La 2e place de Montpellier ne pouvait le rendre plus heureux. Avec sa gouaille légendaire, Louis Nicollin revient sur le début de saison de sa formation, mais en profite aussi pour tailler quelques-uns de ses collègues et faire part de son soutien à Raymond Domenech. A 66 ans, "Loulou" n'a rien perdu de sa superbe.

Les dernières saisons passées en Ligue 2 ne semblent déjà plus qu'un mauvais souvenir. Cet été, Montpellier a retrouvé sa place en Ligue 1. Après les 9 premières journées, le club héraultais pointe à une étonnante 2e place. De quoi donner l'impression à Louis Nicollin de vivre une seconde jeunesse. «Honnêtement, je n'aurais jamais rêvé d'être 2e après 9 journées. Mais on y est et, en regardant bien, on n'a pas volé nos points. Etre 2e est quelque chose d'extraordinaire. Malheureusement, je ne pense pas qu'on ira jusqu'au bout, mais ce qui est pris n'est plus à prendre. Je ne connais pas le secret de René Girard mais ça joue bien au ballon. Avec cette équipe, à 66 ans, je bande sec. Pas besoin de Viagra !» a lâché le président du club héraultais, avec la gouaille qu'on lui connaît, sur les ondes de RMC.

«Le patron est celui qui met les sous»

"Loulou", grâce à l'extraordinaire parcours du MHSC, a retrouvé toute sa superbe. Au point de ne pas y aller avec le dos de la cuillère au sujet de l'attitude de quelques uns de ses collègues présidents. «Je ne peux pas supporter ces présidents-délégués, a lâché Nicollin, dénonçant ainsi les présidents de clubs ayant des responsabilités à la Ligue de football professionnel. Mais bon, la plupart viennent te dire bonjour, t'es bien obligé de leur répondre. Ils prennent la parole comme s'ils donnaient les sous. Ca ne me plaît pas trop ça. On critique Aulas mais il a mis son argent et il a le droit de disjoncter de temps en temps. Le patron est celui qui met les sous.» Né à Valence dans la région Rhône-Alpes, le président du MHSC s'est toujours dit "Lyonnais". De quoi le pousser à aller contre-courant et à apporter son soutien à Raymond Domenech.

«Je ne suis pas un anti-Domenech, tout au contraire. Je pense qu'il va nous qualifier (l'équipe de France affrontera l'Irlande lors des barrages les 14 et 18 novembre prochains, ndlr). Beaucoup de gens oublient qu'on a joué la finale de la dernière Coupe du monde, a rappelé Nicollin. Raymond Domenech n'est pas un mauvais gars. Je le connais bien. Après, c'est peut-être mon côté lyonnais qui parle. S'il était Stéphanois, on n'en parlerait pas pareil. Je rigole…» Si Montpellier se maintient en bonne position au classement, on n'a sans doute pas fini d'entendre son président. Mais dans le monde édulcoré du ballon rond, les déclarations de Louis Nicollin apportent toujours un vent de fraîcheur qui fait le plus grand bien.