Énorme surprise au Vélodrome, où Marseille s'est incliné contre une formation messine bien inspirée (0-1). Anigo alignait logiquement une équipe au visage modifiée, pour préserver son groupe en vue de la rencontre contre Newcastle. La place en UEFA via le Championnat s'éloigne, tandis que Metz s'ouvre les portes du maintien.

Les enjeux de la rencontre :

En cette fin d'après-midi, le Stade Vélodrome se remplit doucement pour assister à la rencontre qui opposera Marseille au FC Metz. Il s'agit du deuxième match comptant pour la 34e journée du Championnat de Ligue 1. Les Phocéens se retrouvent un peu dans des conditions similaires à celles vécues par les Monégasques hier soir. La semaine prochaine, ils se retrouveront sur cette même pelouse, pour y affronter en demi-finale retour de la Coupe de l'UEFA l'équipe de Newcastle. Là encore, une belle page éventuelle de l'histoire du Football français à écrire, alors même que l'équipe de France célèbre elle son anniversaire. Bien entendu, ce serait fabuleux et logiquement, José Anigo désire préserver ses armes maîtresses. Néanmoins, si l'OM ne dispute plus le titre cette année, il reste à accrocher une éventuelle place qualificative en Coupe d'Europe. Pour cela, il convient de s'imposer pour amoindrir les écarts avec l'A.J. Auxerre (4 points pour l'instant), au moins provisoirement.

Les Messins se déplacent avec de faibles espoirs de l'emporter. Mais les jeunes alignés par Fernandez (dont le contrat a été renouvelé), auront certainement à coeur de vendre cher leur peau. Metz ne compte que trois points d'avance sur le premier reléguable, à savoir Ajaccio. Les Lorrains restent sur une bonne série, avec un nul contre Guingamp et une victoire contre Nice. Ils peuvent compter sur le retour de leur capitaine Proment. «On va essayer de prendre du plaisir» . Tel se veut le mot d'ordre de l'entraîneur. Marseille devra rester vigilant, d'autant que Hemdani, blessé, ne pourra assumer son rôle habituel. Beye et Meité sont économisés. Flamini est quant à lui remplacé par Racon, titularisé pour la première fois en milieu de terrain. Le jeune Koke remplace lui Drogba, sur le banc. Il est entouré par Meriem et Batlles. Toujours parmi les absents, Celestini qui s'est blessé avec l'équipe nationale suisse cette semaine. Il manque encore un homme comme Marlet. L'OM devra donc composer avec de jeunes pousses et des joueurs qui n'ont pas forcément l'habitude de jouer ensemble. Pourront-ils montrer un autre visage que celui contre le PSG ?

Les temps forts :

- Proment ajuste un corner au premier poteau. Meniri vient couper la trajectoire du ballon et l'envoie dans la lucarne opposée. Metz fait mieux que se défendre et concrétise sa bonne entame de match (0-1, 25').

- Quelques minutes après l'ouverture du score, les Messins poursuivent sur le même rythme. Beria s'infiltre sur l'aile droite. Puis, il se replace dans l'axe et envoie une superbe frappe enveloppée qui prend la direction des filets. Barthez s'interpose brillamment (29').

- Marseille réagit enfin. Suite à un corner, Ecker place une tête qui ne trouve pas le cadre (33').

- Barthez remporte son duel avec Maoulida, alors que celui-ci s'apprêtait à s'ouvrir le chemin des filets (48'). Marseille peut respirer, alors que Drogba est venu renforcer l'attaque phocéenne.

- Koke s'échappe sur la droite. Le jeune attaquant de Marseille apprécie les espaces. Il centre au second poteau pour la tête de Drogba qui ne cadre pas (55').

- Maoulida manque une nouvelle fois le but du break. Suite à un centre de la gauche de Obraniak, Maoulida récupère au point de penalty. Sa tête manque le cadre (63').

- Sommeil est exclus du terrain pour un second carton jaune, après contestation auprès de Monsieur Thual (70').

- Gueye trouve la transversale des cages marseillaise. Il a sans doute été impressionné par la sortie de Barthez (74').

- Les ultimes minutes de la rencontre ne changent rien à la situation. Marseille s'incline et Metz réalise une excellente opération inattendue à l'entame de la rencontre.

La prestation de Marseille :

Surpris par le pressing assez haut des Lorrains, les Marseillais ont connu quelques difficultés à s'organiser, notamment en défense centrale. La concentration a alors souvent fait défaut, avec de nombreuses erreurs de marquages. Logique, lorsque l'on songe que les Marseillais ne souhaitent pas prendre le risque de se blesser inutilement, en vue de cette fameuse demi-finale de Coupe d'Europe. Après le but, les Phocéens ont cherché à réagir à l'aide de longues incursions sur les ailes, avec un manque de possibilités dans la conclusion. Ceci à l'image d'un Koke très virulent et volontaire, mais qui préfère les espaces à ce rôle de finisseur. Drogba l'a remplacé en début de seconde période, le décalant sur le flanc droit. Anigo aurait certainement préféré ne pas avoir à procéder à un tel changement. Cependant, Drogba a manqué de soutien offensif. Quant à Sommeil, bien trop nerveux, il a écopé de deux cartons jaunes et s'est retrouvé prématurément aux vestiaires. Un mauvais coup pour l'Olympique de Marseille, qui entamait la dernière ligne droite, d'une rencontre dont le contrôle échappait aux Phocéens. Tout le contraire d'un Barthez exemplaire. Il a remporté plusieurs duels très importants qui auraient pu permettre à Metz de prendre son envol vers une plus large victoire. Le coeur ne semblait pas y être. L'arbitre en a pris pour son grade, souvent controversé et parfois à juste titre.

La prestation de Metz :

Les Lorrains méritent indéniablement un coup de chapeau. Avant cette rencontre, les statistiques étaient largement en leur défaveur. Pour les amateurs de chiffres, Metz ne s'est imposé que 7 fois dans son histoire au Vélodrome. Par contre, ils se comportent mieux cette saison en déplacement, avec quatre victoires à l'extérieur. Du coup, les petits jeunes du club ont parfaitement suivi les consignes de Fernandez. Du plaisir, ils en ont pris, se créant de belles actions de jeu qui n'ont pas manqué de déstabiliser les Phocéens. L'avantage acquis a la mi-temps se voulait dès lors tout à fait logique, malgré des dernières minutes difficiles. Tenir deux mi-temps à ce rythme restait une énigme. Ils ont surpris en ne lâchant rien à la reprise, s'organisant très bien en défense et portant le danger en contres. Tactiquement, les Messins ont joué très juste, quasiment sans fausses notes. Le comportement exemplaire d'une équipe qui a agi au mérite. A l'issue d'une telle opposition de belle classe, les Lorrains prouvent que ce groupe a sa place en Ligue 1. A noter que Gueye a pesé énormément dans la défense centrale de son équipe. Il s'est livré au maximum. Maoulida a aussi été l'auteur d'une très belle prestation. Proment a lui aussi permis à sa formation de préserver cet avantage, en venant empêcher les premières intentions de Marseille.

Conclusion

Fernandez peut se réjouir. Les trois points remportés permettent à son équipe de prendre plusieurs longueurs d'avance sur Ajaccio. Avec 38 points, le maintien s'ouvre à l'horizon. En revanche, la relative contre-performance des Marseillais offre la possibilité à Auxerre de conserver un net avantage sur un adversaire direct pour l'UEFA. Les Phocéens donnent également la possibilité aux Canaris Nantais d'espérer accrocher l'Intertoto. La Coupe d'Europe a du bon pour tout le monde, à condition que le scénario idéal se réalise et que toutes les équipes y trouvent leur bonheur au final.

Marseille 0-1 Metz (0-1)
Stade Vélodrome / Spectateurs : 47 000 environ
Arbitre : M. Thual
But : Meniri (26'')
Avertissements : Sommeil (57') / Butelle (62'), Renouard (66')
Expulsion : Sommeil (70')

Les équipes : Barthez (cap), Ferreira, Sommeil, Christanval (Beye, 79'), Ecker, Dos Santos, N'Diaye, Racon (Drogba, 46'), Meriem (Camus, 79'), Batlles, Koke

Metz : Butelle, Beria, Meniri, Borbiconi, Signorino, Renouard, Obraniak, Proment (cap), Leca (Djiba, 94'), Gueye (Thiaw, 79'), Maoulida (Saci, 85')