Les faits marquants de l'actualité du ballon rond : cette semaine, côté valeurs en hausse, La génération sochalienne récompensée, L'OM sur un nuage et Henry Superman. Pour les valeurs en baisse, Landreau le prétentieux, Le Cameroun à poil et Maradona à bout de souffle.

Les valeurs en hausse

La génération sochalienne récompensée

Pedretti, Frau, Santos et les autres ont gagné leur trophée. Celui d'une génération qui s'est révélée en Ligue 2, qui a gravi tous les échelons, jusqu'à faire très bonne figure en Europe. Alors que les sirènes de plus riches embarcations se faisaient plus pressantes, il était urgent que cette formation soit récompensée par un titre. Elle avait piteusement échoué la saison passée, elle vient de se racheter ce week-end. Certes, l'enjeu a primé sur la manière mais l'essentiel a été acquis : le FC Sochaux vient de remporter son premier titre depuis 1936... Cette équipe restera donc dans l'histoire, comme couronnement d'un jeu plaisant et efficace. Oui, la stabilité d'un club à plus petite échelle que d'autres peut être gratifiante. La preuve en a été une nouvelle fois faite. Après Auxerre la saison dernière, un club formateur a gagné une Coupe nationale. Comme pour l'AJA, Sochaux ne pourra, pour l'instant, viser plus haut. Alors que les hommes de Guy Roux ont peut-être fait l'année de trop, les plus talentueux sochaliens vont quitter leur club avec le sentiment du devoir accompli. Qu'ils en soient félicités.

L'OM sur un nuage

Le temps des interrogations et des critiques est passé. Anigo est en passe de trouver ses marques. Les hommes appliquent les consignes, le jeu et l'esprit prennent forme. Pour preuve, la confiance grandissante et l'ambiance qui en découle au travers des qualifications en UEFA et qui rejaillissent sur tous les Phocéens. Le président Bouchet, qui vient de reconduire son entraîneur, l'ensemble des joueurs, capables de revenir sur Lille alors que l'équipe était considérablement remodelée, et les supporters, fidèles parmi les fidèles (les 5000 marseillais ont été aussi pour beaucoup dans le bon match de l'OM à l'Inter). L'euphorie est de retour au Vélodrome, reste à la maîtriser. La place en UEFA n'est pas loin et celle en finale est toute proche. Newcastle est un adversaire à respecter mais n'est pas du calibre de Liverpool ou de l'Inter. Une fois cet obstacle passé, sur un match, tout sera jouable. Même Valence... On peut toujours rêver en football. Il y a trois mois, aucun marseillais n'aurait songé à cette soudaine embellie. Aujourd'hui, l'OM est sur un nuage. Rêvons tous pour lui qu'il n'en redescende pas de si tôt.

Henry Superman

Son quadruplé face à Leeds a fait le tour du monde, Thierry Henry n'arrête pas de survoler les pelouses anglaises. Avec vingt-neufs buts à son compteur sur la saison, il n'est plus qu'à cinq réalisations du record en Premier League détenu par Andy Cole. Avec cent cinquante buts pour Arsenal, il est déjà le joueur du siècle pour les supporters des Gunners. Pendant près de dix minutes, lors du match contre Leeds, les différentes tribunes ont rivalisé de puissances vocales pour célébrer le nom de leur héros : le Superman du football. Celui qui va et réalise deux fois plus vite que tout le monde. Les superlatifs sont superflux mais fleurissent pourtant devant cette perle rare. Du «il était injouable» de Rio Ferdinand, au «meilleur attaquant du monde» jusqu'à la citation extrême mais tellement british d'un journaliste d'Outre-Manche : «la France n'avait pas produit d'instrument d'exécution plus efficace depuis la guillotine» . Les Anglais réaliseront bien assez tôt pour eux, le 13 juin à l'Euro, que cette arme peut être à double tranchant. En attendant, pour le plus grand plaisir de tous, pour que les records tombent, on a déjà hâte de revoir Henry s'amuser des défenseurs anglais.

Nous aurions également pu évoquer ici le titre de Champion du Celtic, du sursaut du Real Madrid ou de l'échappée belle de Brême.

Les valeurs en baisse

Landreau le prétentieux

C'était prétendument écrit. Si les Nantais parvenaient aux tirs au but contre Sochaux, c'est sûr, Landreau allait les faire gagner la Coupe de la Ligue. Sa réussite passée, son aplomb et son intimidation ne pouvaient que liquéfier ses adversaires et son alter égo. Heureusement, les histoires ne sont belles que lorsqu'elles s'écrivent. Celle du week-end est à la fois drôle, réconfortante et navrante. Le scénario était jusque là parfait. Richert avait sauvé son équipe dans la prolongation, les tirs aux but venus, c'était au tour de Landreau d'être le héros. Avec une égalité après les cinq premiers tireurs, la mort subite devait logiquement trouver son exécuteur. Landreau a bien sûr attendu qu'un sochalien rate sa tentative pour se poser là. On pouvait donc s'apprêter à le glorifier... Par chance, pour la morale et le respect de son adversaire, l'idée saugrenue, celle d'un égo surdimensionné, lui est passée de faire une "Panenka" . L'offrande était trop belle pour Richert, ce sera lui le héros du match. Landreau, lui, est apparu comme un "zéro" . De "irrévérencieux" à "faute professionnelle" les reproches qui ont suivi sont justifiés. Mickaël Landreau, enfermé dans ses certitudes, ne regrette pas son geste et était déjà prêt à en sourire. Un comble...

Le Cameroun à poil

Lors de la dernière CAN, l'équipe du Cameroun a revêtu un équipement non conforme (maillot une pièce avec short intégré). La FIFA avait demandé à la fédération camerounaise de ne plus utiliser ces maillots lors de la deuxième phase. Les Camerounais n'ayant pas obtempéré, la FIFA vient de leur retirer six points lors des qualifications au Mondial 2006. Alors que son groupe est notamment composé de la Côte-d'Ivoire et de l'Egypte, l'handicap apparaît déjà insurmontable. La sanction a fait l'effet d'une bombe au Cameroun et l'incompréhension reste de mise chez les joueurs. Pour Bill Tchato, «c'est tellement gros qu'on ne peut pas penser que la sanction soit définitive ! A la limite, la FIFA pourrait donner une amende à la CAF pour avoir laissé passé ça. Mais pas nous sanctionner nous les joueurs... On n'y est pour rien !» En effet, on ne comprendrait pas que l'équipe camerounaise soit ainsi pénalisée. Elle qui a tant donné pour la Coupe du Monde et le football africain. La fédération a bien sûr fait appel. Espérons qu'elle soit entendue. Pour que les Camerounais ne soient injustement dévêtus de ces six points.

Maradona à bout de souffle

L'Argentine est inquiète. Diego Armando Maradona a été hospitalisé suite à une crise cardiaque et une infection pulmonaire. Le pronostic des médecins est réservé. Celui qui donnait vie au ballon, plus que quiconque, est peut-être en passe de la perdre. La drogue a supplanté son amour du ballon, l'overdose a toujours été sa came. De dribbles incroyables en buts extraordinaires, l'absolu football, que l'on a seulement rencontré sous les traits de Pelé, est un dieu vivant. Sans présager du présent, il est triste de voir où son génie l'a mené. Pourtant, oui, le créateur nous a éclairé de ses fulgurances. Et c'est avant tout à cela que son image se doit d'être rattachée. Celui qui nous époustouflait est une fois de plus à bout de souffle. Respectons son soupir, en espérant que ce ne soit pas son dernier.

Nous aurions également pu évoquer ici le divorce de Vieiri avec l'Inter ou le départ du Bayern de Lizarazu.

Merci, et à la semaine prochaine !