OM-PSG, le face-à-face
Par Julien Demets - 100% Clubs, Mise en ligne: le 31/03/2005 à 23h26
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Plus que deux jours avant le choc de Ligue 1 entre l'OM et le PSG ! Difficile de dégager un favori dans ce genre de rencontres... Mais pourquoi ne pas essayer ? Analyse des forces et des faiblesses de chacun, en attendant dimanche.

OM-PSG, le face-à-face

Historique : Paris sur sa lancée ?

Marseille et Paris se sont affrontés pour la première fois lors du championnat 1971/1972. Les Phocéens, à domicile, l'avaient alors emporté sur le score de 4 buts à 2. En 61 affrontements, toutes compétitions confondues, l'OM a gagné 24 fois, fait 14 matches nuls et perdu 23 fois. Un bilan trop serré pour qu'on en tire un quelconque enseignement. Intéressons-nous donc plus particulièrement aux rencontres disputées à Marseille. En terrain adverse, les statistiques parisiennes s'effondrent. Toutes compétitions confondues, les 29 OM-PSG de l'histoire ont abouti à 17 victoires phocéennes, 5 nuls et seulement 7 défaites. Ramené au championnat, ce chiffre est encore plus désagréable pour les supporters bleus et rouges : en 25 affrontements de première division, ils ont eu l'occasion de fêter un succès à seulement quatre reprises. Le PSG a même connu quinze ans d'insuccès au Vélodrome entre sa victoire 2-1 en 1987/1988 et le fameux 3-0 de 2003. Sur sa pelouse, l'OM règne sans partage depuis plus de 30 ans...


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Il y a deux ans et demi, les choses ont changé. Tout a commencé un soir d'octobre 2002 au Parc des Princes, lorsque le PSG, emmené par un Ronaldinho de gala, a infligé un sévère 3-0 aux Marseillais. Depuis, le club de la capitale reste sur huit victoires consécutives, dont la moitié au Vélodrome. Revenons sur ces succès acquis en terre hostile. Le premier est le plus lourd : en mars 2003, Ronaldinho et Jérôme Leroy tournent en ridicule la défense phocéenne et offrent un nouveau 3-0 à leurs supporters. La saison suivante, c'est l'actuel joueur de l'OM Fabrice Fiorèse qui ramène les trois points à Paris suite à un but marqué dans les dernières minutes. Quelques mois plus tard, les deux clubs se retrouvent en Coupe de France. Pauleta ouvre le score avant que Didier Drogba égalise. Il faudra attendre les prolongations pour que Juan Pablo Sorin donne la qualification aux siens. Enfin, en novembre dernier, le 16ème de finale entre les deux équipes a donné lieu à l'une des plus spectaculaires de leurs empoignades. Menée 2-0, l'équipe b du Paris Saint-Germain va doucement refaire son retard grâce à un doublé de Boskovic, avant que Mendy ne trompe Barthez en fin de rencontre. L'OM parviendra-t-il à stopper cette série noire ?

Le jeu, les joueurs :

Deux défenses perfectibles

Avec 29 buts encaissés depuis le début du championnat, l'arrière-garde marseillaise est seulement la 10ème de Ligue 1. Si aucune déroute sévère n'est à signaler cette saison (l'OM n'a jamais pris plus de trois buts lors une même rencontre), les coéquipiers de Frédéric Déhu ne parviennent que rarement à conserver leur cage inviolée. Or, dans les matches au sommet, il faut d'abord penser à ne pas prendre du buts... Mais tout n'est pas négatif : avec Fabien Barthez, l'OM dispose d'un gardien de premier ordre. Le portier international a encore prouvé sa valeur face à la Suisse puis en Israël, sous le maillot des Bleus, à l'occasion des éliminatoires de la Coupe du Monde 2006. La défense présente elle aussi certaines garanties : la puissance physique d'Abdoulaye Meïté, l'expérience de Frédéric Déhu et les débordements d'Habib Beye sont des atouts incontestables. Au cas où Déhu serait absent, Beye glisserait dans l'axe et N'Diaye prendrait le couloir droit. La qualité de relance de l'ancien Parisien ferait défaut à son équipe. Enfin, Koji Nakata, arrivé récemment, doit encore faire ses preuves. Le secteur défensif marseillais est solide, mais peut encore gagner en rigueur et en cohésion.

Note : 7.5/10

En dépit d'un classement médiocre, la défense parisienne progresse à petits pas. Les coéquipiers de Lionel Létizi n'ont été pris à défaut qu'une fois lors des quatre dernières journées. 32 buts encaissés cette saison, c'est seulement trois de plus que l'OM. Au poste de gardien, Lionel Létizi se montre d'une régularité sans faille. De ce côté-là, le PSG n'a rien à envier aux équipes de tête de Ligue 1. L'ancien messin est d'autant plus serein qu'il vient de prolonger son contrat de deux ans. Au fil de la saison, Yepes a retrouvé de sa superbe. Spectaculaire et expérimenté, le Colombien passe rarement à côté des grands matches. A ses côtés, José Pierre-Fanfan vit une saison difficile. Le capitaine, souvent emprunté, a perdu l'efficacité qui était la sienne l'an passé, lorsqu'il était associé à Déhu. A gauche, Armand tient solidement son poste mais se montre trop timide sur le plan offensif. A droite, en l'absence de Mendy, suspendu, c'est le sobre Stéphane Pichot, qui sera titularisé. Dans l'ensemble, la défense Bleu et Rouge protège plutôt bien ses buts mais ne participe pas assez au jeu offensif.

Note : 7/10

L'OM plus complet au milieu

L'Olympique de Marseille possède, avec Lyon, le milieu de terrain le plus complémentaire de Ligue 1. Des joueurs aux profils très variés s'y côtoient, sans pour autant mettre à mal l'homogénéité de l'ensemble : Eduardo Costa, au poste de récupérateur, amène sa puissance physique à un secteur où brillent également des techniciens tels que Samir Nasri ou Laurent Batlles. Jeu long et jeu court sont pratiqués avec bonheur grâce à Pedretti, passé maître dans l'art des ouvertures millimétrées, et Nasri, spécialiste des petits espaces. Avec deux récupérateurs et deux ailiers, Philippe Troussier semble avoir trouvé la bonne formule. Le 4-5-1 tenté face à Monaco lors de la dernière journée n'a d'ailleurs pas survécu plus d'une mi-temps. En outre, le technicien marseillais jouit d'une profondeur de banc enviable : Brahim Hemdani, Sylvain N'Diaye ou Bruno Cheyrou seraient titulaires dans beaucoup d'autres équipes. Mélange de rigueur et de subtilité, l'entrejeu phocéen peut seulement regretter l'absence d'un véritable dernier passeur, au profil proche de l'ex-Messin Franck Ribéry ou du Rennais Olivier Monterrubio (Batlles et Pedretti culminent à trois passes décisives chacun).

Note : 9/10

La blessure de Modeste M'Bami au mois de décembre a privé l'équipe parisienne de sa plaque tournante. Lorik Cana, aussi efficace soit-il dans les tâches défensives, n'a pas la même aisance technique ni la même capacité d'organisation que le Camerounais. Edouard Cissé, légèrement plus offensif, doit s'acquitter de cette tâche, décochant parfois d'énormes frappes (les Marseillais présents au match aller en savent quelque chose !). Le retour de Jérôme Rothen a fait du bien au flanc gauche parisien : l'international doit encore retrouver la totalité des ses moyens mais ses centres peuvent à tout moment déstabiliser les défenseurs adverses. A droite, c'est plus flou : Laurent Fournier a pris l'habitude de titulariser Reinaldo à un poste qui n'est pas le sien. Résultat, peu d'actions passent par les côtés. Positionné selon le même schéma qu'à Marseille, avec deux récupérateurs et deux ailiers, l'entrejeu parisien manque de vitesse et de technique. Le rapide Pancrate et l'élégant Benachour tentent d'y remédier, mais quand ils jouent, ils ne pèsent pas assez sur le jeu.

Note 7/10

En attaque, deux situations opposées

A priori, les titulaires de l'attaque olympienne contre Paris seront Peguy Luyindula et Steve Marlet. Le duo mis en place par Philippe Troussier tourne bien : le jeu de tête de Marlet ou la technique de l'ancien Strasbourgeois se complètent. Les deux compères suivent actuellement des trajectoires opposées. Marlet nage dans le bonheur : son doublé face à Lens il y a quinze jours et son retour en équipe de France ont rendu sa crédibilité à l'ancien souffre-douleur du Vélodrome. A l'inverse, Luyindula semble marquer le pas après un début d'année 2005 en fanfare (élu Joueur du mois de janvier). Il n'a plus marqué depuis deux mois mais ses performances dans le jeu restent honorables. L'attaque phocéenne, forte de 38 buts inscrits, est la quatrième de Ligue 1. Un résultat auquel ont également contribué les remplaçants Sergio Koke ou Habib Bamogo, auteurs respectivement de 4 et 5 buts. Preuve que Philippe Troussier dispose de solutions de rechange intéressantes. Une médaille qui a son revers : les quatre attaquants phocéens ont tous marqué mais aucun ne dépasse la barre des 7 buts...

Note : 8/10

Au PSG, c'est exactement l'inverse. Le seul Pauleta fait la pluie et le beau temps. Les performances offensives du club de la capitale ne dépendent que de la forme du buteur portugais, auteur de 12 buts cette saison, ce qui représente 40% du total de son équipe. A priori, Ljuboja devrait lui être associé. Rappelons-le, le Serbo-Monténégrin n'a plus marqué depuis le 13 mars 2004... Reinaldo réalise une bonne saison, comme milieu droit ou deuxième attaquant, mais n'a marqué que 3 fois. Fabrice Pancrate, l'une des rares satisfactions parisiennes du début de saison, n'est plus utilisé que comme remplaçant par Laurent Fournier. Au final, le secteur offensif du Paris Saint-Germain s'appuie sur le rendement d'un seul homme, souvent isolé du reste de l'équipe. Philippe Troussier, lui, ne dispose dans son effectif d'aucun buteur-type mais peut compter sur plusieurs éléments capables de marquer. Ce sont bien les Parisiens les plus pénalisés : ils ont inscrit 29 buts en championnat, soit le 13ème total de L1. Heureusement pour Paris, Pauleta a pris l'habitude depuis l'an dernier de tromper Barthez à chaque fois que les deux hommes se croisent...

Note : 6/10

Etat de forme actuel : Paris peine à l'extérieur.

Après une série de six victoires en sept rencontres entre la 20ème et la 26ème journée, Pedretti et les siens ont gagné un seul de leurs quatre derniers matches. Doit-on parler de passage à vide ? Ce serait oublier que la seconde place de l'OM tient toujours. Et à vrai dire, la défaite à Saint-Étienne, concédée sur la neige, ne reflète pas vraiment le niveau de l'équipe ce soir-là. Quant au revers subi à Louis II, il n'a rien d'infamant, d'autant que les Olympiens ont fait preuve d'une belle réaction d'orgueil en seconde période. Autre signe encourageant : Marseille, lors de son dernier match au Vélodrome, est venu à bout du RC Lens (2-1) après avoir été mené à la marque. Cette victoire difficile, acquise face à une équipe en pleine forme, peut constituer un déclic. En effet, depuis l'arrivée de Philippe Troussier, les performances olympiennes suivaient une curieuse trajectoire : étincelants à l'extérieur (5 victoires et 1 nul), les coéquipiers de Steve Marlet connaissaient les plus grandes difficultés à s'imposer chez eux (2 défaites, 1 nul et seulement 2 victoires lors des cinq premiers matches). Le succès face au Sang et Or place l'OM dans les meilleures conditions à l'heure de recevoir l'équipe de la capitale.

7.5/10

Difficile de juger de l'état de forme actuel des hommes de Laurent Fournier, tant ils se sont montrés irréguliers depuis le début de la saison. Vu de loin, Pauleta et les siens vont bien : ils ont remporté trois de leurs quatre derniers matches. La victoire obtenue face à Auxerre à l'occasion de la 30ème journée a même laissé entrevoir quelques progrès dans le jeu. Mais surtout, avec 39 points, le 12ème de Ligue 1 a enfin assuré son maintien. Un premier objectif qui devrait libérer l'équipe et lui redonner confiance. Voilà même que certains joueurs reparlent d'Europe ! Bien sûr, il n'est pas question de songer à l'un des quatre premiers rangs. Mais au point où il en est, le club se satisferait bien d'une qualification en Coupe Intertoto. Les Bleu et Rouge ne sont plus qu'à quatre points du cinquième, l'AJA. Pourquoi ne pas rêver ?... A y voir de plus près, les trois derniers succès des coéquipiers de Mario Yepes ont été acquis par la plus petite des marges, à domicile, qui plus est face à des adversaires moins bien classés (Nantes et Bastia) ou éreintés (Auxerre). A l'extérieur, Paris n'a plus connu la victoire depuis le 12 décembre à Sochaux (18ème j. 2-1). La dernière sortie du PSG a même donné lieu à un désastre : au stade François Coty, des Parisiens venus en touriste ont baissé pavillon face à de modestes Ajacciens (1-0). On voit mal ce PSG-là s'imposer au Vélodrome...

Note : 6/10

Mental : le «complexe PSG» va-t-il resurgir ?

En début de saison, on pouvait encore douter de l'impact psychologique que les victoires parisiennes pouvaient avoir sur les joueurs olympiens. Le match aller, d'abord, a livré quelques réponses : face à une équipe réduite à dix après l'exclusion d'Armand, les hommes de José Anigo n'avaient pas su prendre le jeu à leur compte, semblant même se contenter du match nul. Comme si, après l'égalisation de Batlles, voyant la victoire se profiler, ils avaient eu peur de gagner. Le match de Coupe de la Ligue va exposer au grand jour les faiblesses psychologiques de l'équipe. Un but de Boskovic inscrit juste avant la pause avait suffi à casser la dynamique marseillaise, après un début de match pourtant réussi (2-0 en 40 minutes). Hantés par la perspective d'une égalisation parisienne, les Blancs avaient lâché prise et laissé le ballon à leurs adversaires, qui ne s'étaient pas fait prier pour marquer les deux buts nécessaires à leur qualification. Il faut dire que malgré Déhu, Barthez, ou Marlet, l'effectif de l'OM demeure assez jeune : Pedretti n'a jamais que 24 ans, Eduardo Costa 22 ans, Meïté 24. Ils font pourtant partie des joueurs marseillais à qui on demande plus de responsabilités. Troussier, qui a succédé au bouillant Anigo, semble avoir apporté plus de sérénité.

Note : 7/10

Depuis quelques années, le même scénario se reproduit régulièrement : Marseille joue plutôt bien, se procure des occasions mais finit par encaisser un but assassin en contre-attaque. Souvenez-vous du match au Vélodrome la saison dernière : Paris avait réalisé le hold-up parfait grâce à un but de Fabrice Fiorèse dans les arrêts de jeu (0-1). La «série magique» du PSG comprend également deux victoires en prolongations, un succès en infériorité numérique, un autre en étant mené de deux buts... Bref, toute la palette des victoires «à l'expérience» y est passée ! Le club parisien sait mieux que personne gérer les rendez-vous à haute pression. Laurent Fournier peut notamment compter sur Rothen, Yepes, Pierre-Fanfan, Cissé, Pauleta ou Létizi. Ces joueurs sont presque tous trentenaires, internationaux et rompus aux joutes du haut niveau. Par exemple, les anciens monégasques ont disputé la finale de la dernière Ligue des Champions, Pedro Pauleta a pris part à la finale de l'Euro 2004... Face à l'OM, l'expérience est un atout dont le PSG a toujours su tirer profit.

Note : 9/10

TOTAL : Marseille : 39/50, Paris : 35/50

Marseille, dauphin des Lyonnais, reçoit le PSG, douzième. Les hommes de Philippe Troussier partent donc avec un léger avantage. Mais rien ne dit que la rencontre reflétera le classement des deux équipes. Alors, qui va l'emporter ? Réponse dimanche !



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