Vexés par des défaites à domicile contre Nantes puis Rennes et la perte du titre, les Monégasques au complet ont réagi en s'imposant en Gironde (1-3). Giuly et ses coéquipiers entament parfaitement leur sprint décisif, avant de rejoindre Gelsenkirchen. Un rythme soutenu a animé cette opposition de grande classe. Paris se voit dans l'obligation de battre Bastia.

Les enjeux de la rencontre :

Avancée pour cause de finale européenne, l'affiche entre Bordeaux et Monaco se déroulait ce vendredi soir. Elle ouvre la 38e et dernière journée de notre Championnat de Ligue 1 qui couronnera officiellement les Lyonnais dimanche soir. Bordeaux accueille les Monégasques au complet, puisque Deschamps a décidé de se servir de cette ultime confrontation en Championnat, comme une répétition générale avant la finale de mercredi prochain contre Porto. Du coup, tous les regards se tournent vers la Gironde, d'autant qu'un autre objectif reste à atteindre. En cas de victoire des visiteurs, les Monégasques reprendraient provisoirement au PSG la place de dauphin, directement qualificative pour la saison prochaine de Coupe d'Europe en Ligue des Champions. Malgré les dires des dirigeants bordelais et les échos de ces derniers jours, on doute que les Marines et Blancs se laissent si facilement dominer par les hommes de la Principauté. Lyon a arraché un très difficile match nul, tandis que le PSG y a perdu ses illusions, avec une cinglante défaite. Il reste que les Bordelais doivent composer avec des supporters en grève, mécontents des décisions prises par la direction du club et une saison décevante. Dans les tribunes se dressent des banderoles diverses, avec des slogans à cet effet, tel que «un virage désert pour une saison de misère» , «Nous ne vous laisserons pas faire n'importe quoi avec le club de notre coeur» . Tout le monde est prévenu, aux joueurs de répondre sur le terrain. A notre que Valverde garde les cages des Girondins de Bordeaux, pour sa première apparition.

Les temps forts :

- Chamakh est signalé hors-jeu, alors que sa frappe tendue venait de heurter la transversale (1').

- Les deux équipes animent le premier quart d'heure par de nombreuses phases offensives. Le milieu de terrain des Girondins bouscule sérieusement l'arrière-garde monégasque. Du coup, Feindouno trouve Riera sur un centre au second poteau, après s'être débarrassé du marquage d'Evra. Roma s'incline sur la frappe du gauche de Riera (1-0, 14'). Il inscrit son second but de la saison.

- Les supporters en grève rentrent prendre position dans le stade, alors que leur équipe mène déjà au score. Ils assistent à une nouvelle frappe puissante de Riera à plus de vingt-cinq mètres. Cadrée, Roma doit détourner en corner (20').

- Les Monégasques réagissent bien eu pressing très haut des Girondins. Morientes profite d'un mauvais renvoi de Basto. Il vient transmettre à Adebayor sur la gauche. Celui-ci contrôle et adresse une frappe enroulée du droit qui trouve le chemin des filets (1-1, 24'). Pas le temps de s'ennuyer !

- Chamakh transmet un bon ballon d'ouverture à destination de Francia. Roma sort bien au-devant de son adversaire (27').

- Le portier monégasque n'en finit plus de repousser le danger. Cette fois, il s'agit de capter une frappe lointaine de Mavuba (33'). Que d'occasions girondines !

- Valverde capte sans réel danger une frappe trop molle d'Adebayor (43'). Il s'agit de la dernière opportunité avant la pause, après une première période de qualité.

- Bordeaux repart très fort, avec un but signé Chamakh, venu concrétiser une percée de Celades dans la surface. M. Kalt signale un hors-jeu de position d'un autre bordelais sur l'action et refuse logiquement ce second but (48').

- Chamakh se signale encore d'une tête trop croisée, à la récupération d'un coup franc de Francia (55').

- Incursion de Rothen qui remise pour Nonda. La reprise de volée de l'attaquant monégasque contraint Valverde à une belle envolée (69').

- Quelle bataille de gardiens ! Roma répond à son homologue, en repoussant en corner une nouvelle tête de Chamakh, venu reprendre au point de penalty un bon centre (75'). Le sentiment que les deux équipes ne veulent pas en terminer sur ce score de parité, ne souffre d'aucune contestation.

- Confirmation trois minutes plus tard, avec le second but pour Monaco qui est signé Bernardi. Il reprend des seize mètres une ouverture d'Evra et déjoue la vigilance de Valverde. Ce dernier ne peut qu'effleurer le ballon de la main droite (1-2, 78'). Monaco semble prendre un avantage décisif, même si Bordeaux a les moyens de revenir au score.

- Pourtant, deux minutes plus tard, Nonda ruine les derniers espoirs girondins. Il exploite parfaitement une ouverture de Cissé, en prenant à contre-pied Planus d'une feinte judicieuse. Nonda se ne se pose aucune question dans la foulée et trouve le chemin des filets (1-3, 80'). Les jeux sont faits !

- Nouveau but pour Monaco, signé Evra, mais là encore un hors-jeu de position contraint logiquement l'arbitre de la rencontre à le refuser (92').

- Monaco s'impose brillamment en Gironde, après avoir longuement subi le pressing de Bordeaux en milieu de terrain durant la première période. Les Monégasques débordent les Parisiens au général.

La prestation de Bordeaux :

Bien que le Championnat ne soit terminé pour les Girondins, ils ont su démontrer aux trois équipes qui dominent le haut du tableau qu'il conviendrait de compter sur eux la saison prochaine. Lyon n'avait pu que rapporter un point. Le PSG a vu s'éloigner ses derniers espoirs de doublé. Bordeaux a brillamment joué les arbitres. Les Monégasques alignaient une équipe à vocation européenne. Voilà qui valait aux Girondins une belle référence. En première période, ils ont su porter le danger à de maintes reprises devant les cages de Roma. Le pressing très haut en milieu de terrain bousculait l'organisation des Monégasques. La défense subissait les attaques des joueurs girondins. L'ouverture du score était plus que méritée, avant que les espaces ne se referment après la pause. Les Girondins ont été très convaincants sur les frappes lointaines, quasiment toutes cadrées. La défaite relativement large, encaissée au final, n'apparaît que comme la réussite du réalisme monégasque. Du coté des individualités, on retiendra la performance prometteuse du gardien remplaçant de Ramé, à savoir Valverde, auteurs de belles parades. Son manque d'expérience à haut niveau a fini par payer. Sinon Feindouno a été très remuant et auteur de plusieurs centres intéressants. Riera a inscrit son second but de la saison. On a également pu noter la prestance de Chamakh et son jeu de tête puissant. Il bien été secondé par les centres et accélérations de ses partenaires, tel que Celades ou encore Francia. Dans l'ensemble, l'équipe de Bordeaux a présenté un visage conquérant, tout autant que contre Lyon, mais moins que lors du match contre le PSG. Les Girondins peuvent partir en vacances et s'atteler à préparer la saison prochaine.

La prestation de Monaco :

Plutôt que de laisser ses principaux titulaires au repos, Deschamps a opté pour un véritable match de préparation à la finale de la Ligue des Champions. Sans doute qu'au-delà de la crainte de blessures, les Monégasques avaient à coeur de prouver que les défaites subies à domicile n'étaient qu'un accident. Mine de rien, la victoire en finale étant loin d'être acquise, les Monégasques tenaient à récupérer la place de dauphin pour obliger le PSG à s'imposer en Corse. Une stratégie judicieuse et qui a porté ses fruits. Sur l'ensemble, on pourra se laisser-aller à supporter la comparaison avec la rencontre contre Chelsea. Placé au dos du mur, les Monégasques ont retourné une situation délicate à leur avantage, pour ensuite s'imposer en force. En première période, ils ont subi le pressing très haut des Girondins. La défense avait du mal à contenir les accélérations de leurs adversaires. En seconde période, Monaco a parfaitement contrôlé, se lançant dans de belles relances offensives et des contres fulgurants. Le réalisme a parlé, et ce même si Morientes n'a pas inscrit de but. En revanche, il a adressé à Adebayor une passe décisive pour l'égalisation. Bernardi et Nonda ont été les deux autres buteurs monégasques du soir. Cela a de quoi rassurer le banc. D'autant qu'au meilleur du pressing bordelais, Roma a été étincelant sur sa ligne de buts, en interceptant toutes les frappes lointaines cadrées. Du grand art ! Bref, sans être parfaitement reluisants de génie, Giuly, Rothen et compagnie ont assuré l'essentiel. Sur cette belle victoire, ils peuvent sereinement s'envoler cers Gelsenkirchen. Ils tenteront d'offrir à tous leurs supporters et à la France entière, un trophée qui tient à coeur.

Conclusion :

Le Championnat s'achève pour Bordeaux et Monaco. Les Girondins terminent avec une défaite qui ne calmera pas les supporters mécontents. La rencontre a pourtant tenu du très haut niveau. Pour le spectacle, on regrette vivement que le suspens n'est pas tenu en haleine plus longtemps pour le titre. Monaco a sans doute trop longtemps oscillé inconsciemment entre tout lacher pour l'Europe et maintenir sa concentration pour le titre. Monaco s'impose et compte deux longueurs d'avance sur le PSG. Les Monégasques occupent la place de dauphin. Ce qui signifie qu'alors que Bastia doit encore lutter pour son maintien, Paris devra impérativement arracher la victoire pour se qualifier directement en Ligue des Champions. Voilà le seul enjeu qui reste dans le haut du tableau. Tout se décidera dimanche dans la soirée, à suivre et revivre dans ses meilleurs moments avec Maxifoot, avant de se tourner vers Gelsenkirchen et le Portugal !