Cette semaine,
un détour par la D2 vous présente une analyse détaillée
des faits marquants de la première partie du championnat. Retrouvez
un coup d’œil sur les surprises (Beauvais, Ajaccio), la confirmation
(Strasbourg) ou la déception (Saint-Etienne) de cette première
partie de saison , les hommes-clés comme Hamed Diallo ou Rolland
Courbis, le gros plan de la semaine sur la valse des entraîneurs,
les chiffres à mi-parcours...
Un coup d'oeil sur notre championnat
A l'heure de tirer les premiers enseignements
de cette présente saison, personne ne peut se vanter de pouvoir
se projeter sur le classement actuel de notre championnat. La hiérarchie
de départ n'a pas été respectée pour cette
saison qui verra quatre accessions à l'échelon supérieur
pour seulement deux descentes. Il n'est jamais évident pour un relégué
de remonter dès la saison suivante. Saint-Etienne l'a appris à
ses dépens puisque le club forézien n'occupe qu'une peu glorieuse
seizième place et a perdu tout espoir de rejoindre l'élite
à la fin du présent exercice. Au contraire, Strasbourg assume
son statut de favori et sans faire preuve de génie, la formation
alsacienne s'est progressivement installé au commande de notre championnat.
Sauf accident de fin de parcours, les fidèles supporters de la Meinau
devraient retrouver l'odeur des grands rendez-vous la saison prochaine.
Derrière ce leader, Ajaccio
et Beauvais bousculent la hiérarchie de départ. On aurait
davantage parié sur des formations comme Nancy (seulement neuvième
à huit points du quatrième), Châteauroux (8e) ou Niort
(15e et pourtant 4e du dernier exercice). Le football actuel nous réserve
donc son lot de surprises et personne n'est en mesure de dire qui rejoindra
l'élite en fin de saison. Strasbourg paraît indéracinable,
tout comme Le Havre qui monte en puissance au fil des semaines et s'est
hissé en cette fin d'année 2001 à la quatrième
place du classement. Beauvais et Ajaccio lorgnent logiquement sur les deux
autres billets qui permettront d'accéder à la première
division, mais des équipes comme Caen (6e), Nancy (9e), voire Nice
(5e), n'ont pas dit leur dernier mot. Le suspense reste donc de mise pour
cette deuxième partie de saison qui peut encore nous réserver
bien des surprises ! A suivre...
Les hommes clés de la première
partie de la saison
Rolland Courbis (Ajaccio)
Après une douloureuse expérience
dans le Nord la saison dernière, Rolland Courbis a décidé
de relever le défi que lui proposait le club de ses débuts.
En effet, Ajaccio lui a tendu les bras pour un challenge qu'il est en passe
de réussir puisque sa formation est bien installée dans le
trio de tête depuis le début de la présente saison.
Le slogan qui planait sur les murs de la ville avant l'ouverture du championnat
- "pourquoi pas nous ?" - est en
train de devenir une réalité, et tout le monde espère
en Corse que cette ascension va se poursuivre jusqu'au bout pour réaliser
le rêve de rejoindre l'élite en fin de saison.
Hamed Diallo (Amiens)
L'attaquant amiénois errait
comme une âme en peine depuis quelques saisons, alors quand Denis
Troch lui a proposé de relever le défi chez le dernier finaliste
de la Coupe de France, le joueur n'a pas hésité bien longtemps.
Depuis, le meilleur buteur du championnat de D2 saison 1998/9 (vingt buts),
a trouvé le terrain idéal pour donner la plénitude
de son talent. La réussite est totale puisque non seulement il occupe
la tête du classement des buteurs (douze réalisations), mais
en plus il est l'homme décisif de sa formation. Lorsqu'il trouve
la faille dans les défenses adverses, son équipe gagne à
chaque fois (sept victoires). La preuve en est qu'il n'a plus trouvé
le chemin des filets depuis la mi-novembre... et que depuis lors son équipe
n'a plus gagné le moindre match !
Xavier Gravelaine (Caen)
Après un passage éclair
à Monaco la saison dernière, Xavier Gravelaine est revenu
en Normandie, sur les terres de ses premiers exploits. Le pari était
osé, car il est souvent difficile de revenir dans un club qui vous
a mis sous les feux des projecteurs. Les chiffres parlent d'eux-mêmes,
puisqu'il s'est rapidement imposé comme le leader de cette formation
caennaise. Il a inscrit la bagatelle de neuf buts et espère ramener
le club de son coeur parmi l'élite à la fin de la présente
saison.
Le gros plan de la semaine : la
valse des entraîneurs
Le métier d'entraîneur
est tout sauf un long fleuve tranquille. Depuis l'ouverture du championnat,
certains n'ont pas survécu aux mauvais résultats de leur
formation. Il est vrai qu'il est plus facile et moins coûteux pour
un président de se séparer de son entraîneur que de
remplacer toute une équipe qui plonge dans le doute ! Pourtant,
les chiffres prouvent que cette solution n'est pas forcément la
meilleure. Alain Afflelou est un grand consommateur de techniciens. Cette
saison, il n'a pas dérogé à la règle, puisque
Laurent Croci a remplacé Vukicevic après seulement cinq journées
(et trois défaites) de championnat. Depuis ce changement, Créteil
continue à naviguer dangereusement dans les profondeurs du classement
et voit le spectre du National se profiler de nouveau à l'horizon.
Avec seulement deux succès depuis sa prise de fonction, Laurent
Croci est aujourd'hui sur la sellette et on peut se demander jusqu'à
quand il va résister au marasme dans lequel est plongé le
club cristollien actuellement. Début de réponse dans les
prochaines semaines.
Saint-Etienne est également
dans le viseur car l'arrivée d'Alain Michel à l'intersaison
n'a pas eu l'effet escompté. Sa réussite à Grenoble
a vite été rangée aux oubliettes, et il n'a jamais
réussi à imposer sa griffe dans les travées de Geoffroy
Guichard. Son système en 3-5-2 n'a jamais été assimilé
par des joueurs encore traumatisés par une saison parmi l'élite
qui s'est transformée en une lente descente au enfer (faux passeports,
départ de Robert Nouzaret, brève apparition de John Toshack,
suspension d'Alex, blessures de Mettomo et Aloisio...). La liste est longue
mais elle mène à une dure réalité. Frédéric
Antonetti a du pain sur la planche pour redonner des couleurs à
une équipe qui a perdu son âme depuis sa descente en division
2, comme le reconnaît à juste titre Alain Bompard : "Dès
le match à Grenoble (0-1), j'ai bien compris qu'on allait vivre
une saison de galères." Le recrutement n'a pas été
à la hauteur, car pratiquement aucune des recrues stéphanoises
n'a réussi à se fondre dans le moule de la maison verte (Baudry,
Rodrigao, Kuzba...). Les satisfactions sont donc rares si l'on excepte
l'émergence de certains jeunes comme Frédéric Mendy
ou Allou N'Dour. Il faut donc laisser un petit peu de temps au nouveau
mentor stéphanois pour qu'il puisse préparer tranquillement
la saison prochaine, qui devra être celle de la remontée.
Alain Michel n'est pas resté
très longtemps inactif puisqu'il est rapidement revenu à
ses premiers amours à Grenoble. En effet, Marc Westerloppe n'a pas
survécu à une lourde défaite devant Istres (0-5).
Le flou s'est alors installé dans le club isérois, car Eric
Garcin était officiellement le nouvel entraîneur. Mais Alain
Michel est naturellement passé du rôle de consultant à
celui d'entraîneur en chef. Il connaît bien la maison et a
été accueilli chaleureusement par un groupe qu'il a façonné
à sa manière. De plus, son système de jeu est plus
facile à mettre en place que dans le Forez. Wasquehal n'est pas
un coutumier du fait, mais le fidèle Dominique Carlier n'a pas résisté
au delà de la onzième journée de championnat avec
un bilan plus que mitigé : une seule victoire pour six résultats
nuls et quatre défaites. Faute de moyens financiers important, c'est
en interne qu'on est allé chercher un successeur. Titeca peut ainsi
se rendre à l'évidence : il a redonné des couleurs
et une âme à une formation qui errait sur les terrains de
notre championnat. Il a changé le 4-4-2 de l'ère Carlier
pour un 5-3-2 qui a rapidement porté ses fruits (4 victoires pour
2 défaites). Il peut également se vanter d'avoir lancé
des jeunes avec succès dans le grand bain comme Marchois, Mohad
et Buengo (trois buts en trois rencontres). Son ascension est fulgurante
et pour l'instant, c'est le Nord qui profite de ce nouvel élan !
Enfin, il y a le cas de Martigues
qui ne ressemble pas aux autres. Christian Caminitti a été
remplacé par Guy David au bout de dix journées, mais le terrible
syndrome qui frappe nos entraîneurs depuis quelques temps (Houllier,
Roux...)
n'a pas épargné notre championnat. Guy David a en effet été
obligé de céder sa place à son ami Baptiste Gentili
pour des raisons de santé. C'est un cas atypique, car les deux hommes
ont décidé de travailler ensemble pour sauver le club martégale.
C'est une belle preuve d'amitié qui mérite d'être soulignée
pour deux hommes qui partagent la même conception du football.
Les chiffres à mi-parcours
:
La palme de la meilleure attaque
revient à Nice (31 buts) avec son duo de choc Meslin-Ayeli, alors
que le titre de meilleure défense est partagé par Beauvais
et Strasbourg (12 buts). A domicile, la plus performante est la formation
alsacienne qui a remporté neuf victoires pour un seul résultat
nul, alors qu'Ajaccio est l'équipe la plus efficace hors de ses
bases (16 points en onze déplacements). Le meilleur buteur est Hamed
Diallo qui a trouvé la faille à douze reprises. Au niveau
des spectateurs, Saint-Etienne peut toujours compter sur le soutien de
son formidable public et détient la meilleure affluence de la saison
lors du match d'ouverture face à Istres (20442 spectateurs), alors
que seulement 400 personnes ont assisté à la rencontre Istres-Le
Mans (11e journée).
La prochaine journée
22ème journée–5 janvier
2001-20h
Le Havre-Nîmes (le 04/01 à
20h45)
Ajaccio-Créteil
Amiens-Châteauroux
Gueugnon-Nancy
Istres-Niort
Laval-Strasbourg
Nice-Beauvais
Martigues-Caen
Saint Etienne-Grenoble
Wasquehal-Le Mans
A la semaine prochaine, pour un
nouveau détour par la D2.
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à cet article - Par Frédéric Coudrais
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