Peu de mouvements, des finances insuffisantes, le mercato 2003/2004 est bien terne. Seuls l'OM, Bastia et Guingamp en ont profité pour bouleverser leur effectif. Retrouvez un bilan du mercato en Ligue et Ligue 2 dans cette nouvelle édition du Journal des Transferts !

Le Journal des Transferts sera diffusé tous les MERCREDI et VENDREDI jusqu'à la fermeture du marché. Le JDT a pour but de vous faire un point, un bilan sur l'essentiel à retenir de l'activité des transferts. Cette chronique est complémentaire de la rubrique quotidienne "Dernières brèves" .

LES INFOS A L'AFFICHE

Un mercato bien morne

Une soixantaine de mouvements pour la Ligue 1, deux fois moins pour la L2. A quoi peut bien servir le marché des transferts hivernal ? Les saisons se suivent et se ressemblent pourrait-on dire, avec un déclin (irrémédiable ?) du nombre des transferts lors du mois de janvier. Financièrement les clubs sont au plus juste et tous pratiquent essentiellement les transferts sous forme de prêts. La CAN 2004, qui concerne une cinquantaine des joueurs de L1 et de L2, aurait pu inciter les clubs à se renforcer conséquemment… Ce fut loin d'être le cas puisque Lens et Sochaux, les deux équipes les plus touchées par cet événement, n'ont recruté qu'un joueur chacune.

Les clubs les plus actifs lors de ce mercato sont donc, comme souvent, ceux les plus en difficultés sportivement (Lille, Guingamp, Ajaccio, OM) et financièrement (Bastia). Les premiers espèrent faire la bonne affaire en recrutant les joueurs capables de leur faire atteindre leurs objectifs tels que se sauver de la relégation ou obtenir une place en coupe d'Europe. Les seconds vendent quelques uns de leurs meilleurs éléments pour les remplacer par des prêts et ainsi présenter des finances plus saines. Mais la grande majorité des clubs de L1 ont préféré préserver leur effectif par choix sportif, afin de conserver la cohésion d'un groupe, ou par nécessité financière : lorsque les caisses sont vides, difficile de recruter !

Cette tendance est très nette lorsque l'on s'aperçoit que deux tiers des transferts ont été effectués par les équipes placées entre la 10ème et dernière place du classement du championnat. Parmi les équipes de tête, excepté Marseille, seuls neufs joueurs vont débuter sous leurs nouvelles couleurs. Le mercato est donc surtout l'occasion pour les mal classés de tenter le tout pour le tout afin d'assurer leur survie en L1.

OM : un club en crise ?

Bien que Christophe Bouchet réfute tout idée de crise, l'OM en présente pourtant toutes les caractéristiques : un classement décevant par rapport aux ambitions déclarées en début de saison (le titre de champion), des supporters qui grondent, un entraîneur éjecté lors du mois de janvier, et un recrutement massif pendant le mercato. Fabien Barthez (Man Utd), Demetrius Ferreira (Bastia), Laurent Battles (Bastia), David Sommeil (Man city) et Koke (Malaga) sont les nouvelles têtes de l'effectif olympien. Plus d'une recrue par ligne ! Et signe des difficultés financières du club, pratiquement tous ces joueurs ne sont que prêtés… En contrepartie, exit les Van Buyten (Man City), Laurenti (Ajaccio), Fernandao (Toulouse) et Sytchev (Lokomotiv Moscou). Deux attaquants quittent la canebière alors que les marseillais manquent de buteurs actuellement. Van Buyten est jeté dehors alors qu'il constitue l'une des valeurs sûres du club. Barthez remplace un Runje solide jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il n'a plus la confiance de ses dirigeants : «je suis la cinquième roue du carrosse. Je suis là pour dépanner en attendant la qualification de Barthez (...) j'ai compris qu'on ne me faisait pas confiance» . Un mercato bien étrange donc. Et malheureusement pour le gardien croate, il n'aura pas trouvé preneur. Runje se fait aucune illusion d'ailleurs, il n'y aura pas de réelle concurrence avec fabien Barthez, le portier de l'équipe de France. Ce mois de janvier semble bien être un sérieux accroc dans le bilan de Christophe Bouchet. Toutefois, la grande majorité des recrues sont des valeurs sûres du championnat, au caractère trempé et à l'expérience certaine. Cela suffira-t-il pour attraper le wagon de la Ligue des Champions ?

Le PSG fait avec les moyens du bord

«Il faut faire un effort, car il manque effectivement des joueurs. Chaque poste doit être doublé, mais il est trop tôt pour dire s'il y aura une, deux ou trois arrivées. Je ne demanderai pas de rallonge à Canal +. Nous avons un budget à gérer et à respecter. A nous de nous débrouiller. Nous comptons sur des départs» , déclarait Francis Graille au début du mois de décembre. Mais financièrement le PSG ne disposait d'aucune marge de manoeuvre, Hugo Leal ou encore Alioune Touré sont restés. Seuls Paulo César (Santos), Bartholomew Ogbeche (Bastia) et quelques jeunes joueurs du centre de formation ont quitté le club de la capitale. Vahid Halilhodzic n'a réussi à obtenir en contrepartie que les seuls Danijel Ljuboja (Strasbourg) et Habibou Traoré (Gueugnon). Et encore, le second joueur est un pari sur l'avenir qui ne bouleversera pas le onze de départ. Les dirigeants parisiens ont donc opté pour la préservation de l'effectif, par nécessité, et ont réussi à garder Gabriel Heinze, courtisé un temps par Chelsea. Voilà la principale satisfaction du côté parisien, avec la hausse du niveau de jeu d'Hugo Leal et Sorin. Quant à Ljuboja, sa touche technique et sa qualité de conservation du ballon devrait aider les Parisiens à atteindre leurs objectifs… si le Serbo-monténégrin retrouve son efficacité !

On ne change pas une équipe qui gagne

Monaco n'avait de pas d'autre solution de toute manière. La situation économique du club n'autorisait aucun recrutement. Le club de la principauté s'est surtout attaché à prêter ses joueurs peu utilisés (Sébastien Carole à West Ham et Souleymane Camara à Guingamp). Les dirigeants de l'OL ont envisagé un temps de recruter un attaquant pour pallier à l'absence sur blessure de Giovane Elber. Solution finalement écartée et le club champion de France aura préservé son effectif au complet, Dhorasoo et Carrière refusant de partir. Les deux remplaçants de luxe espèrent toujours s'imposer dans le onze titulaire et participer pleinement à l'aventure lyonnaise en Ligue des Champions. Quant à Auxerre et Sochaux, ces deux équipes connaissent une période faste avec une qualité de jeu qui fait le bonheur des spectateurs. Cependant, le club de l'AJA s'apprête à vivre un été difficile avec les départs de Cissé (vers Liverpool), de Boumsong (Glasgow Rangers), d'Olivier Kapo (libre de tout contrat à la fin de la saison), voire de Mexès. Seuls Nantes et Nice ont fait quelques frais avec l'arrivée de joueurs libres (Moldovan au FCNA, Simone et Léonard à l'OGC) et le recrutement en Loire-Atlantique de Keseru (FC Ordea) et Yapi Yapo (Beveren). Il est vari que ces deux équipes souhaitaient remédier à leurs carences offensives, voire apporter une certaine profondeur au banc. Le FC Nantes fait d'ailleurs la bonne affaire de ce mercato puisque Viorel Moldovan s'est montré immédiatement décisif avec quatre réalisations en cinq matches.

Du mouvement chez les équipes mal classées

Les dirigeants de l'En Avant Guingamp ont souhaité corriger leur recrutement raté du début de saison en se séparant de Fuentes (prêté à Velez Sarsfield) et de Cabanas (Grasshopper Zurich) pour les remplacer par Saveljic (Bastia), Shereni (Istres) ou encore Souleymane Camara (prêté par l'ASM). D'autres équipes (Ajaccio, Metz, Lille) se sont largement renforcées en obtenant de nombreux prêts, dans un seul but : éviter la relégation. Le Mans et Toulouse sont les exceptions notables puisque leurs entraîneurs respectifs font confiance à leur groupe, malgré leur position précaire en championnat. D'ailleurs Eric Mombaerts (entraîneur du TFC) et Thierry Goudet (coach du MUC) sont toujours en place, performance qui, au vu du classement (18ème et 19ème respectivement) est plus que remarquable. Le TFC s'est tout de même attaché les services de Fernandao en prêt. Enfin, quant aux autres clubs, le mercato était surtout l'occasion de se séparer des joueurs inutilisés (Lucas et OPelé à Rennes), décevants (Pochettino à Bordeaux et Delaye à Rennes) ou encore d'épurer des comptes précaires avec le départ de quelques joueurs (Ljuboja de Strasbourg, Battles et Ferreira du SC Bastia).

La Ligue 2

La faiblesse du mercato est encore plus criante en L2 où l'on compte deux fois moins de mouvements par rapport à la Ligue 1. Seul le leader, Istres, s'est montré ambitieux en engageant pas moins de six joueurs : Eyemeni (libre), Leonardo (Juventude), Mouret (libre), Pelé (Rennes), Rivière (prêté par Guingamp) et Simic (prêté par l'OFK Belgrade). Sinon, la majorité des clubs se sont limités au recrutement, le plus souvent en prêt, d'un ou deux joueurs. Besançon, lanterne rouge du championnat, s'est même permis de ne procéder à aucun recrutement !

Faut-il supprimer le marché des transferts hivernal ? La question mérite d'être posée après un énième mercato bien terne et peu mouvementé. Les dirigeants de club essaient tout au plus de corriger leurs erreurs de recrutement d'inter-saison ou d'enrichir les caisses du club. Mais l'argent fait défaut et nombreux sont les joueurs (Runje, Leal ou Carrière pour en citer quelques uns), à ne pas trouver preneur.

Merci de votre fidélité et rendez-vous vendredi prochain pour un bilan du marché des transferts étranger !