Lyon peut se qualifier dès mercredi pour les huitièmes de finale en cas de victoire sur les Turcs de Fenerbahçe au stade de Gerland. Monaco n'est pas en position aussi favorable, mais une victoire en Grèce serait un grand pas en avant pour les joueurs de Didier Deschamps. A suivre également la revanche Bayern-Juve, et le déplacement du Real à Kiev.

Lyon-Fenerbahçe : l'étape décisive

Lyon a toutes les cartes en main pour passer aisément ce premier tour qui ne s'annonçait pourtant pas si évident. Premiers de leur groupe avec quatre points d'avance sur Fenerbahçe, les Lyonnais peuvent assurer leur qualification en l'emportant face aux Turcs, si dans le même temps le Sparta Prague ne s'impose pas à Manchester, ce qui semble tout de même probable. Les joueurs de Paul le Guen sont largement favoris pour cette rencontre, d'autant plus qu'ils ont donné une petite leçon de football à leurs challengers, à Istanbul le 19 octobre dernier (3-1). Mais malgré cette supériorité qui semble évidente, la partie n'est pas gagnée d'avance. D'abord parce que cette formation turque reste redoutable et peut créer la surprise, avec des joueurs comme Alex ou Pierre Van Hooijdonk. Les Rhodaniens devront donc se montrer méfiants, comme le confirme Eric Abidal. «Nous nous attendons à une rencontre difficile car notre adversaire a besoin de points. Nous avons gagné sur son terrain, mais Fenerbahçe a les ressources pour en faire autant à Gerland» , a averti l'ancien défenseur de Lille. En outre, les Gones ne règnent pas sans partage à domicile depuis le début de saison, ce qui contraste avec leur parcours exceptionnel hors de leurs bases (deux matches nuls concédés seulement). S'ils sont toujours invaincus à Gerland, les coéquipiers de Juninho ont cependant concédés quatre fois le nul en sept rencontres. Enfin, les Lyonnais seront privés pour cette rencontre de leur capitaine Claudio Caçapa, blessé pour six semaines au moins, et de leur international français Sylvain Wiltord, touché à la cuisse. Le banc lyonnais est néanmoins assez fourni pour que l'équipe lyonnaise ait fière allure dans toutes les lignes. Ainsi, Caçapa devrait être remplacé par Lamine Diatta en défense centrale, à moins qu'Abidal ne glisse au centre, et que Berthod ne le suplée à gauche. Au milieu de terrain, le tri Diarra-Essien-juninho devrait être reconduit. En attaque, Frau devrait remplacer Wiltord dans son rôle de pointe, entouré par Malouda et Govou.

Côté turc, il n'y a plus d'alternative. Il faut gagner à tout prix à Gerland, pour rester dans le sillage des Lyonnais et des Mancuniens, qui partent grandissimes favoris face au Sparta Prague. Les Turcs comptent actuellement trois points dans le groupe, et une différence de buts particulièrement défavorable (-5), due à leurs grandes difficultés défensives (neuf buts encaissés en deux matches, à Manchester et face à Lyon). Il faudra donc se montrer solides à Gerland et profiter des contres pour inscrire un but synonyme de victoire. Il faudra pour cela que les joueurs de Christoph Daum se montrent plus sereins qu'en ce moment. Selon l'Equipe, l'entraîneur allemand du club aurait été secoué par ses dirigeants pour avoir critiqué la performance de la star du club, le meneur de jeu brésilien Alex, contre l'un des rivaux de la ville, Besiktas (1-2). Celui-ci pourrait même ne pas jouer la rencontre, selon la presse stambouliote. Mais on voit tout de même mal l'équipe turque se priver de son meilleur élement pour un match d'une telle importance. Toujours selon les journaux du pays, le Turc Tuncay, excellent contre Lyon il y a quinze jours, pourrait être «laissé au repos» . Si l'on ajoute l'incertitude sur la participation de l'attaquant Nobre, cela ferait pas mal de problèmes à régler pour l'ancien coach de Leverkusen. Mais Daum s'est montré très clair lors de la conférence de presse donnée par son club. Pour lui, il n'y a pas la moindre crise, et Alex sera de la partie. «Les gens ont l'impression que nous avons des problèmes, nous allons prouver que nous sommes toujours solides comme un bloc. Pour la qualification, il reste 3 matches à jouer ; tout est encore possible ; il y a 9 points à prendre. Notre groupe est homogène…Dans ce match et d'une façon générale, le but est de prendre moins de buts et d'en marquer plus. Alex ? J'ai confiance en lui ; c'est un joueur international et dans un tel contexte, il va exploser» , a estimé le technicien. Lyon devra donc se méfier tout particulièrement du joueur auriverde.

Olympiakos-Monaco : ramener quelque chose

Monaco s'apprète à vivre l'un des matches les plus difficiles de son début de saison dans l'antre de l'Olympiakos, qui voudra prendre sa revanche après le succès monégasque du match aller (2-1). Une victoire en terre grecque pourrait lancer une machine monégasque qui tourne un peu au ralenti depuis quelques rencontres (cinq matches sans victoires en championnat. «Comme aux Pays-Bas l'an passé (victoire à Eindhoven (2-1) qui avait lancé l'incroyable campagne européenne des Monégasques), il faudra être costaud et répondre physiquement. Ce sera un combat. Si on gagne, ça sera un exploit. C'est le match le plus difficile depuis le début de la saison» , a affirmé Patrice Evra, le défenseur de l'ASM, à l'AFP. Pour Emmanuel Adebayor, Monaco ne doit pas se contenter de résister à la probable furia grecque. «Malgré l'énorme pression qui nous attend, on part pour prendre trois points» , estime l'attaquant togolais. Car Monaco a offensivement les moyens de prendre le meilleur sur la défense grecque, avec un quatuor offensif d'un très haut niveau (Adebayor, Chevanton, Kallon et Saviola). Mais il faut, pour que cette option offensive soit efficace, que les Monégasques trouvent un équilibre qui passe par le repli défensif des attaquants. «Je crois simplement que tout le monde doit faire des efforts. Les quatre de derrière et les deux milieux récupérateurs ne peuvent pas tout faire. Mais je pense que l'on peut être tout a fait performant dans ce système, même à l'extérieur» , confirme ainsi Sébastien Squillaci, le défenseur central de l'équipe du Rocher, qui sera quasiment au complet pour ce match, puisqu'elle devra se passer du seul Souleymane Camara. En revanche, elle pourra compter sur Shabani Nonda, de retour de blessure, qui a déjà refoulé une pelouse à Marseille (1-1).

Les Monégasques devront donc avoir un bloc plus compact qu'à l'habitude, car on ne leur fera pas de cadeaux en face. Les Grecs de l'Olympiakos doivent l'emporter pour ne pas laisser leurs visiteurs conserver la tête du classement. Une victoire leur permettrait en effet de reprendre les commandes du groupe, avec un point d'avance sur les Monégasques, en compagnie de Liverpool si l'équipe anglaise s'impose sur le terrain de La Corogne. Les Grecs semblent avoir les moyens de l'obtenir, et semblent de plus en pleine confiance, comme le prouve leur large victoire (5-1) en championnat contre le PAOK, ce week end. «Nous avons très bien joué contre le PAOK, que nous n'avons pas sous-estimé, et nous avons même pu lever un peu le pied en seconde période en prévision du match contre Monaco, qui sera la rencontre de la saison pour nous» , a jugé l'entraîneur de l'Olympiakos, Dusan Bajevic. Le public a lui aussi bien compris l'importance de cette rencontre, et les 32 000 places du stade Karaiskasi seront toute occupées. Les Monégasques doivent donc s'attendre à un accueil mouvementé, sur le terrain comme dans les tribunes. En outre, les Grecs pourront compter sur la confiance retrouvée du Brésilien Rivaldo, auteur ce week end de ses deux premiers buts sous les nouvelles couleurs. Le Brésilien Giovanni tiendra lui aussi sa place pour percer le verrou princier.

Les autres rencontres : Bayern-Juve, deuxième acte !

Dans le groupe C, la Juventus de Turin (9 points), première, se déplacera chez son dauphin, le Bayern Munich (6), qui peut la rejoindre en cas de victoire. A l'aller, les Turinois s'étaient imposés (1-0) et les Bavarois tiendront à laver l'affront. Dans l'autre rencontre du groupe, l'Ajax Amsterdam (3) ira affronter le Maccabi Tel-Aviv (0), avec l'espoir de regagner du terrain sur les deux leaders.

Dans le groupe B, le Real Madrid jouera gros à Kiev, face au Dinamo, qui compte le même nombre de points que les «Galactiques» (6 unités). Quant à l'AS Roma, qui compte trois défaites en trois matches, elle doit impérativement l'emporter face au Bayer Leverkusen (6) pour conserver un mince espoir de qualification.

Lyon et Monaco ont chacun l'occasion de prendre le large dans leur groupe. Lyon a une vraie carte à jouer à domicile, alors que les Monégasques devront réaliser un exploit en Grèce. Verdict mercredi soir !