Bordeaux ne s'est pas réveillé
Par Julien Demets - 100% Clubs, Mise en ligne: le 17/02/2005 à 21h59
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Jusqu'en milieu de saison, de match nul en match nul, l'espoir de jouer le haut du tableau a tenu. Mais aujourd'hui Bordeaux semble définitivement avoir lâché prise. Les places européennes sont désormais loin et le club devrait terminer dans le ventre mou du classement. Pour la deuxième année consécutive.

Des ambitions initiales non concrétisées

Bordeaux avait conclu la saison 2003/2004 à une peu glorieuse 12ème place, son plus mauvais classement depuis 1997. Durant l'année, l'effectif girondin avait même vu arriver à sa tête Michel Pavon, en remplacement d'Elie Baup. Le capitaine des champions de France 99, qui connaissait à cette occasion sa première expérience d'entraîneur, n'avait pas de pression particulière : il devait avant tout terminer la saison honorablement avant de penser à la suivante. Ainsi, le championnat 2004/2005 devait marquer le vrai départ du Bordeaux nouveau. Pourtant, les coéquipiers d'Ulrich Ramé ne font pas mieux cette année que la précédente, ou à peine : ils comptent 32 points après 25 journées et occupent le huitième rang de L1. Ce parcours décevant ne s'est pas dessiné tout de suite, et on a même longtemps cru que les Girondins pourraient prétendre à une place européenne : après sept journées, les hommes de Michel Pavon étaient quatrièmes. Mais après beaucoup de matches nuls, 14 en tout, les Girondins vont descendre les marches du classement une à une. A la trêve, ils occupent le septième rang. Des résultats qui laissent de l'espoir aux supporters du stade Chaban-Delmas : en effet, leur équipe perd peu, et il suffirait que la différence se fasse dans le bon sens pour qu'elle rattrape le haut du tableau.


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Hélas, depuis le mois de janvier, l'inverse se produit : la balance a penché du mauvais côté et ce sont les défaites qui ont remplacé les partages de points. Contre Lille (1-3), à Sochaux (4-0) et à Rennes (2-0), Michel Pavon et les siens ont essuyé trois revers cuisants. Deux nouveaux matches nuls à Nice et contre Bastia et seulement une victoire face à Metz complètent le bilan de ce début d'année. Bordeaux marque peu, 5 buts en 6 journées, alors que sa défense est devenue l'une des plus perméable de Ligue 1. Les Girondins sont désormais 8èmes à 10 longueurs de la cinquième place. Et derrière, ça revient vite ! Rennes, Saint-Etienne (qui compte un match de moins), Lens, le PSG et Nice, tous à moins de trois points, menacent directement les Marine et Blanc. Pour ne rien arranger, les coéquipiers de Jean-Claude Darcheville ont été éliminés de la Coupe de France dimanche dernier par le Paris Saint-Germain, dans les conditions que l'on connaît, alors que cette compétition constituait une de leurs dernières chances de disputer une coupe d'Europe la saison prochaine.

Les raisons du couac

Un seul secteur de jeu concentre tous les maux girondins : la défense. Le capitaine Ulrich Ramé a été trompé à douze reprises en 2005, contre dix seulement lors des 19 premières journées ! Le 22 janvier dernier, à l'occasion de la 22ème journée de L1, Sochaux a inscrit quatre buts à l'arrière-garde bordelaise, le tout durant le dernier quart d'heure ! Jérémy Menez, auteur d'un triplé ce soir-là, a su tirer profit des largesses de l'adversaire. Des défaillances également constatées à Nice et à domicile contre Lille, avec à chaque fois trois buts encaissés. L'entraîneur Michel Pavon stigmatise un certain manque de solidarité chez ses joueurs : «Il faut faire son autocritique, personnelle et collective, dit-il. A l'avenir, je ne veux pas voir des joueurs lâcher comme cela a pu être le cas à Sochaux.» Le défenseur latéral David Jemmali partage cet opinion : «Jusqu'à présent on était onze à défendre. En ce moment on est peut-être un peu moins» . Gérald Cid, 21 ans, dresse un tableau encore plus sombre : «On manque d'agressivité, de communication, peut-être même de solidarité» . Bref, en ce début d'année, Bordeaux est sans défense.

Il faut toutefois reconnaître que Michel Pavon n'a pas été gâté par le sort. Le nombre de blessures qui se sont abattues sur son effectif, et notamment sa défense, ne lui a laissé d'autre choix que de remanier sans cesse un secteur où seule la stabilité est garante de résultats. Franck Jurietti et Marc Planus, touchés au mollet, ont manqué plusieurs rencontres, tout comme David Jemmali, victime d'une entorse à la cheville puis suspendu face à Metz. Le portier Ulrich Ramé a dû laisser sa place à Frédéric Roux contre les Niçois à la suite de douleurs cervicales. Aujourd'hui, c'est au tour de Julien Faubert de fréquenter l'infirmerie du Haillan. Pour pallier ces absences, Michel Pavon a fait appel à Gerald Cid ou Florian Marange, issus du centre de formation. Même Kodjo Afanou, sur lequel le coach girondin ne semblait plus compter, a retrouvé une place de titulaire ! «Depuis la reprise, ce n'est jamais la même défense qui a démarré : il est difficile d'avoir des automatismes aussi rapidement.» , explique Gérald Cid. Dès lors, il n'est pas étonnant que les performances de l'équipe aient décliné. Les joueurs offensifs n'ont pas été épargnés : Jean-Claude Darcheville a souffert d'une contracture, Marouane Chamakh d'une gastro-entérite et l'indispensable Camel Meriem d'une déchirure à la cuisse. Ce dernier n'a effectué son retour que face à Rennes lors de la 24ème journée. Voilà qui explique le faible rendement offensif des Bordelais.

L'avenir passe par les jeunes

Michel Pavon ne sait plus trop quoi espérer : «Il n'est pas l'heure de parler d'un quelconque objectif en championnat» , confiat-il à l'issue de la défaite face au PSG. A moins d'une spectaculaire remontée au classement, tout porte à croire que Bordeaux finira la saison dans la première partie du tableau, mais au-delà de la cinquième place. Un résultat qui ne concrétise pas la politique de reconstruction entreprise par l'entraîneur et les dirigeants bordelais après le départ d'Elie Baup. A priori, Pavon n'est pas menacé : il a eu le flair de donner sa chance à toute une génération prometteuse symbolisée par Rio Mavuba ou Pablo Francia. Les résultats moyens de cette saison ne lui sont d'ailleurs pas directement imputables. Les véritables limites de Bordeaux résident davantage dans le manque de solutions de rechange dont dispose le technicien girondin. En cas de blessures, on l'a vu, Pavon doit faire appel à des novices piochés dans l'équipe réserve. Doit-on en conclure que le président du club Jean-Louis Triaud effectuera une campagne de recrutement importante l'été prochain ? Rien n'est moins sûr : depuis son arrivée à la tête du club, la direction bordelaise s'est toujours montrée assez frileuse sur le marché des transferts, élevant du même coup la colère des supporters. Ceux-ci ont en effet vu partir Pauleta, Savio et tant d'autres sans jamais qu'un joueur du même niveau ne les remplace. Pavon risque donc encore de devoir construire une équipe compétitive avec les moyens du bord.

L'effectif actuel, s'il manque de profondeur, recèle toute fois des joueurs de grande qualité. Camel Meriem est l'un des plus brillants milieux de terrain de notre championnat et commence à se faire une place en équipe de France. Rio Mavuba, 21 ans, lui aussi international, impressionne tous les plus grands clubs d'Europe par sa vision de jeu et son incroyable endurance. Quant à Pablo Francia, âgé de 20 ans, il a une fois de plus prouvé lors du match de Coupe de France au Parc des Princes qu'il avait tout pour devenir un grand joueur. Encadrés par les expérimentés Ramé, Jemmali ou Rool, ces jeunes sont capables de hisser Bordeaux à une place plus conforme à son statut, et ce durant plusieurs années. A condition qu'ils ne cèdent pas aux sirènes des grands clubs. Le Real et la Juve auraient Mavuba dans leur viseur. Quant à Meriem, le niveau de ses prestations actuelles ne peut pas laisser insensibles les clubs italiens ou espagnols. Avant qu'il ne soit question de recruter, Bordeaux devra garder ses meilleurs éléments s'il veut redevenir une place forte du football français.

Voilà deux saisons que Bordeaux ne décolle pas. Avec l'élimination en Coupe de France, les dirigeants doivent déjà avoir les yeux rivés vers la saison prochaine. Du côté des supporters, on attend des recrues de choix pour redonner à Bordeaux une place parmi les équipes de tête de la L1.



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