L'Olympique Lyonnais va devoir s'accrocher ce soir, à Istanbul, face à Fenerbahçe, qui a fait plier beaucoup d'équipes prestigieuses sur ses terres. Monaco devra quant à lui obligatoirement prendre la mesure de l'Olympiakos, leader de son groupe, mais peu à l'aise hors de ses bases. A suivre également un prometteur Juve-Bayern.

Fenerbahçe – Lyon : le défi turc

Lyon doit se méfier ! En forme actuellement, leaders de Ligue 1, les Gones sont toujours invaincus cette saison, et sont allés gagner à Prague face au Sparta lors de la dernière journée de Ligue des Champions (2-1). En pleine santé, les joueurs de Paul Le Guen devront toutefois prendre garde à l'équipe turque qu'ils affrontent ce soir, tant les joueurs de Fenerbahçe seront motivés pour se faire pardonner devant leur public après la claque reçue à Manchester (2-6). Il faudra donc que les Lyonnais fassent preuve de la même solidité que d'habitude, et qu'ils exploitent au mieux les espaces qu'ils devraient trouver à l'extérieur face à une équipe qui devrait prendre le jeu à son compte. «A Istanbul, cela ne sera pas la même chose, à l'extérieur, avec leur public, contre cette équipe qui domine le championnat turc... Il faut rester très vigilant» , estimait Paul le Guen, l'entraîneur lyonnais, sur le site officiel de l'OL. Une victoire en Turquie placerait ses hommes en

position très favorable, avec deux matches à domicile face à Prague et à Fenerbahçe sur les trois dernières rencontres. Particulièrement à l'aise à l'extérieur depuis le début de saison, ils en ont largement les moyens, et ont de plus peu d'absences à déplorer. Suspendus vendredi face à Caen (4-0), Juninho et Cris feront leur retour, ainsi que Wiltord, laissé au repos face aux Normands. Seul le latéral gauche Jérémy Berthod manquera à l'appel, blessé à la cuisse avec l'Equipe de France Espoirs la semaine dernière. Pour cette rencontre à l'extérieur, Paul le Guen pourrait muscler son milieu de terrain, avec notamment Mamadou Diarra et Mickael Essien à la récupération. L'animation offensive pourrait ainsi être partagée par le quatuor offensif Malouda-Juninho-Govou-Wiltord, à moins que Pierre-Alain Frau ne soit titularisé pour dévaler les espaces que pourraient laisser les Turcs.

Côté turc, on se remet difficilement de la déculottée administrée par Wayne Rooney et ses copains mancuniens, lors de la deuxième journée (2-6). Après leur victoire initiale face à Prague (1-0), les
joueurs de Fenerbahçe ont ainsi lâché du lest, et sont ainsi à trois points de leurs deux principaux adversaires, Lyon et Manchester. La venue des Gones à Istanbul est donc l'occasion rêvée pour recoller au train des Lyonnais sur le plan comptable. Christoph Daum, l'entraîneur des Turcs, ne vend toutefois pas la peau de l'ours, et porte une grande estime envers l'OL. «Leur but est à nouveau d'être champion de France, et de sortir de cette phase de poule. Si les Lyonnais ont des buts élevés, c'est qu'ils connaissent leur force, et qu'ils l'imposent à leurs adversaires. Cette équipe peut arriver aux objectifs qu'elle s'est fixés» , a déclaré le technicien allemand. Manchester étant le grand favori, Lyon est le concurrent principal des Turcs dans ce groupe. Les Lyonnais doivent donc s'attendre à une rencontre délicate en Turquie, où il n'est jamais facile de s'imposer. Les joueurs de Fenerbahçe seront en effet poussés par un public très chaud, et voudront tout de suite imposer leurs qualités, disséquées par Rémi Garde, «espion» en chef de Paul le Guen, qui a déjà observé cette équipe à plusieurs reprises. «Leurs forces? Van Hooijdonk devant qui est aussi, et tout le monde le sait, un redoutable spécialiste de coup de pied arrêté; les 2 joueurs sur les côtés; la qualité de leur jeu aérien et le gaucher Brésilien Alex qui est capable de rester invisible pendant plusieurs minutes avant de faire la différence. Lui, c'est un vrai bon joueur» , prévient l'ancien joueur sur le site de l'OL. Méfiance donc, le club turc compte de vraies pointures dans ses rangs, et ces pointures seront présentes face aux Gones. Dans l'autre rencontre du groupe, Manchester se déplace à Prague pour y rencontrer le Sparta.

Monaco – Olympiakos : faire le plein à Louis II

Les joueurs de Didier Deschamps savent qu'il leur faut impérativement l'emporter à domicile face à l'équipe réputée la plus faible du groupe, ce qui n'est pas de l'avis de l'entraîneur monégasque. Battus à Liverpool lors de la première journée (0-2) puis victorieux sur le même score face à un méconnaissable Deportivo La Corogne, les Monégasques doivent prendre les rênes du groupe dès ce soir, alors que les deux autres ténors s'affrontent. Ce match n'est cependant pas gagné d'avance face à un adversaire qui est allé tenir La Corogne en respect en Galice (0-0) avant de faire mordre la poussière à Liverpool en Grèce (1-0). Face aux premiers du groupe, il faudra pourtant l'emporter, car ensuite, il y aura deux matches à jouer à l'extérieur et un seul à domicile, face à Liverpool. Monaco doit donc assurer ses arrières à domicile, comme le confirmait le défenseur Julien Rodriguez à l'AFP. «Ce groupe sera très serré. Il faudra tout gagner à domicile et gratter des points à l'extérieur. .Je suis sûr que la qualification se jouera à moins de onze points» , a indiqué l'arrière central. Deschamps confirme cette analyse. «Il faudra de toute façon, au moins, gagner nos trois rencontres à domicile pour passer» , déclarait l'entraîneur monégasque après la victoire sur La Corogne. L'ancien capitaine des Bleus pourra compter sur un effectif quasi complet. Seul Shabani Nonda, qui a rechuté, est indisponible. Suspendus à Metz samedi, Rodriguez, Zikos et Maicon devraient faire leur retour dans l'équipe de départ, de même que Squillaci, laissé au repos samedi. Au milieu, Farnerud devrait être aligné aux côtés de Bernardi et Zikos, à moins que Deschamps ne fasse monter Evra au milieu de terrain, installant Givet sur le côté gauche de la défense. Mais celui-ci, qui a beaucoup joué ces derniers temps, devrait être mis au repos. En attaque, Deschamps devrait titulariser Adebayor, en pleine réussite actuellement. Mais le Togolais a dû écourter son entraînement lundi, sans que l'on sache si sa blessure l'empêcherait de jouer. La seconde place en attaque se jouera entre Saviola et Chevanton, qui ont a peu près le même profil. L'expérience de l'Argentin en Ligue des Champions pourrait alors jouer en sa faveur.

De son côté, l'Olympiakos a un vrai bon coup à jouer en principauté, et pourrait définitivement prendre ses distances avec le reste du groupe en cas de victoire sur le Rocher. Mais il faudra pour cela faire taire les statistiques peu glorieuses hors de Grèce en Ligue des Champions, puisque les Grecs, lors de leurs vingt derniers déplacements, totalisent 4 matches nuls et 16 défaites dans cette compétition. Mais les Grecs peuvent également refaire un mauvais coup à des Monégasques qu'ils ont déjà croisés. Lors de la saison 1992-93, les Grecs battaient en effet les Djorkaeff, Klinsmann et consorts en 8èmes de finale aller de la Coupe des Coupes à Monaco (1-0). Les joueurs de la cuvée 2004-2005 tenteront de se rappeler au bon souvenir de leurs aînés. Didier Deschamps se méfie en tout cas comme de la peste de l'équipe dans laquelle brille Rivaldo. «L'Olympiakos est actuellement la meilleure équipe du groupe, la plus complète. Ils ont logiquement dominé Liverpool (1-0) et auraient pu l'emporter à La Corogne (0-0). Mais la victoire mardi sera indispensable» , ajoutait l'entraîneur monégasque. Pour cette rencontre, les Grecs seront privés de leur défenseur Tasos Pantos, suspendu. Ils récupèrent en revanche le gardien Nikopolidis et le défenseur Georgatos. Le club pourra compter notamment en attaque sur son beau duo de Brésiliens anciens Barcelonais, Rivaldo et Giovanni, qui devraient être secondés par le Chypriote Okkas. Dans l'autre rencontre du groupe, Liverpool recevra La Corogne.

Les autres rencontres : un allechant Juve-Bayern

Dans le groupe C, la Juventus de Turin, sans Trezeguet, reçoit un Bayern inconstant depuis le début de saison, mais qui reste sur deux victoires en Ligue des Champions. Une affiche de prestige qui devrait tenir toutes ses promesses. L'Ajax, qui reste sur deux défaites dans le groupe, tentera de conserver ses chances de qualifications face au Maccabi Tel-Aviv, dans la même situation que lui. Dans le groupe B, enfin, le Real Madrid doit retrouver de la confiance, et devra convaincre face au Dynamo de Kiev, en tête du groupe avec deux victoires en deux matches. Dans l'autre rencontre, l'AS Roma de Totti et Mexes ira défier le Bayer Leverkusen sur ses terres. Ca promet !

Alors que Lyon a encore une marge de sécurité et peut éventuellement se permettre un faux pas en Turquie, Monaco doit en revanche obligatoirement s'imposer face au leader de son groupe. L'avenir du club monégasque en Ligue des Champions en dépend.