L'ASSE s'affirme plus que jamais comme un prétendant à la montée en s'imposant à Amiens (1-2). Dans son sillage, Caen monte sur le podium et Lorient se replace dans la course à la montée, alors que Niort et Le Havre se noient en déplacement.

Ce qu'il faut retenir de la 27e journée

On peut reprocher aux matches de Ligue 2 de manquer de spectacle. Mais les Cristoliens, les Havrais et les Niortais se seraient bien passés de jouer les sparring partners au bénéfice des Sedanais, des Rouennais et des Bisontins. Trois victoires étincelantes sur le score de 4-0, les spectateurs locaux en ont eu pour leur argent. Les Amiénois ne peuvent pas en dire autant, eux qui ont fermé les guichets de la Licorne pour la visite des Verts et qui sont finalement repartis frustrés par le réalisme à la stéphanoise (1-2). Saint-Etienne occupe seul la seconde place, à quatre longueurs du leader Istres (tenu en échec à Laval 0-0), alors qu'Amiens retombe à la quatrième place. La faute à la persévérance caennaise, récompensée par un penalty transformé en deux temps par Watier (1-0) malgré la résistance castelroussine. Lorient pour sa part n'est pas encore mort et Valence peut en témoigner, battu sur sa pelouse par les Merlus (1-2) qui reviennent à la cinquième place. En bas de tableau, Gueugnon s'enlise dans la zone rouge en dix neuvième position suite à sa défaite à Troyes (2-1).

Saint-Etienne à l'italienne

Douze mille spectateurs étaient venus assister vendredi soir au choc des dauphins entre Amiens et Saint-Etienne. Une affluence médiocre à Geoffroy Guichard, mais un record pour la billetterie du stade de la Licorne, théâtre de l'évènement diffusé sur Eurosport. Portés par cet engouement exceptionnel, les Amiénois n'ont pas ménagé leurs efforts pour se montrer à la hauteur de l'évènement. Du rythme, de l'agressivité, des enchaînements offensifs bien huilés. Difficile pour Denis Troch de tirer du négatif au terme de cette rencontre : «On s'est créé un nombre incalculable d'occasions, on a su travailler comme des fous, on a été très bien physiquement.»

Las, il en fallait plus pour contester l'ASSE. Pour répondre à l'enthousiasme picard, les Foréziens se sont reposés sur leur efficacité défensive. Et sur l'un des rares ballons ressortis proprement de leurs vingt derniers mètres, les Verts ont ouvert le score au meilleur moment, juste avant la pause, grâce au talent de Marin lancé en profondeur par Jau (1-0, 42e). En seconde période, la rigueur stéphanoise parasitait le jeu amiénois et écoeurait les locaux, qui assistaient impuissants au break de Jau qui profitait d'une petite bourde de Merville sur sa ligne (1-1, 81e). Abriel avait beau maintenir le suspense (1-2, 84e), les Verts pouvaient lever les bras au ciel au coup de sifflet final, victorieux de ce match à six points. «C'est une belle victoire, concédait Frédéric Antonetti, je ne sais pas si elle est en or. On verra dans douze journées pour nous et onze pour les autres.» Avec 48 pts, l'ASSE éjecte Amiens de la seconde place. Les Picards se retrouvent même au pied du podium, en quatrième position avec 45 pts.

Le derby pour Rouen

Lanterne rouge de Ligue 2, Rouen était néanmoins en ébullition samedi soir. Il s'agissait en effet d'un match à part pour les Rouennais, un derby face au voisin Havrais. Une affiche qui a attiré onze mille spectateurs dans la frêle enceinte rouennaise, et qui a débouché sur une victoire étonnante et détonante des joueurs de Jean-Guy Wallemme : 4-0 ! Un résultat amplement mérité tant les Rouennais se sont arrachés devant leur public, au contraire de Havrais en dedans et décevants. Vencel ne pouvait que constater les dégâts à la mi-temps, battu par Rabuel suite à un corner mal dégagé (15e), puis sur un coup franc magistral de Boronad (36e). La pause ne réveillait pas plus le HAC, qui laissait les Diables Rouges s'éclater comme jamais cette saison, ajoutant deux buts par Fortuné (52e) et Boronad (82e, s.p.). Cette victoire n'enlève pas la lanterne rouge aux Rouennais, mais elle les relance dans la course au maintien avec un compteur porté vingt deux unités, trois de moins que le premier non relégable.

Les autres matches

Privés de matches la semaine précédente à cause des mauvaises conditions climatiques, Bisontins et Niortais n'ont pas géré de la même manière cette mini trêve. Besançon est entré dans la rencontre comme une escouade de morts de fin. Macio et Faivre ont concrétisé dès la première période ces intentions (2-0), et le manque de répondant de Niort n'a pas freiné l'euphorie doubiste au retour des vestiaires. Rivière et Schulzendorf ont parachevé la démonstration bisontine (4-0), et contribué par la même à sortir le club de la zone rouge malgré le match en retard (17e, 26 pts). Niort pour sa part retombe à la sixième place, (42 pts), rejoint par Lorient.

Des Lorientais qui n'avaient d'autre choix que de l'emporter loin de leur base pour continuer à espérer. Dans cette optique, les trois points récoltés sur la pelouse de Valence arrivent à point nommé (1-2). Mais de fut laborieux, et si Gauvin (47e) et Koné (57e) se sont montrés réalistes, les Merlus ont globalement peu convaincus dans le jeu. Suffisant toutefois pour dominer des Valentinois en proie au doute, dangereux sur la fin (réduction du score de Boldoum, 77e) mais peu en réussite à l'image de Fayolle. Lorient se replace en cinquième position (42 pts), à quatre longueurs du podium. Valence en revanche, quinzième (27 pts), se rapproche dangereusement de la zone rouge.

Le joueur de la journée : Guillaume Boronad (Rouen)

Parcours chaotique que celui de ce gaucher, qui a vu le jour à Perpignan le 5 mai 1979. Au royaume de l'ovalie, Guillaume Boronad opte pour le football et se fait rapidement une place dans l'équipe locale, alors en Division 2. De 1993 à 1998, l'enfant du Languedoc Roussillon forge ses armes à Perpignan avant le drame. Le dépôt de bilan de son club en l'occurrence, qui le pousse à l'exil pour rester dans le circuit professionnel. Guillaume Boronad quitte sa région natale et la méditerranée pour l'océan : Bordeaux. Changement de cadre, changement d'univers. Dans un club d'envergure européenne, le Perpignanais poursuit sa formation en CFA sans pouvoir espérer percer dans le groupe d'Elie Baup. Trois saisons loin d'être inutiles, mais l'ambition de jouer au niveau au dessus le renvoi sur les routes du sud en 2001, direction Martigues pour regoûter à la Ligue 2. Mais là aussi, Guillaume Boronad n'est pas épargné par le sort sportif et assiste impuissant à la descente du club provençaux en National. En 2003, il opte pour un nouveau défi : le retour en Ligue 2 de Rouen. Là aussi, les temps sont durs pour les Diables Rouges et la relégation guettent les Normands. Toutefois, l'espace d'une soirée de gala, l'artilleur de Perpignan a participé à la grande fête organisée dans le stade Robert-Diochon face à l'ennemi havrais. Un coup franc en pleine lucarne et un penalty plein de sang froid l'ont consacré héros d'une soirée rayonnante, qui a fait oublier pendant 90 minutes que Rouen détient la lanterne rouge de Ligue 2. Une dernière place que les Rouennais devront s'empresser de céder au premier venu pour survivre en Ligue 2. Pour convaincre Guillaume Boronad qu'il n'est pas le chat noir des équipes de Ligue 2…

Les résultats

Amiens 1-2 Saint-Etienne
Abriel (84e) pour Amiens ; Marin (42e), Jau (81e) pour Saint-Etienne

Caen 1-0 Châteauroux
Watier (83e) pour Caen

Valence 1-2 Lorient
Boldoum (77e) pour Valence ; Gauvin (41e), Koné (57e) pour Lorient

Besançon 4-0 Niort
Macio (21e), Faivre (36e), Rivière (50e), Schulzendorf (79e) pour Besançon

Clermont 0-1 Nancy
Curbelo (3e) pour Nancy

Sedan 4-0 Créteil
N'Diaye (15e), Asuar (57e), Neumann (63e), Deschamps (83e) pour Sedan

Rouen 4-0 Le Havre
Rabuel (15e), Boronad (36e, 81e), Fortuné (52e)

Troyes 2-1 Gueugnon
Saïfi (29e), Esteves (65e) pour Troyes ; Hebbar (51e) pour Gueugnon

Laval 0-0 Istres

Grenoble 0-0 Angers

Laval - Istres (lundi sur Eurosport)

La prochaine journée : Créteil – Amiens ; Nancy – Besançon ; Gueugnon – Clermont ; Niort – Grenoble ; Lorient – Istres ; Angers – Laval ; Châteauroux – Rouen ; Valence – Sedan ; Le Havre – Troyes ; Saint-Etienne – Caen.