A deux jours du match d'appui entre l'Algérie et l'Egypte, Khartoum est déjà en état de siège. Déployées en masse, les forces de sécurité tenteront de canaliser les supporters des deux camps, alors que l'absence de réaction de la Fifa après les incidents du Caire pose question.

Mercredi, l'Algérie et l'Egypte, à égalité parfaite à l'issue des poules éliminatoires, s'affronteront en match d'appui à Khartoum, au stade d'Omdurman. Alors que le calme est loin d'être revenu dans les deux pays, la capitale soudanaise se prépare pour cet événement qu'elle se serait certainement bien passée d'accueillir. La ville des bords du Nil, qui était le choix des Egyptiens, avait été tirée au sort au début du mois par le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, alors que les Algériens auraient souhaité jouer à Tunis. Peu habituée à de tels afflux de voyageurs, Khartoum va devoir faire face. Alors que les supporters des deux camps ont commencé à affluer par milliers, on assiste à un déploiement massif de forces de sécurité.

15.000 policiers sont prêts à intervenir en cas de débordements avant, pendant et après le match. «Nous attendons 48 avions d'Algérie et 18 d'Egypte» , a indiqué le gouverneur de l'Etat de Khartoum, AbdelRahman al-Khird, cité par l'AFP. Le stade d'Omdurman, la cité jumelle, où sera disputé le match a une capacité de 41.000 places, mais les autorités vont limiter à 35.000 le nombre de spectateurs pour des raisons de sécurité. Quelque 9.000 places seront réservées aux supporters de chacun des deux pays, donc 18.000 au total, a ajouté le responsable.

Mais que fait la Fifa ?

La Fifa joue très gros dans l'affaire. Très critiquée pour ne pas avoir levé le petit droigt à la suite des incidents survenus au Caire avant (le caillassage du bus algérien, avec trois joueurs atteints dans leur intégrité physique) et après la rencontre (des supporters des Fennecs chahutés, dont 30 blessés), l'instance internationale serait immanquablement tenue responsable d'éventuels débordements, mercredi. Car ce match fera forcément des déçus.

La passivité des autorités du football mondial (comme les rumeurs selon lesquelles des Algériens auraient laissé la vie au Caire) n'a en outre rien fait pour calmer les tensions à Alger. Le siège d'Egypt Air, située en centre-ville, y a été saccagé, ainsi que plusieurs agences de la compagnie de téléphonie mobile Djezzy, propriété de l'Egyptien Orascom-Télécom. Le ministère égyptien des Affaires étrangères a annoncé lundi avoir convoqué l'ambassadeur d'Algérie au Caire pour demander à Alger d'assurer la sécurité des ressortissants égyptiens sur son sol. Dans ce contexte d'extrême tension, l'Algérie continue à se mobiliser pour ses Fennecs. Avec des visas gratuits, le gouvernement fait tout pour que ses ressortissants remportent un premier match, celui des tribunes.