origine du deuxième but, superbe passeur sur le troisième, puis a fait ce qu'il a pu par la suite sans arriver à prendre le dessus. Enfin en attaque, Crespo a marqué deux buts sur trois occasions. Un bilan qui fera oublier son centre raté en deuxième période. En revanche, difficile d'oublier l'extraordinaire maladresse de Shevchenko. Attendu comme celui qui allait offrir le trophée aux Milanais, l'Ukrainien n'a pas répondu aux attentes, au contraire. En ratant deux occasions énormes (surtout la seconde, immanquable) puis en échouant sur le tir au but décisif, le Ballon d'or 2004 a connu une soirée cauchemardesque. Une soirée dont il pourrait avoir du mal à se remettre.

La prestation de Liverpool

Quel retournement de situation ! Quel coeur ! Et quel symbole, 20 ans après la tragédie du Heysel. Ce cru 2005 des Reds vient de rentrer dans la légende du club, et de l'histoire de la Ligue des Champions. Les coéquipiers de Steven Gerrard resteront comme ceux qui ont réussi le coup de force le plus inattendu de l'histoire de la compétition. Après la première période, pourtant, les chances de victoire étaient inexistantes. Pensez donc : Liverpool était mené 3-0 face à des Milanais plus techniques, au collectif mieux huilé et à la défense de fer. La question qui se posait alors n'était pas de savoir si les Reds pouvaient revenir, mais à quelle sauce ils allaient être mangés. Jusqu'à ces trois buts venus de nulle part, ces trois buts inscrits par une équipe qui ne s'est jamais avouée vaincue. Un exemple presque sidérant de combativité à l'anglaise, sous l'impulsion d'un Gerrard retrouvé et d'un Smicer surprenant. Après avoir recollé au score de la plus incroyable des façons, les joueurs de Benitez ont compensé leurs souffrances physiques par une abnégation et un courage plus forts que les crampes qui les torturaient. Et mis à part quelques raids maladroits d'un Cissé convalescent, ils n'ont plus mis le nez à la fenêtre, trop fatigués pour repartir à l'abordage, mais suffisamment affûtés pour réussir des sauvetages désespérés (Traoré, Dudek). Les tirs aux buts atteints, on sentait que plus rien ne pouvait arriver à cette équipe. Et Dudek, si maladroit pendant les trois quarts de la rencontre, se mua en héros en stoppant deux tirs au but. Liverpool pouvait exulter. Ce club mérite sa victoire plus que n'importe qui.

Une fois n'est pas coutume, la revue des prestations individuelles ne commencera pas par le gardien de but, tant un joueur, symbole de cette équipe, a réussi une prestation extraordinaire. Steven Gerrard est sans conteste l'homme de cette finale. Sa première période fut insignifiante, mais quel reprise en main après la (première) pause. C'est lui qui a remis son équipe sur les rails grâce à un joli coup de tête. C'est lui qui provoqua le penalty du troisième but. C'est lui qui, d'une ouverture superbe, trouva Luis Garcia seul dans la surface, l'Espagnol ne pouvant conclure. C'est enfin lui qui, même en jouant sur une seule jambe au poste d'arrière droit lors de la prolongation, réussit à mettre en échec tant de débordements de Serginho. Il est le capitaine, l'âme de cette équipe et pourrait bien, grâce à cette campagne européenne si brillante, se retrouver en bonne position pour l'attribution du Ballon d'or 2005. L'autre homme de cette finale se nomme Dudek. Pourtant le Polonais n'a respiré la sérénité durant toute cette finale. Hors de cause sur les trois buts milanais, il a causé quelques frayeurs à son équipe sur des prises de balle incertaines. Mais il restera comme l'homme qui a terrassé Shevchenko, en détournant son coup-franc, en réussissant ensuite un double arrêt venu d'ailleurs devant lui, puis en détournant deux tirs aux but, dont celui de l'Ukrainien. Pour ces exploits, Dudek est lui aussi rentré dans l'histoire. Sa défense a elle aussi été inconstante. Mais, complètement absente durant la première période, elle s'est reprise après la pause pour devenir exemplaire de combativité et de solidité. Hyypia, Carragher et Traoré ont tous les trois sombré avant de retrouver la lumière. Au milieu de terrain, à noter la belle entrée de Hamann, très précieux dans son travail de sape à la récupération, ainsi que dans la relance. Même constat pour Xabi Alonso, avec un but comme cerise sur le gâteau. Riise a quant à lui souffert devant Cafu, avant de se reprendre lui aussi, malgré un tir au but raté. Chez les milieux offensifs, Kewell n'a pas eu le temps de se mettre en évidence, remplacé par un Smicer décisif, auteur du deuxième but, puis très courageux par la suite. Luis Garcia a été plus inconstant, brillant sur quelques prises de balle, mais parfois maladroit. Enfin, en attaque, Baros a réussi la déviation qu'il fallait sur le troisième but, après avoir beaucoup souffert face à Stam. Cissé, qui l'a remplacé, a parfois oublié ses partenaires, mais s'est bien battu malgré un manque flagrant de compétition et ce même déchet technique qu'il n'a pas encore fait disparaître de son jeu.

Liverpool l'a donc fait, dans un stade d'Istanbul acquis à sa cause. Steven Gerrard, capitaine comblé, pouvait soulever avec entrain cette coupe dont les Reds n'osaient même pas rêver au début de la saison. Reste à savoir si les hommes de Benitez, non-qualifiés pour ce l'édition 2005-2006 par le championnat, pourront défendre leur titre. Mais c'est une autre histoire, qui doit être bien loin de leurs esprits à l'heure actuelle. Place donc à la fête pour les Reds, et place à la détresse pour le Milan AC, qui n'aura rien gagné cette année.


La fiche technique

Milan AC 3-3 Liverpool (2 t.a.b à 3)
Istanbul (stade Atatürk), 70 000 spectateurs environ
Buts : Maldini (1’), Crespo (40’, 43’) / Gerrard (53’), Smicer (55’), Xabi Alonso (60’).
Avertissements : Carragher (76’), Baros (80’) pour Liverpool

Les équipes :

Milan AC : Dida - Cafu, Nesta, Stam, Maldini (cap.) - Gattuso (Rui Costa, 112’), Pirlo, Seedorf (Serginho, 86’) - Kakà - Shevchenko, Crespo (Tomasson, 85’)

Liverpool : Dudek - Finnan (Hamann, 46’), Carragher, Hyypia, Traoré - Luis Garcia, Xabi Alonso, Gerrard (cap.), Riise - Kewell (Smicer, 23’), Baros (Cissé, 85’)



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