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Paris bute sur la marche
Par Christophe Andreeff - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 02/05/2004 à 02h05
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Les Parisiens arrachent un petit point en terre alsacienne (0-0). L'expulsion de Cana en fin de première période a modifié la donne. La force mentale et psychologique de la formation entraînée par Vahid Halilhodzic, a permis de s'accrocher jusqu'au bout. Strasbourg se contente volontiers de ce partage. Tous les yeux se tournent désormais vers un certain Bordeaux-Lyon.

Les enjeux de la rencontre :

Après Monaco vendredi soir, c'est au tour du PSG de rentrer en lice, dans le cadre d'une passionnante course aux points pour le titre. La formation de Vahid Halilhodzic se déplace en Alsace. L'occasion de retrouvailles pour Cana et Kombouaré, mais également pour Ljuboja qui avait inscrit un but contre le PSG au match aller, sous les couleurs de Strasbourg. Des petites anecdotes qui ne cachent pas une certaine tension. Le PSG a impressionné ses supporters lors de la rencontre contre Marseille dimanche dernier. Mieux encore, ils ont enchaîné avec une qualification pour la finale de la Coupe de France, après deux heures de jeu très intenses. Le PSG s'accroche à tous les râteliers et ne veut absolument pas lâcher prise. Une victoire à l'extérieur serait synonyme d'un regroupement avec Monaco et Lyon. Les Gones, qui joueront ce dimanche. Même si l'Alsace réussit en général plutôt bien aux Parisiens, ils devront se méfier de Strasbourgeois à la recherche de points précieux. Le maintien ne se veut pas encore assuré. Du coup, Kombouaré aligne la même formation que celle victorieuse à Lille la semaine dernière, excepté le retour de Devaux. Halilhodzic retrouve pour sa part Pauleta et devrait accorder sa confiance à son équipe type. Un match que le PSG va chercher à prendre à son compte, afin d'éviter de s'exposer trop fortement et pouvoir ainsi contrôler. L'objectif se veut simple dans les deux camps : la victoire pour le PSG et le point du match nul, au minimum, pour Strasbourg.

Les temps forts :

- Ljuboja pénètre dans la surface de réparation. Il adresse un petit centre au point de penalty pour Pauleta. La tête du Portugais trouve les bras de Dutruel (3').

- Les Alsaciens ne prennent pas peur. Farnerud accélère et centre au second poteau. Lacour reprend de volée. Alonzo intercepte à son tour parfaitement (4').

- Strasbourg continue son pressing et se procure la plus grosse occasion de ce début de rencontre. Mouloungui récupère un bon service de Camadini. Il se retrouve en duel avec Alonzo qu'il cherche à tromper en force. Alonzo détourne du pied... sur son poteau (8').

- On n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer. Le PSG obtient un coup franc intéressant. Ljuboja tente sa chance en force. Dutruel ne se laisse pas surprendre (16').

- Le portier alsacien est encore mis à rude épreuve quelques minutes plus tard par Pauleta. Le Portugais profite d'un mauvais renvoi défensif pour s'emparer du ballon et tirer instantanément. Dutruel repousse des deux poings (22').

- Le portugais semble très en jambes en cette première période. Il revient à la charge une nouvelle fois. Dutruel capte encore sa tentative (27'). Le PSG instaure un bon pressing.

- Suite à un premier danger dans la surface de réparation parisienne, Camadini adresse un centre au premier poteau. La reprise de la tête de Mouloungui rase le poteau (36').

- Suite à un corner de Fiorèse, Pierre-Fanfan pense trouver le chemin des buts, en coupant la trajectoire du ballon. Mais heureusement pour les Alsaciens, Abdessadki vient sauver sur sa ligne (37').

- Coup dur pour le PSG, avec l'expulsion de Cana qui vient faucher Le Pen. L'attaquant strasbourgeois s'ouvrait le chemin des buts (38'). Halilhodzic va devoir composer avec cette situation, notamment en seconde période.

- Strasbourg se procure la première occasion de cette seconde mi-temps. Alonzo capte une belle frappe de Kanté (53').

- Reprise de volée de Fiorèse qui passe à coté des cages alsaciennes (57').

- Strasbourg domine son sujet mais se heurte à la volonté défensive des Parisiens. Ehret récupère un ballon dans la surface, que Mouloungui manque de prolonger dans les buts (73').

- Les Alsaciens manquent le coche, après une magnifique occasion et un véritable cafouillage défensif des Parisiens. Le Pen récupère un bon ballon, suite à un service d'Arrache. Déhu est pris au dépourvu et laisse Le Pen frapper aux buts. Comme il le peut, Alonzo repousse in-extrémis. Ce n'est pas fini, puisque Le Pen a suivi son action. Il se dégage du marquage d'Alonzo et transmet pour Farnerud, seul face à un but vide. Mendy revient dégager sur la ligne (85'). Sauve qui peut !

- Le PSG va pouvoir souffler, après l'expulsion de Camadini (89').

- L'arbitre siffle la fin d'une rencontre acharnée. Les deux équipes s'emparent d'un bon point.

La prestation de Strasbourg :

Strasbourg a essayé de produire du jeu, pour fatiguer le plus possible les Parisiens. Une tactique initiale judicieuse, sachant qu'ils leur serait difficile de terminer physiquement la rencontre. Ceci à condition de ne cesser de les oppresser. Une tactique qui a failli aboutir à une victoire. D'autant que les Parisiens ont du finir en infériorité numérique. Le point acquis de haute volée par les Alsaciens, reflète parfaitement la volonté de cette formation de ne pas se laisser submerger par une fin de saison très délicate. Le maintien se rapproche et on a senti beaucoup de hargne, d'engagement et de volonté. Cette dernière s'est lue dans le jeu, aussi bien chez Farnerud que Le Pen, pour ne citer qu'eux. Malheureusement pour eux, il n'auront pas su apporter la petite touche supplémentaire qui auraient permis de repartir avec les trois points de la victoire. Mouloungui s'est énormément dépensé, n'hésitant pas à bouger énormément pour surprendre Alonzo. Quant à Dutruel, il aura effectué une excellente première période, repoussant les offensives d'un PSG à onze et qui ne cachait pas ses intentions. Strasbourg doit certainement une partie de son salut à l'expulsion de Cana.

La prestation du PSG :

Le PSG a beau terminer sa saison sur les chapeaux de roues, en développant du bon football et en affichant une maîtrise collective impressionnante, ils n'en reste pas moins que les joueurs de la Capitale ne sont pas des surhommes. Le match de Coupe de France a pesé très lourd dans les jambes. L'expulsion de Cana en fin de première période a contrecarré les projets initiaux. Pas sur pour autant que les coéquipiers d'Alonzo se seraient imposés, à l'issue d'une rencontre très rythmée. Les Parisiens ont assuré l'essentiel en seconde période, se repliant principalement en défense. Le groupe a, comme d'habitude, affiché sa détermination collective et sa force mentale et psychologique. On pourra retenir la manière avec laquelle les joueurs du PSG se montrent capables de se suppléer les uns aux autres, lorsque l'un d'entre eux connaît une défaillance à son poste.

L'un des meilleurs exemples reste le travail assuré par Sorin, la volonté affichée par Fiorèse, la détermination de Déhu, les réflexes d'Alonzo et on en passe. Le héros du soir s'appelle certainement Mendy, pour avoir sauvé le point du match nul, sur sa ligne. Ceci étant, il s'avère dommage de constater que le PSG ne termine plus ses rencontres à onze. Ce fut déjà le cas, après le sacrifice héroïque pour certain ou le geste antisportif pour d'autres, d'Alonzo contre Nice. Le PSG oscille entre la persévérance respectueuse et la crainte de subir le contre-coup des multiples crampes qui s'accumulent. Un coup de fatigue général qui interviendrait au plus mauvais moment. La rentrée de Boskovic a d'ailleurs apporté un petit coup d'air frais. L'essentiel reste l'accès à la Ligue des Champions. Venir arracher un point à Strasbourg ne se veut pas une si mince affaire, malgré la frustration que pourront ressentir les supporters, d'autant plus que l'expulsion de Cana reste un brin sévère. Paris poursuit sa fabuleuse aventure humaine et sportive.

Les réactions d'après match :

Halilhodzic (Entraîneur du PSG) : «Cela a été très difficile. On l'a ressenti ce soir au niveau de la fraîcheur physique. On a su se créer de bonnes possibilités pour marquer. On a profité d'un peu de réussite et affiché une belle combativité. Ce fut difficile après la sortie de Cana.»

Pauleta (Attaquant du PSG) : «On a tout essayé pour gagner. Cela reste un bon point. Tout dépendra de la rencontre de Lyon. Notre équipe est bien en place physiquement. Mais c'était difficile de mieux jouer après le match de mercredi.»

Kombouaré (Entraîneur de Strasbourg) : «Je me satisfait de ce point, même si on a eu de grosses occasions sur la fin du match. On a été cherché ce bon point avec les tripes. Il faut féliciter le PSG, parce qu'il y a toujours quelqu'un pour suppléer un partenaire. C'est la récompense d'une grande ténacité et pour eux un bon point.»

Conclusion :

Les spectateurs de la Meinau ont pu assister à une belle rencontre de football, avec de l'engagement. Les deux équipes sortent la tête haute et avec un point précieux en poche. Le PSG s'accroche aux basques de Monaco et ne compromet pas toutes ses chances pour l'accession au titre, illusoire en début de saison. La victoire en Coupe de France reste un objectif prioritaire et Sochaux se cantonne à plusieurs longueurs. A Strasbourg, on se réjouit d'avoir su contenir la fougue qui anime le tempérament des Parisiens actuellement. Ce point permet aux Alsaciens de grignoter, en vue du maintien. A y regarder le calendrier de plus près, on se dit que le titre ne se jouait pas à La Meinau, mais bel et bien du coté de Bordeaux. Les Girondins accueilleront en effet les Parisiens, puis Monaco. Tout est réuni pour un spectacle de folie. Et comme on dit au Casino : la main passe... à Lyon !



Strasbourg 0-0 PSG
Stade de la Meinau Spectateurs : 25 000 environ
Arbitre : M. Layec
Avertissements : Camadini (45'), Le Pen (68') Sorin (42'), Pierre-Fanfan (45')
Expulsions : Camadini (90') Cana (38')

Strasbourg : Dutruel, Devaux (Ehret, 63'), Fahmi, Kanté, Abdessadki, (A. Farnerud, 76'), Bassila, Camadini, Le Pen, Farnerud (Arrache, 82'), Mouloungui

PSG : Alonzo, Pierre-Fanfan, Déhu, Heinze, Mendy, Cana, Fiorèse, M'Bami, Sorin (Boskovic, 75'), Pauleta (Reinaldo, 84'), Ljuboja (El-Karkouri, 46')



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