Si la France se méfie de la République d'Irlande, l'adversaire des Bleus en barrages de la Coupe du monde 2010 est encore moins rassuré. Le président et le directeur général de la Fédération ont manifesté leur inquiétude, mais l'Eire a toutefois de nombreux atouts dans son sac. Les barrages vus d'Irlande.

La République d'Irlande (34e au classement Fifa, la France est 9e) aurait certainement préféré tomber contre la Grèce en barrages, afin de conserver toutes ses chances de qualification pour la Coupe du monde 2010. Pour rallier l'Afrique du Sud l'été prochain, l'Eire devra finalement se coltiner la France. Pas une mince affaire pour le président de la Fédération irlandaise de football, David Blood, présent au siège de la Fifa ce lundi pour assister au tirage au sort. «La France est une des meilleures équipes du monde. Et en plus, nous allons jouer le match retour au Stade de France... Ce n'est évidemment pas un bon tirage» , a-t-il réagi à chaud.

Attention à Trapattoni, Given et Keane

Blood a des raisons de s'inquiéter. Car sur le papier, l'équipe de France et son cortège de stars (les Bleus possèdent dans leurs rangs l'attaquant du Barça, de Chelsea, du Real, le meneur de jeu du Bayern et du champion de France notamment…) partira logiquement favorite de la double confrontation, dont le match aller se jouera probablement devant plus de 80 000 spectateurs à Croke Park le 14 novembre. «La France a de très grands joueurs, comme Ribéry ou Henry, habitués des grands rendez-vous. Ce qui est important, c'est qu'on ne prend pas beaucoup de buts depuis que Giovanni Trapattoni a pris l'équipe» , explique le Directeur général de la Fédé, John Delanay. Si l'inquiétude est légitime, l'Irlande a toutefois des raisons d'espérer.

Avec le gardien de Manchester City, Shay Given (33 ans, 100 sélections), considéré comme le meilleur à son poste dans le championnat anglais, avec l'attaquant de Tottenham, Robbie Keane (29 ans, 94 sélections et 41 buts), meilleur buteur de la sélection irlandaise et auteur de cinq buts en neuf matchs en 2009, et avec l'expérimenté sélectionneur italien Giovanni Trapattoni aux commandes, l'Eire n'a pas perdu le moindre match de qualification (4v, 6n, 12bp, 8bc), accrochant au passage l'Italie (1-1 en Italie, 2-2 à Dublin), championne du monde en titre. «On espère donc que ce sera très serré contre la France» , s'est avancé Delanay. Les deux derniers matchs entre les deux équipes (lors des éliminatoires du Mondial 2006) s'étaient soldés par un nul au Stade de France (0-0) et une victoire tricolore à Dublin (0-1) grâce à un but d'Henry.