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Paris perd deux points capitaux
Par Christophe Andreeff - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 07/03/2004 à 01h07
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Verre à moitié vide ou à moitié plein ? Les Parisiens risquent de se poser la question longtemps, en concédant le match nul au Parc des Princes contre de courageux Sochaliens (1-1). Le PSG conserve sa troisième place au classement et enchaîne sur une quinzième rencontre sans défaite.

Paris perd deux points capitaux

Les données de la rencontre :

Attention danger ! Le mot apparaît relativement fort. Mais à la vue des premiers résultats de ce week-end, l'équipe du PSG s'apprête à vivre un nouveau tournant de son championnat. Monaco et Lyon se sont déjà imposés lors de cette 27e journée, tandis que Auxerre a chuté à Lille. Voilà de quoi prendre une avance plus confortable sur deux adversaires directs à la qualification européenne, à défaut de trop songer au titre. Solidaire, l'équipe se montre de plus en plus forte et aligne une série impressionnante de quatorze rencontres sans défaites. Les supporters ne s'y trompent pas. Ils accourent en masse au Parc des Princes. Les billets se sont arrachés toute la semaine à la boutique officielle sur les Champs-Elysées et dans les autres points de vente, pour assister à cette énorme affiche contre Sochaux (4è). On a compté jusqu'à 140 000 demandes de billets (selon certaines rumeurs). Résultat, entre le Salon de l'Agriculture porte de Versailles, le Salon des Artistes Indépendants de la Porte d'Auteuil et la rencontre au Parc des Princes, la cohue règne autour de la Porte de Saint-Cloud. Alors quelle ambiance dans ce coin de la capitale et comme l'annonce le speaker «Faites du bruit» ! Le match aller avait vu la victoire du PSG (0-1). Les Sochaliens qui comptent deux points de retard sur les Parisiens au classement doivent songer à créer la surprise et prendre leur revanche, à l'image en rugby des Irlandais sur la pelouse sacrée des Anglais Champions du Monde, à Twickenham. Monsieur Sars arbitrera cette rencontre.

«On est très compétitifs avec des résultats, alors pourquoi changer un groupe qui fonctionne bien» , s'exprimait Halilhodzic interrogé au sujet de la composition de son groupe. L'entraîneur parisien peut compter sur les retours de Heinze sur l'aile gauche de la défense et de Fiorèse sur le front de l'offensive. En revanche, il doit se passer de son nouvel attaquant de pointe Ljuboja, malade et remplacé par le brésilien Reinaldo. Ce dernier, ultra-performant au mois de décembre et très complémentaire de Pauleta, espère laisser s'exprimer son pied. Il en est un autre dont on attend de plus en plus, annoncé comme une future star incontournable du club (s'il ne se laisse pas tenter par d'autres cieux auparavant), le sauveur contre Auxerre, à savoir Cana. Il s'impose à son poste et met de l'ombre à certains autres. Pour le reste, pas de véritable modification. On retrouve Alonzo dans les cages, Mendy sur le flanc droit, Déhu et Pierre-Fanfan pour compléter le quatuor défensif. M'Bami et Cana agiront dans l'axe du milieu de terrain, entourés respectivement de Fiorèse et Sorin. Boskovic attend son heure sur le banc.

Du coté des Sochaliens, on compte quelques absences de marque, dont Mathieu, Pedretti et Oruma. Boudarène vient prendre la place de ce dernier, tandis que Lonfat aura la lourde tache de remplacer Pedretti, précieux récupérateur et relanceur. Les Lionceaux reviennent d'un déplacement en Coupe d'Europe contre l'Inter de Milan, où à l'issue d'une prestation de qualité, ils ont quitté la compétition par la grande porte. Pour le reste, composition quasi classique, avec Santos et Frau en attaque, Chedli et Zaïri se chargent des ailes en milieu de terrain. Lacombe opte aussi pour une défense à quatre, avec Tall, Diawara, Flachez et Monsoreau. Gnanhouan semble définitivement avoir pris le meilleur sur Richert dans les cages. Indéniablement une équipe qui va s'avérer difficile à manier.

Les temps forts :

- Pauleta, surpris semble t-il de récupérer un centre hasardeux de Reinaldo, manque d'ouvrir le score, alors qu'il se trouvait bien placé. La frappe trop molle trouve les bras de Gnanhouan (3'). Le PSG rentre bien dans sa rencontre.

- Belle animation offensive des Sochaliens. La réponse se veut immédiate, avec une accélération de Zaïri qui déborde Sorin et Cana, avant que Chedli n'enlève trop sa frappe, qui frôle la lucarne (4').

- Centre en retrait de Fiorèse qui trouve Pauleta, après un excellent débordement. Le Portugais se manque pour la deuxième fois de la soirée (18').

- Centre de Sorin au second poteau qui se voit prolongé par Pauleta. Fiorèse jaillit. Prit dans son élan, il ne parvient pas à cadrer sa frappe (36').

- Paris obtient un coup franc indirect excentré. Déhu l'ajuste et Heinze récupère de demi-volée. Sa reprise du pied droit vient flirter avec le poteau droit (47').

- Le PSG est revenu avec d'énormes intentions et attaque. Pour visblement empêcher Pauleta de se retrouver en excellente position, seul devant le gardien sochalien, Monsoreau commet une main. Monsieur Sars désigne le point de penalty. Le portugais ne se fait pas prier et le transforme (1-0, Pauleta, 50'). Les Parisiens peuvent logiquement penser avoir réussi le plus difficile.

- Une impression confirmée dans les secondes suivantes, puisque Gnanhouan se voit contraint d'intervenir, sur une frappe cadrée de Pauleta. Ce dernier a bien profité d'un service en profondeur, après avoir déjoué la surveillance de Montsoreau (52').

- Les Sochaliens surprennent la défense parisienne. Zaïri confirme son excellente prestation et ses velléités offensives. Il trouve idéalement Tall sur son coté droit. Ce dernier centre, pour l'incontournable Santos. Le nouveau champion d'Afrique récupère, contrôle parfaitement, fixe Alonzo et ajuste une puissante frappe en pivot du pied droit (1-1, Santos, 54'). Les Lionceaux confirment leur sérénité.

- Le match baisse considérablement d'intensité. Il faut attendre avant de retrouver une véritable occasion. Celle-ci se voudra sochalienne. Frau se présente dans l'axe au-devant d'Alonzo. Le meilleur buteur sochalien ne se pose aucune question, mais se heurte à la vigilance de Alonzo qui détourne superbement (73').

- Sur un corner parisien, Déhu lâche une reprise de la tête qui prend à défaut le portier sochalien. Gnanhouan peut respirer, puisqu'un défenseur vient contrer in-extrémis (79').

- On rentre déjà dans les ultimes secondes de la rencontre. Halilhodzic a procédé à la rentrée de Touré à la place de Reinaldo, tandis que Lacombe joue le match nul, avec la sortie de Santos et la rentrée d'un défenseur. Touré obtient la dernière grosse occasion. Sur un centre de Heinze, il place une tête juste au-dessus de la transversale (93'). Le Parc affiche logiquement sa déception.

La prestation des Parisiens :

Forcément la plupart des supporters Parisiens qui restent déçus par ce score de parité, chercheront à relativiser et à se rassurer. Il convient de ne pas jeter tout à la poubelle, loin de là, puisque le PSG a globalement dominé la rencontre. Prenons un peu de recul ! Déjà, parce que Sochaux ne se veut pas n'importe quelle équipe. D'autre part, parce que hormis une deuxième mi-temps plus hachée, on aura assisté à une rencontre agréable. Si on ne s'intéresse qu'au classement, alors oui les Parisiens ont raté leur coup. En revanche, sur le terrain, il en aura été autrement. Les joueurs continuent de mouiller le maillot, de se livrer et ne désolidarisent pas. Le début de rencontre a été bon, avec des Parisiens qui ont bien utilisé les espaces. Ils ont déployé le jeu sur les ailes, profitant du retour de Fiorèse sur l'aile droite et ont dominé ainsi la première période. Le rythme se décèlera après l'égalisation sochalienne, à laquelle ils ne semblaient pas préparés. Du coup, petit coup de moins bien où l'organisation en milieu de terrain se voulait nettement moins décisive et le marquage dans l'ensemble insuffisant sur les attaquants. Sochaux en a profité pour intensifier la pression. Le PSG a toutefois repris le match à son compte, avec une excellente coordination entre les montées et les retours défensifs. Cette pression s'est concrétisée par plusieurs corners qui auraient pu permettre d'arracher la victoire, sans un excès de précipitation.

Sur l'ensemble, M'Bami a bien organisé le jeu parisien en milieu de terrain, pour ne pas dire impérial. Alonzo n'avait pas grand chose à faire, mais a été bon notamment sur une sortie déterminante et une manchette en seconde période au-devant de Frau. Reinaldo a rempli son rôle de doublure en attaque, parce qu'il a su poursuivre ses actions jusqu'au bout sans se relâcher. Pauleta, malgré un but sur penalty (son douzième), n'aura pas satisfait entièrement. Il laisse comme impression son manque de réalisme devant les cages sur ses trois premières occasions. En défense, le marquage de Santos aura été trop juste. Si Mendy a un bon jeu geste défensif, il ne cesse d'agacer en multipliant toujours les centres ratés. La rentrée de Touré n'aura pas apporté d'intensité supplémentaire pour provoquer la différence. On ne doit pas oublier Fiorèse, très remuant sur son aile et qui a véritablement progressé tout au long de la saison. Heinze a su maîtriser ses ardeurs, face à un Zaïri de plus en plus menaçant. Déhu a d'ailleurs rappelé cette combativité et cette solidarité exemplaire. Il a reconnu le talent des Sochaliens. Évidemment, on y retiendra plus de frustration qu'autre chose, simplement à cause d'un petit but. Halilhodzic regrette la précipitation dans le choix des dernières passes, pas toujours très judicieuses. Lors de cette rencontre, le PSG a manqué de percussion et dénoté un certain désarroi, pour la première fois depuis bien longtemps. Et où l'on reparlera de l'absence d'un certain numéro dix et de Ljuboja. Le PSG, sans ce dernier, ne serait-il plus aussi efficace, alors que les épreuves Heinze, Fiorèse ont été surmontées avec un moindre mal ? Réponse lors des prochaines soirées, puisque si la Ligue des Champions reste en bonne voie, il convient de ne pas se relâcher. Quant à Boskovic, s'il n'est pas rentré, cela reste sans doute le signe d'un manque certain de préparation et de confiance pour une telle affiche.

la prestation des Sochaliens :

Les Lionceaux engrangent de la confiance au fil des matches. Dès le début de la rencontre, on a pu constater que lors des grands rendez-vous et malgré un public hostile, ils savent tenir tête à leurs adversaires, sans panique et en posant le jeu. On a vu un très grand Zaïri, non seulement dribbleur, mais sachant parfaitement s'infiltrer sur l'aile droite, notamment en tout début de rencontre. Il a fourni de tels efforts intenses, qu'Isabey le remplaçait en seconde période. Le marquage des attaquants Sochaliens se sera voulu trop juste, relativement au vu du résultat, lorsque l'on songe aux espaces dont auront su profiter régulièrement Santos et Frau. Le premier inscrit le but de l'égalisation, tandis que le second peut regretter ses deux duels perdus contre Alonzo. Autre belle satisfaction pour Lonfat qui aura bien relayé le ballon entre sa défense et ses attaquants. On ne peut évoquer la prestation des Sochaliens, sans un mot pour l'homme de l'ombre. Il s'agit de Guy Lacombe. L'entraîneur sochalien a su mettre en place une tactique précise pour maîtriser les velléités offensives d'un PSG ultra motivé par la perspective de la Ligue des Champions et un public survolté. Les leçons des matches en Coupe d'Europe portent leurs fruits pour apprendre à gérer sans panique et à provoquer de nombreux hors-jeux. Et si Monsoreau concède le penalty, ce n'est que pour mieux empêcher Pauleta de venir prendre le meilleur sur son gardien. Un geste courageux qui vaut le coup d'être souligné, car le capitaine des Lionceaux a lui aussi réalisé un très bon match, tout comme Boudarène que l'on aura vu ne pas hésiter à venir au marquage serré sur son vis-à-vis. En tous les cas, les Sochaliens qui ont cherché logiquement à gagner du temps, peuvent revenir auréolés de ce match nul, au vu de leur principal objectif : l'Europe !

Frustration parisienne et satisfaction sochalienne ! Les Lionceaux peuvent continuer la conquête de leur rêve de Ligue des Champions, en demeurant à deux longueurs du PSG. En revanche coté parisien, l'occasion de reléguer Auxerre et Sochaux bien loin du podium reste synonyme de pression. Quant au titre, il semblerait bien présomptueux d'y songer, au vu d'un calendrier qui risque d'apporter son lot de surprises à chaque week-end. Après deux grosses journées, le PSG se rendra au Mans, avant de recevoir Ajaccio. Le mois d'Avril s'annoncera plus rude, avec des réceptions de clubs en embuscade, comme Nantes et Marseille, puis Lyon lors de l'avant dernière soirée.


Fiche technique :

PSG 1-1 Sochaux (0-0)
Parc des Princes / Spectateurs : 42 000 environ
Arbitre : M. Sars
Buts : Pauleta (49' s.p.) / Santos (55')
Avertissements : Fiorèse (44'), Cana (81'), Pauleta (95') / Zaïri (55'), Gnanhouan (94'), Chedli (95')

Les équipes :

PSG : Alonzo, Mendy, Déhu (cap), Pierre-Fanfan, Heinze, Fiorèse, M'Bami, Cana, Sorin, Pauleta, Reinaldo (Touré, 88')

Sochaux : Gnanhouan, Tall, Diawara, Flachez (cap), Monsoreau, Zaïri (Isabey, 69'), Boudarène, Lonfat, Chedli, Frau, Santos (Raschke, 90')



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