Les faits marquants de l'actualité du ballon rond : cette semaine, côté valeurs en hausse, Lyon se révolte, Lemerre retour gagnant et Reyes est un Gunner. Pour les valeurs en baisse, Monaco surpris, Le vol de Madrid et Qatartempion.

Les valeurs en hausse

Lyon se révolte

Considérablement secoué après sa sévère élimination en Coupe de France (4-1) par Monaco, le club rhodanien a lavé son linge, devenu sale, en famille et est revenu tout propre de son voyage à Auxerre, victoire (2-1). Entre temps, Dhorasoo a été la première victime de la déconvenue en Coupe. Ecarté du groupe, on lui reproche son manque d'implication dans le collectif. Paul Le Guen, et sa réticence à le faire jouer régulièrement, étant le premier avec qui le courant semble débranché. De plus, au regard de la pitoyable seconde période lyonnaise sur le Rocher, Réveillère et Müller se sont retrouvés sur le banc contre l'AJA. Le remaniement fait, on attendait les Gones au tournant. Celui d'une saison dont le verdict est incertain et où l'opportunité incroyable de recoller à Monaco était idéale. Forts de leurs trois précédentes victoires à Auxerre, les Lyonnais ont donc, encore une fois, répondu présent. Une rengaine lassante, c'est seulement une fois au pied du mur que l'OL redevient une grande équipe, mais efficace en fin de compte. Certes, les Rhodaniens ont souffert et ont perdu Juninho pour trois semaines, mais l'opération comptable est inespérée. Monaco n'est plus qu'à quatre points et Auxerre est relégué à trois. A l'approche du sprint, l'OL est encore et plus que jamais en course.

Lemerre retour gagnant

Il avait quitté la France et les Bleus en pestiféré, on le retrouve à la une du football avec un nouveau titre de Champion continental. Après l'Euro 2000, Roger Lemerre, sélectionneur de la Tunisie, a donc remporté la CAN 2004 avec les Aigles de Carthage. On avait perdu un coach respecté puis gloussé, on a retrouvé les deux images à la fois durant cette CAN. Celle du père protecteur pour ses joueurs et pour ses adversaires - son accompagnement du Congolais Lualua aux vestiaires après son explulsion du terrain, fut un réel beau geste - à celle de ses récriminations envers les avis émis par la presse et les communiqués laconiques qui en ont découlé. Visiblement toujours marqué par l'échec avec les Bleus, il ne s'est pas plus ouvert aux autres si ce n'est aux siens : ses joueurs, à qui il a tout donné - rage et discipline - et à sa femme, qu'il est allé embrasser, comme seul témoignage de son contentement, après la qualification et la victoire finale. Fidèle à lui-même, Lemerre a continué à déranger certains mais a contenté tout un peuple. Tel un missionnaire, il est arrivé à rassembler mais est reparti seul, alors que la fête tunisienne commençait. Tel est peut-être son destin. Il semble tellement bien vouloir l'entretenir...

Reyes est un Gunner

Le jeune Espagnol José Antonio Reyes, récent transfuge du FC. Séville, a justifié, le temps d'un huitième de finale de Cup contre Chelsea, son transfert mirobolant (plus de 25 millions d'Euros), en inscrivant un superbe doublé pour une victoire 2-1. Une frappe magnifique du gauche, des vingt mètres, a fini dans la lucarne et un petit tir croisé a suffi pour crucifier Chelsea en l'espace de sept minutes alors que les Blues menaient au score. En l'absence de Thierry Henry, blessé, Arsène Wenger peut donc s'enorgueillir de la performance de son nouveau canonnier, ainsi que ses adjoints, qui sont allés le superviser plus de cinquante fois avant de le recruter. Reyes, ce jeune inconnu pour la plupart, symbolise bien toute la science du coach d'Arsenal dans ses choix de joueurs. Après avoir chipé Anelka au PSG, et transformé Henry - un ailier parfois maladroit en un avant-centre exceptionnel - il s'est penché désormais sur Reyes. A en croire ses débuts, l'opération s'avère une fois de plus juteuse. En tout cas, il est bel et bien un Gunner depuis ce week-end.

Nous aurions également pu évoquer ici le superbe exploit de Brive, L'envolée de Gnanhouan sur Deïvid, ou l'échappée de Brême.

Les valeurs en baisse

Monaco surpris

Sa large victoire en Coupe (4-1) sur Lyon a été surprenante et flatteuse. Ce jour là, Morientes était en veine et toutes ses tentatives ont fait mouche. Samedi, contre Lille, la chance avait décidé de changer de côté. Wimbee a été à la parade sur ses essais cadrés et d'autres ont effleuré sa cage. Morientes est donc resté muet et les Monégasques coits. Plus grave, Roma a perdu de vue le ballon et s'en est aperçu trop tard. La défaite est venue à la surprise générale et relance ainsi, pour la unième fois, le Championnat. Forts marris, les Monégasques accusent, comme Lyon la semaine passée face à Guingamp, la malchance mais les pertes de Giuly et de Squillaci durant la partie tendent à prouver qu'elle n'est peut-être pas la seule coupable. Lyon vient de se remettre de son contretemps en gagnant à Auxerre. Monaco reçoit Montpellier au prochain match. Pas de quoi s'affoler. La roue tourne apparemment pour tout le monde.

Le vol de Madrid

Le Real Madrid a concédé le nul (1-1) face à Valence, lors du match au sommet de la Liga. Un résultat inespéré au vu de la faute, plus que bénigne, sifflée sur Raul, dans les arrêts de jeu, qui a permis au Real de sauver sa place de leader. La polémique déclenchée par ce penalty déchaîne actuellement toute l'Espagne et accroît le ressentiment de toutes les Provinces envers le club du Roi et de sa Capitale. Cette image vient du temps où Franco avait "persuadé" Di Stefano de rejoindre le Real au lieu du Barça. Stigmatisé depuis cette époque, le «club du gouvernement» est de plus en plus haï de par son arrogance galactique. Et quand vient s'y mêler des avantages arbitraux, la colère ressurgit encore plus fort. Le slogan entendu sur les terrains adverses, «Asi gana el Madri» (c'est comme cela que gagne le Real) «, était déjà à la mode depuis plusieurs semaines, tout non pro madrilène le fait sien désormais. On ne sait où la polémique s'étendra, toujours est-il que des restes de cette» affaire d'Etat seront peut-être patents à la fin de saison. Car aujourd'hui, c'est bien le Real Madrid qui est toujours devant...

Qatartempion

Après l'arrêt Bosmann, l'arrêt Malaja, la possible sélection de joueurs déjà sélectionnés dans un autre pays jusqu'à l'âge de vingt-et-un ans, voici que le Qatar, après avoir naturalisé des Kenyans en athlétisme, veut en faire de même avec les footballeurs et son équipe nationale dirigée par le Français Philippe Troussier. Prenant exemple sur la Tunisie, avec les Brésiliens Clayton et Santos, la naturalisation de joueurs n'ayant plus aucune chance d'évoluer sous les couleurs de leur pays pourraît être envisagée afin de qualifier l'équipe Qatari pour la Coupe du Monde 2006. Troussier se tournerait alors logiquement vers des joueurs qu'il connait et dont il parle la langue : des Français. Ainsi, sont évoqués les noms de Nouma, Piquionne, Ziani ou Lachuer. Une éventualité qui pourrait bien voir le jour, le pouvoir de séduction, sonnant et trébuchant, pouvant facilement incliner les joueurs à y répondre favorablement. Un fait qui est suffisamment pervers et antinomique à une sélection nationale pour mettre en émoi tout amoureux des compétitions internationales des Nations dont Maxifoot fait parti. Malheureusement, il est à craindre que le précédent réussi de la Tunisie, avec sa victoire à la CAN, fasse réellement école...

A l'inverse, l'écroulement de Montpellier, les départs de Bernardet et de Goudet, ou le Vidéo Gag de Roma auraient pu également être à l'affiche.

Merci, et à la semaine prochaine !