L'Olympique Lyonnais n'a pas existé mardi soir en demi-finale retour de la Ligue des Champions. Humiliés chez eux par le Bayern Munich, vainqueur 0-3, les Gones s'attirent ce mercredi les constats gênés de la presse, qu'elle soit sportive, généraliste ou locale.

Réveillère, Boumsong et la défense de l'OL, battus puis abattus.

La marche était trop haute pour l'Olympique Lyonnais, balayé mardi par le Bayern Munich (0-3) en demi-finale retour de la Ligue des Champions. Un mot revient comme un leitmotiv ce mercredi matin, à travers les pages des journaux : cauchemar. L'Equipe donne le ton en titrant «Un cauchemar» . A la Une du quotidien sportif, une photo pleine page, comme un symbole : un duel entre Ivica Olic, auteur du triplé victorieux pour le Bayern, et Cris, dépassé puis expulsé. Plus cru et direct, France Soir illustre son titre, un simple «Dur, dur..» d'une photo de Claude Puel, la tête basse devant son banc. «Lyon passe du rêve au cauchemar» , affiche en Une Le Parisien. Les larmes de Lisandro, esseulé sur le terrain comme dans ses pleurs après sa sortie, en fin de match, n'y auront rien changé. «Il n'y pas eu d'injustice, il n'y a même aucun regret à nourrir. Le Bayern était trop fort pour ce faible OL. Lyon ne méritait pas d'aller en finale» , résume, parfaitement réaliste, Le Parisien.

«Comme à l'aller, les Gones ont raté leur match. Perdus en défense, étouffés au milieu, inexistants en attaque, ils n'ont tout simplement pas été à la hauteur» : le constat du quotidien généraliste est implacable. Comme sa conclusion : «Il va falloir se reconstruire et grandir davantage avant d'espérer rejouer une demi-finale de Ligue des champions. Car on n'a pas tous les ans la chance de tomber sur un autre club français en quarts de finale.» Même son de cloche du côté du Monde. «L'Olympique lyonnais en rêvait, le Bayern l'a fait, souligne cruellement le quotidien du soir dans son édition électronique. En se jouant sans trop de difficulté d'une équipe lyonnaise épuisée (3-0), les Bavarois ont assuré avec brio leur place en finale de la Ligue des Champions.» Et pourtant, les Lyonnais «s'étaient promis de ne pas tendre l'autre joue» .

Des Bavarois indigestes

Plus créatif que ses confrères, Libération annonce «L'OL victime (0-3) d'une indigestion de Bavarois» . «L'Olympique lyonnais regardera la finale à la télé» , écrit le quotidien de gauche, pour qui le «Bayern de Munich [était] beaucoup plus fort, infatigable.» Mais l'OL n'aura pas le temps de ruminer cette déconvenue. «Il faut remotiver les troupes dès dimanche, à Montpellier. Retrouver le podium, retourner en Ligue des champions. Si c'est le cas, promis, LibéLyon abandonnera le kebab. Sinon, il faudra que l'OL soit fort pour éviter une très difficile traversée du désert, après deux saisons blanches. L'OL va passer en cinq jours du rêve au bord du précipice.»

Les quotidiens régionaux déchantent également. «L'OL, ou la claque de fin» , tacle Le Progrès. Le journal lyonnais s'était pourtant plu à y croire… Pas longtemps. «Lorsqu'on goûta à l'ambiance exceptionnelle de Gerland à quelques secondes du coup d'envoi, on se prit d'un fol espoir. Quelques minutes plus tard, on était retombé dans une sombre réalité. Et on n'allait plus la quitter. Non seulement le Bayern dictait le rythme de la rencontre, comme à l'aller d'ailleurs, mais plus encore, le déchet technique des Lyonnais émergeait inexorablement» , résume Le Progrès, constatant avec tristesse que Lisandro «courait autant dans le vide» qu'au match aller. «Du rêve au cauchemar» , titre Le Dauphiné, que la rouste infligée par le GF38 au PSG (également en Une avec photo) ne console qu'à peine. «Les Lyonnais espéraient disputer leur première finale de Ligue des Champions. Une expulsion et trois buts ont brisé leur rêve» , constate tristement le titre régional. Lyon ne reverra pas Santiago Bernabeu cette saison.