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Monaco, la cruelle désillusion
Par Cédric Chapuis - Actu Champion's League, Mise en ligne: le 27/05/2004 à 00h02
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Solide, opportuniste et réaliste, le FC Porto est le vainqueur de la Ligue des Champions 2004. L'AS Monaco a tout donné mais n'a pas su briser le verrou portugais, et à la fin, le score est bien trop large par rapport au déroulement de la rencontre. Mais c'est aussi ça la force d'un FC Porto qui porte la signature d'un homme qui gagne tout : José Mourinho.

Monaco, la cruelle désillusion

Les données de la rencontre

Le plus grand titre de l'histoire de l'ASM en guise d'au revoir. C'était l'objectif d'un groupe monégasque au bord de l'implosion, qui va sans doute perdre son entraîneur et ses meilleurs éléments lors de l'intersaison. Mais avant de partir, et après avoir perdu un championnat qui leur semblait destiné, les hommes de Didier Deschamps avaient un dernier match à jouer, et lequel ! Une finale de Ligue des Champions après un parcours exceptionnel, soutenu par la France entière, Jérôme Rothen en rêvait. «Pour la plupart d'entre nous, ça sera notre seule chance, déclarait-il à quelques heures du coup d'envoi. On va jouer une finale de Ligue des Champions, on ne la jouera pas tous les ans. En début de saison, jouer l'Europe n'était qu'un bonus mais au fil des matches notre objectif a évolué, pour devenir l'objectif numéro 1 aujourd'hui. On aura toute la France derrière nous, chose dont j'ai toujours rêvée étant gamin. Je m'en voudrais toute ma vie si je ne gagnais pas ce trophée ce soir.» Il fallait en effet réussir la où les clubs français avaient échoué 4 fois sur 5 (défaites de Reims en 1956 et 1959, de l'ASSE en 1976 et de l'OM en 1991, pour une victoire marseillaise en 1993). Mais Monaco, vainqueur de l'AEK Athènes, du PSV et de La Corogne en poules, du Lokomotiv, du Real Madrid puis de Chelsea pour arriver en finale, avait de bonnes chances de l'emporter. Grâce à leur défense solide, à leurs milieux défensifs travailleurs, et à leurs armes offensives impressionnantes, l'équipe de la Principauté avait tout pour devenir le troisième club français vainqueur d'une Coupe d'Europe, après l'OM en 1993 (C1) et le PSG en 1996 (C2). Mais pour cela, un dernier obstacle de poids se dressait devant l'ASM : le FC Porto.

Porto, donc. A priori, ce nom n'est pas ronflant, mais depuis deux ans, sous la houlette de leur sorcier José Mourinho et de leur magicien Deco, les Portugais raflent tout ou presque sur leur passage : Championnat (2003 et 2004), Coupe du Portugal (2003, finaliste 2004), Coupe de l'UEFA (2003), et enfin finale de la Ligue des Champions. José Mourinho, formé aux côtés de Bobby Robson puis de Luis van Gaal au Barça, a acquis une connaissance tactique hors du commun. «Quand ils rentrent sur le terrain, mes joueurs savent exactement ce qu'ils ont à faire» aime à rappeler le coach portugais. C'est sans doute le secret des Dragons depuis l'arrivée au club de Mourinho. Mais il était également écrit que ce match allait se jouer à peu de choses. «La question, sur ce match, c'est la suivante : si nous avons un coup franc, sera-t-il cadré ou terminera-t-il dans le filet ? Si Morientes se présente devant Vitor Baia, sa frappe sera-t-elle cadrée ou non ? Ce sont les détails, les tous petits détails qui vont décider du résultat.» La phrase est bien entendu signée Mourinho, et est pleine de réalisme.

Les meilleurs moments

- Dès la 3e minute, Giuly prend de vitesse les défenseurs portugais, mais Vitor Baia sort à sa rencontre. Le ballon revient dans les pieds d'Edouard Cissé, qui crochète et frappe à l'entrée de la surface. Sa tentative du pied gauche s'envole malheureusement dans les nuages de Gelsenkirschen.

- Enorme coup dur pour l'AS Monaco, qui perd Ludovic Giuly, blessé aux adducteurs. C'est Dado Prso qui remplace le capitaine monégasque (24'). Premier tournant.

- La Coupe n'a pas encore choisi son camp, et les deux équipes se livrent un joli duel, se heurtant aux défenses adverses. A noter que les attaquants monégasques sont souvent sifflés hors-jeu, mais l'assistant de M. Nielsen lève son drapeau alors que Fernando Morientes était couvert et se présentait seul face à Vitor Baia.

- On approche de la mi-temps lorsqu'un centre fuyant est contrôlé par Carlos Alberto, puis contré mollement par un défenseur monégasque. Carlos Alberto reprend de volée et trouve l'ouverture (1-0, 39'). Deuxième tournant.

- A la reprise, l'AS Monaco domine, mais la défense portugaise est impressionnante de solidité et de détermination. Une nouvelle fois, Morientes est signalé à tort hors-jeu, mais sa frappe avait été captée par Vitor Baia. Monaco domine, et Porto contient tranquillement.

- Monaco pousse, Nonda est rentré à la place de Cissé, et Fernando Morientes, à 35 mètres des buts portugais, subit apparemment une faute. M. Nielsen porte le sifflet à sa bouche ... Puis le retire quand il voit Porto partir dans un contre fulgurant. Deco transmet le ballon à Derlei côté gauche, qui lui remet à l'entrée de la surface. Le meneur de jeu brésilo-portugais, seul à 10m des buts, ajuste Flavio Roma du plat du pied droit (2-0, 71'). Troisième et dernier tournant, le match est plié.

- A peine 5 minutes plus tard, un nouveau contre des Dragons met définitivement hors d'état de nuire l'équipe monégasque. Derlei, côté gauche, centre de l'extérieur du pied. Sa passe est contrée mais lance parfaitement Dmitri Alenitchev, qui fusille Roma (3-0, 75'). Le score est large, trop large, pour une équipe monégasque qui méritait tellement mieux.

- Monaco veut marquer un but, pour l'honneur, mais la défense portugaise tient. Nonda percute côté droit et centre en retrait pour Patrice Evra, qui enlève trop sa frappe (84'). Le sort n'était vraiment pas avec l'ASM ce soir. Le FC Porto est champion d'Europe, et les Monégasques n'ont que leurs yeux pour pleurer.

La performance des Monégasques

L'AS Monaco n'était pas favorite avant le début de la partie, mais avait une bonne carte à jouer. Les joueurs ont joué avec leurs armes, mais se sont heurtés à une véritable muraille portugaise. Après la sortie de Giuly, le jeu penchait logiquement à gauche, mais Rothen et Evra ne se sont curieusement pas vraiment entendus, effectuant les mêmes déplacements, ne se trouvant pas comme à leur habitude. Bref, sans Giuly et sans l'entente Rothen-Evra, la tâche, déjà ardue, devenait impossible. La défense, n'a effectué que trois erreurs, mais la sanction fut terrible, trois buts encaissés. Les attaquants, eux, se sont heurtés à la défense de fer du FCP, incapables de contourner ou de passer leur vis-à-vis.

On peut tout de même dégager plusieurs bonnes prestations côté monégasque. Côté droit, Hugo Ibarra et Édouard Cissé ont montré qu'ils méritaient mieux que leur rôle de l'ombre. Si l'équipe monégasque venait à exploser, nul doute que Cissé, prêté par le PSG mais qui devrait rester, peut devenir un des leaders de Monaco. Hugo Ibarra, surmotivé par la perspective de jouer face à l'équipe à laquelle il appartient, a été excellent tant défensivement qu'offensivement, même s'il a un peu abandonné son poste sur les deux derniers buts. Gaël Givet en défense et Fernando Morientes en attaque ont comme d'habitude fait preuve d'une volonté à toute épreuve, mais cela n'a pas suffi.

La performance des Portugais

Trois occasions, trois buts. Des joueurs qui défendent à 11, et pas à un de moins, et qui contrent à 200 à l'heure. Voilà la force du FC Porto sur ce match. En première mi-temps, jusqu'à leur ouverture du score, ils ont contrôlé la rencontre, mettant le pied sur le ballon, renvoyant les offensives monégasques avec calme. Et dès qu'ils ont ouvert le score, les hommes de José Mourinho se sont repliés en nombre, et dès qu'un joueur adverse touchait le ballon, il avait deux Portugais sur le dos. Collectivement, Porto possède sans aucun doute la meilleure équipe d'Europe, puisque aucun joueur ne rechigne à défendre, même Derlei et Carlos Alberto. A noter tout de même plusieurs petites erreurs de la défense, qui a laissé à deux ou trois reprises le ballon aux attaquants monégasques, qui n'ont pas su les exploiter.

Difficile de dégager une ou plusieurs individualités du FC Porto lors de ce match, tant c'est l'emprise collective qui a assommé l'ASM. On peut néanmoins remarquer que les deux attaquants (Derlei et Carlos Alberto notamment exceptionnel) ont eu le réalisme nécessaire pour transformer les trois occasions portugaises en but. L'abattage des milieux de terrain (Pedro Mendes, Costinha et Maniche) est également à souligner, puisque aucune imprécision technique n'était permise à Monaco. Les défenseurs ont muselé leurs adversaires directs, les privant du moindre espace, sauf lors de l'échappée de Giuly à la 3e minute. Et Vitor Baia, peu sollicité, a fait preuve d'une concentration impressionnante, et plusieurs de ses sorties en début et fin de match ont été déterminantes pour que Porto ne prenne pas de but.

On ne peut qu'être abattu après une telle désillusion. Plus que la sortie de Giuly, les décisions arbitrales contestables, c'est bien l'absence totale de défaut dans le collectif portugais qui peut agacer les supporters monégasques et français. Didier Deschamps a également souligné «une différence de niveau» entre les deux équipes. Cette défaite est d'autant plus cruelle que c'était sans doute la dernière occasion de voir cette équipe monégasque évoluer ensemble. Et ça aussi, ça fait mal au coeur. Mais il ne faut pas oublier l'essentiel : merci Monaco et bravo Porto !


Fiche Technique

AS Monaco 0-3 FC Porto

Arena auf Schalke, 53 053 spectateurs
Arbitre : M. Nielsen
Buts : Carlos Alberto (39'), Deco (71'), Alenitchev (75')
Avertissements : Bernardi (71') pour Monaco ; Nuno Valente (29'), Carlos Alberto (40'), Jorge Costa (76') pour Porto

Monaco: Roma - Ibarra, Rodriguez, Givet (Squillaci, 72'), Evra - E. Cissé (Nonda, 64'), Bernardi, Zikos, Rothen - Giuly (Prso, 24'), Morientes
Porto: Vitor Baia - Paulo Ferreira, Jorge Costa, Ricardo Carvalho, Nuno Valente - Pedro Mendes, Costinha, Maniche, Deco (Pedro Emanuel, 85') - Carlos Alberto (Alenitchev, 60'), Derlei (McCarthy, 79')



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