Les faits marquants de l'actualité du ballon rond : cette semaine, côté valeurs en hausse, A qui le titre ? Le miracle Manceau et Milan sacré. Pour les valeurs en baisse, La fatigue de Zidane, Montpellier s'est sabordé et Support horreur !

Les valeurs en hausse

A qui le titre ?

La dernière défaite des Monégasques face à Nantes les avait pratiquement condamnés pour le titre de Champion de France aux yeux du plus grand nombre, et seule une victoire à Nice pouvait les remettre en course. Chose faite, Paris et Lyon n'ont pu ramener qu'un heureux nul de Strasbourg et de Bordeaux. Du coup, Lyon n'a plus que deux points d'avance sur Monaco et trois sur Paris. A quatre journées du terme de la saison, le suspense reste entier et les tendances passagères. Pour la première fois depuis trois saisons, l'OL apparaît un peu fébrile à l'orée de cet emballage final. La motivation serait-elle moins forte ? Malgré la Champions League, Monaco semble pouvoir renaître à tous moments et peut grandement bénéficier du duel Paris-Lyon de l'avant dernière journée. Paris reste solide, a l'avantage de recevoir l'OL, mais possède des points de retard et une moins bonne différence de buts. Au bout du compte des forces en présence, l'impression que tout est possible prédomine. La surprise peut venir à tous moments. Le week-end prochain, Lyon ira à Metz, un club qui joue son maintien, Monaco recevra Marseille, dans la joie ou dans la peine, et Paris recevra Rennes, avec des revanchards envers Halilhodzic et sa méthode subie la saison passée… Alors qu'il est difficile de recenser précisément les forces actuelles du trio de tête, il ne faut donc pas mésestimer la réplique de ses adversaires. De quoi nous mettre sûrement en appétit d'émotion et de suspense jusqu'à l'ultime seconde du Championnat 2003-04. Pour notre plus grand plaisir !

Le miracle Manceau

Le Mans vient de remporter sa troisième victoire consécutive et cède sa lanterne rouge, pour la première fois depuis neuf journées, à Montpellier. Dans la course au maintien, le miracle héraultais de la saison dernière pourrait revêtir les couleurs mancelles. A quatre journées de la fin, elles n'ont plus que trois points de retard sur Toulouse, premier non relégable, même si avec la différence de buts négative on peut l'estimer à quatre unités. De plus, le calendrier à venir autorise à encore y croire. Un prochain déplacement à Guingamp, la réception de Lille, une visite à Sochaux et un dernier hôte lensois. Une victoire à Guingamp et tout pourrait sourire. En attendant, la puissance de Cousin, la vitesse de Pancrate et les réflexes de Pelé sont à la hauteur de notre L1. Il a fallu du temps pour qu'ils en soient convaincus et qu'ils nous en persuadent. Aujourd'hui, dans l'urgence et dans l'insouciance de l'avenir, les qualités s'expriment sans complexes. Revenus d'un certain enfer, les Manceaux rêvent d'un paradis réel. Celui qu'ils peuvent toujours atteindre à la fin de ce mois. Décidément, en bas comme en haut de tableau, le suspense pourrait rester entier jusqu'au final du Championnat.

Milan sacré

Le Milan AC, en battant la Roma dans LE match au sommet de la saison, (1-0) avec un but de Chevtchenko dès l'entame du match, a été sacré Champion d'Italie 2003-04. Le club lombard remporte ainsi le dix-septième titre national de son histoire, le premier depuis 1999. L'occasion d'oublier la déroute subie à La Corogne et une humiliante élimination en quart de finale de la Ligue des Champions. Car le reste de la saison aura été un sans faute, ou presque. Juste une seule petite défaite en championnat, pour 24 victoires et 7 nuls. Le record de points dans un Campionato est déjà battu et les Milanais possèdent même une meilleure moyenne par match que les invincibles anglais d'Arsenal (2,46 contre 2,37). Les joueurs couronnés ont donc fait parlé leur talent tout au long de cette saison. Au premier rang, toujours l'inévitable buteur ukrainien, Andreï Chevtchenko, encore leader de son classement avec vingt-deux réalisations. Si son efficacité est toujours présente, il a aussi pu compter sur l'immense talent du Brésilien Kaka. La nouvelle idole de San Siro a, sans cesse, fait montre d'accélérations fulgurantes, de superbes frappes ou de sa science de la dernière passe. A ses côtés, Seedorf, Pirlo et Gattuso ont alterné la technique et la vaillance. Alors qu'en défense, Maldini assure encore malgré les ans (il a gagné son septième Scudetto avec son club de toujours), bien secondé par Nesta, Costacurta et Cafu, la cage étant bien préservée par le gardien de la Seleçao, Dida. Après les deux derniers titres remportés par la Juventus, le Milan, champion d'Europe en titre, a remis son empreinte sur le football italien. Ce qui faisait dire à son entraîneur, Carlo Ancelotti : «Je pense que le Milan AC est bien parti pour un nouveau cycle de victoires. C'est pourquoi nous allons recruter deux ou trois grands joueurs pour la saison prochaine.» Ca promet !

Nous aurions également pu évoquer ici le trophée de meilleur joueur du Championnat de Drogba ou le titre de Champion de Suisse du FC Bâle.

Les valeurs en baisse

La fatigue de Zidane

A l'image de son équipe, sans cesse au bord de la rupture, sur les nerfs et à bout de souffle, Zinédine Zidane s'est démené sans raison et s'est fait logiquement expulser lors du match de la dernière chance pour le Real Madrid à La Corogne. Au regard de ses dernières rencontres, il a semblé à bout d'idée et de jambes. Sûrement excédé par le gâchis qu'accompagne son équipe, forcé de défendre plus que de nature devant la fuite inévitable de la possession de balle des Madrilènes, il a accumulé, en seulement l'espace de trente-trois minutes, plusieurs fautes complètement évitables. La dernière, un tacle grossier par derrière sur Djalminha, lui a valu un deuxième carton jaune et l'expulsion. Sans excuses, sans grands remords apparents, c'est comme soulagé de ne plus faire des efforts en vain qu'il a regagné les vestiaires. Aucun réconfort de ses partenaires n'est venu, il n'est même pas passé par le banc. Les Galactiques ont atterri lourdement sur terre depuis un mois. Depuis, il ne cessent de s'y enfoncer. Battus 2-0 en Galice, ils voient le titre prendre la route de Valence. Impuissants. Le meilleur joueur du monde, au sein du plus grand club du monde, ne prend plus de plaisir cette saison. C'est une évidence. Grâce à cette expulsion, il sera exempté de la prochaine corvée. De quoi se reposer un peu et nous revenir plein d'envie avec les Bleus. Pour qu'enfin il puisse gagner un titre cette année…

Montpellier s'est sabordé

Septièmes en novembre, les Montpelliérains, aujourd'hui lanterne rouge, ont définitivement touché le fond à l'attaque du dernier mois de leur championnat. A quatre journées de la fin, à cinq points de Toulouse, premier non relégable, les chances de maintien sont bien minces. «La messe est dite» , a lâché leur entraîneur, Robert Nouzaret. A son discours peu mobilisateur et défaitiste dès son remplacement de Bernardet, a suivi un léger mieux, dans son verbe et l'attitude de ses joueurs. Mais la claque subie à domicile et infligée par Le Mans a mis le club KO. Le constat est là : la miracle de la saison dernière s'est mué en cauchemar. La jeunesse de certains, le peu d'implication de plus anciens. Les coupables sont nombreux. En premier, Pierre Laigle accuse l'inopportun changement d'entraîneur et a le sentiment d'assister à un gros gâchis. Loulou Nicollin s'est souvent retourné vers ses plus proches amis. A l'heure actuelle, il doit se sentir bien seul. Nouzaret, celui en qui il croyait, ne semble par avoir tout fait pour remettre son équipe d'aplomb. A tel point qu'il a décidé, avant l'heure réelle et fatale, de ne plus faire jouer les joueurs en fin de contrat et autres cadres susceptibles de ne pas jouer en L2. Comme sabordé, Montpellier coule donc avec sa jeunesse. A croire que le commandant a eu l'assurance d'être malgré tout à la barre lors de la prochaine traversée. Ce serait le summum !

Support horreur !

On en avait eu un aperçu au Mans, les supporters parisiens ont aggravé leur cas à Strasbourg. La guerre des virages du Parc est encore présente. Les deux principaux courants, Auteuil et Boulogne, ne se supportent plus. De la multiraciale à la nationaliste, la tension provoquée a conduit à la bêtise : voir des supporters d'une même équipe se battre comme des chiffonniers. L'image est pitoyable, les blessés nombreux, difficile de les plaindre. Pour mettre un terme à cette mascarade, Francis Graille a interdit les prochains déplacements à ses supporters, mais il doit agir vite pour régler au mieux ces insupportables différents. La finale de la Coupe de France devrait les voir cohabiter de nouveau dans la même tribune… Malheureusement, ce cas unique français a trouvé un piteux écho en Italie ce week-end. Les supporters romains, vexés de la perte du titre face au Milan, n'ont cessé de jeter des pétards sur la pelouse de San Siro. Au point de faire arrêter le match à plusieurs reprises et de brûler légèrement la jambe du gardien Dida. Alors que de plus en plus de spectateurs sifflent bêtement tel ou tel joueur dans de nombreux stades (Cousin, Piquionne, Bakari ou Celestini…), la stupidité semble se propager rapidement dans les tribunes. Arrêtons, et encourageons avant tout… Pour le bien du football et des footballeurs !

Merci, et à la semaine prochaine !