Equipe de France : à 78 jours du Mondial, les Bleus sont très loin du compte
Battue par la Colombie (2-3), vendredi dernier, l'équipe de France s'est reprise en Russie (3-1), mardi. Deux matchs amicaux qui n'ont pas vraiment rassuré Didier Deschamps à un peu plus de deux mois de la Coupe du monde.
A 78 jours de l'ouverture officielle de la Coupe du monde, l'équipe de France a encore énormément de boulot. S'il n'y a aucun doute sur le fait que Didier Deschamps dispose de joueurs très talentueux, les deux matchs amicaux contre la Colombie (défaite 3-2) et la Russie (victoire 3-1) ont confirmé les nombreuses carences dont souffre cette équipe.
Une défense bancale, des latéraux peu rassurants
Probablement la plus grosse déception de ce dernier rassemblement avant le Mondial. Brillants en club, Raphaël Varane et Samuel Umtiti ont déçu. Associés contre la Colombie, le Madrilène et le Barcelonais n'ont pas convaincu, multipliant les erreurs. Une fragilité inquiétante à l'approche du Mondial. Contre une Russie très faible, les Bleus ont moins souffert mais ont tout de même concédé un but largement évitable, avec cette fois-ci Laurent Koscielny pour accompagner le Blaugrana. Peu importe la paire qui formera la charnière défensive l'été prochain, elle devra montrer autre chose.
Dans les couloirs, c'est peut-être pire. Sur les quatre buts encaissés sur ces deux matchs, trois sont arrivés par les côtés. A droite comme à gauche. Face aux Cafeteros, Djibril Sidibé et Lucas Digne ont souvent pris le bouillon. Contre la Sbornaja, la réalisation de Smolov est due à une absence de Lucas Hernandez dans son couloir. Si offensivement, les latéraux ont les capacités d'apporter le danger, ils n'ont pas du tout rassuré sur le plan défensif. Face à des formations d'un autre niveau, il faudra là-aussi montrer un visage bien plus reluisant.
Un milieu pas assez créateur
A deux contre la Colombie, à trois face à la Russie. Des différences ? Pas vraiment. Le milieu de terrain reste un vrai casse-tête pour Deschamps. Si N'Golo Kanté s'est montré très actif et efficace à la récupération, que Blaise Matuidi a également fait preuve de courage, on attend toujours qu'un joueur brille dans l'entrejeu. Paul Pogba, passeur décisif mardi, a alterné le bon et le moins bon. Le problème reste le même avec le Red Devil. Quelle est sa position préférentielle afin qu'il puisse exprimer son talent de la meilleure des façons ?
Si on n'a pas assez vu Corentin Tolisso, qui n'a disputé que 25 minutes contre la Russie, Adrien Rabiot a lui énormément déçu en livrant une pâle copie à Saint-Pétersbourg. On l'a donc compris, l'équipe de France recherche toujours son métronome capable de créer le décalage au milieu. Aucun des joueurs présents lors de ce rassemblement n'a montré qu'il avait les épaules assez larges pour assumer cette responsabilité.
Seuls Lemar et Mbappé ont surnagé devant
Offensivement, il est clair que la France dispose d'éléments capables de dynamiter n'importe quelle défense. Mais sur les 180 minutes disputées, seules les 30 premières minutes ont montré un semblant de jeu collectif entre les attaquants. Parmi eux, Thomas Lemar a été le plus convaincant. A droite, à gauche ou dans l'axe, le Monégasque a été le seul à faire des différences notables en réalisant le lien avec ses partenaires du milieu. Antoine Griezmann aussi, dans une moindre mesure.
Kylian Mbappé a également brillé à sa manière. Intéressant lors de la première demi-heure au Stade de France, avec une belle passe décisive pour Lemar, le Parisien s'est montré très efficace dans une position d'avant-centre contre la Russie avec un doublé. Un poste où il a réussi à faire de grosses différences, au contraire d'Olivier Giroud, qui a lui déçu sur le premier match malgré son but, à l'instar d'Ousmane Dembélé et Anthony Martial, qui n'ont pas du tout été transcendants face aux Russes.
La question du leadership
Au-delà des considérations techniques et tactiques, il reste un problème majeur dans cette équipe : le manque de leadership. Car si les Bleus ont du talent à revendre, aucun d'entre eux n'a montré qu'il pouvait se comporter comme un patron. Hugo Lloris semble toujours aussi effacé malgré son statut de capitaine. Varane et Umtiti, qui devraient naturellement endosser ce rôle, n'ont pas encore les dents assez longues pour le faire.
Même constat pour Pogba et Griezmann. Avec désormais 51 sélections chacun, des finales de Ligue des Champions et des compétitions internationales disputées, les deux stars du groupe rechignent à prendre cette responsabilité. Un vrai problème pour Deschamps, qui aura absolument besoin d'un aboyeur parmi ses joueurs de champ pour remobiliser ses troupes. A 78 jours du Mondial, la situation n'est pas alarmante pour les Bleus. Mais sans un patron digne de ce nom, il faudra démultiplier les efforts et se serrer les coudes pour espérer aller loin dans cette compétition.
Quel bilan pour l'équipe de France après ces deux matchs amicaux ? Êtes-vous rassurés par les Bleus ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans l'espace «Ajouter un commentaire» …
