Les Bleus sont tombés de haut à Hampden Park où ils ont été battus (1-0) par une équipe écossaise opportuniste certes, mais largement à leur portée. Alors qu'elle avait match en main, l'équipe de France s'est faite surprendre après la pause et perd une belle occasion de s'emparer de la tête du groupe.

Les coulisses de la rencontre

L'Ecosse accueille la France sans pression à Hampden Park mais avec une réelle détermination. L'occasion est belle de se mesurer au vice champion du Monde, tombeur qui plus est des champions du Monde italiens il y a un mois. Premiers du groupe après deux victoires en autant de matchs, les coéquipiers de Fletcher souhaitent confirmer contre un gros bras du groupe ce qui les placerait en très bonne position en vue de la qualification pour l'Euro 2008. Si la route est encore longue et si un match nul serait déjà un bon résultat, les Ecossais rêvent secrètement de manger du coq. «Je veux gagner contre la France et on est plusieurs à vouloir leur scalp pour nous mettre dans une position encore meilleure,» lance Fletcher avant la rencontre. Walter Smith a pourtant choisi une tactique prudente au coup d'envoi avec un seul attaquant, FcFadden, et avec trois défenseurs centraux et deux milieux de terrain défensifs. Une tactique inhabituelle à domicile qui prouve que le sélectionneur écossais craint particulièrement l'équipe de France.

Les Bleus sont sur leur nuage. Depuis la 2e mi-temps contre le Togo en Coupe du Monde, les hommes de Raymond Domenech sont sur une dynamique exceptionnelle et ne semblent plus avoir aucun souci. Le retrait de Zidane n'est plus un problème, l'équipe de France a trouvé un équilibre et retrouvé son lustre d'antan. Le sélectionneur veut profiter de la bonne santé de son équipe pour engranger un maximum de points. Ce qui est pris n'est plus à prendre, comme dirait l'autre, et une victoire à Glasgow qualifierait quasiment la France pour l'Euro 2008 à moins d'une catastrophe. Dans un stade qui ne rappelle pas que de bons souvenirs aux Français et en particulier à Saint-Étienne, les Bleus sont prévenus de l'ambiance et de l'engagement physique qui leur seront proposés à Hampden Park. Domenech aurait pu craindre un relâchement de ses joueurs si la première place du groupe n'était en jeu. Incertain depuis le milieu de semaine, Gallas a finalement dû déclarer forfait et Boumsong le remplace au côté de Thuram. Vieira en revanche est bien présent au coup d'envoi, tout comme Trezeguet, associé à Henry en pointe.

Les moments forts de la rencontre

- Henry perce le rideau écossais plein axe, élimine deux joueurs et se fait faucher par le troisième à vingt-deux mètres du but. Henry se fait justice lui-même en tirant le coup franc mais son tir brossé du droit heurte le poteau de Gordon (9').

- Ribéry frappe un coup franc rentrant depuis le long de la ligne de touche côté gauche. Vieira se retrouve seul face à Gordon et catapulte le ballon de la tête au fond des filets mais le but est refusé fort justement pour une position de hors-jeu du Français (19').

- Vieira repique dans l'axe et tente de servir Trezeguet en position de hors jeu. La passe est contrée par deux Ecossais et revient finalement sur Trezeguet dos au but. L'attaquant français marque d'une superbe bicyclette mais l'arbitre refuse encore le but pour la position de hors jeu initiale de Trezeguet (21').

- Les Français ont mis le pied sur le match. Le centre de Sagnol est contré et échoue finalement dans les pieds de Malouda au second poteau. Sa frappe du gauche passe tout près de la lucarne opposée (24').

- La ferveur monte d'un cran à Hampden Park pour le premier corner écossais. Hartley le bote sortant au second poteau pour Caldwell de la tête mais Coupet peut se saisir du ballon sans problème (37').

- Le match s'est équilibré depuis le retour des vestiaires. La pression remonte d'un cran pour un nouveau corner écossais. La frappe forte et sortante de Hartley traverse toute la surface. Posté au second poteau, Caldwell coupe bien la trajectoire et ouvre le score dans une ambiance hystérique (1-0, 67').

- Les Ecossais procèdent en contre désormais. Hartley lance parfaitement Caldwell qui prend le meilleur sur Boumsong à l'entrée de la surface et oblige Thuram à dégager le danger en corner (79').

- les Bleus pressent devant le but pour égaliser. Malouda centre du gauche depuis l'aile droite vers le second poteau pour Henry qui ne peut appuyer suffisamment sa tête et permet à Gordon de capter le cuir (87').

- Les Tricolores font le siège du but écossais. Henry contrôle dos au but en plein coeur de la surface et décale bien Sagnol côté droit qui centre fort devant le but. Saha se précipite mais Gordon est le plus prompt et capte encore le ballon (89').

La prestation écossaise

L'Ecosse a décidé de ne pas presser la France mais plutôt d'attendre sagement en défense afin d'aspirer les Bleus pour mieux les contre-attaquer. Connaissant la qualité technique des Bleus, Smith a préféré jouer le match nul avant d'espérer mieux. Les Britanniques ont ainsi évolué contre-nature, comme s'ils étaient à l'extérieur, en laissant l'initiative aux Tricolores. S'ils ont nettement plié sous les assauts de Henry et consort, les coéquipiers de Fletcher n'ont pas cassé. En revanche, ils ne pouvaient espérer mieux avant la pause tant leurs efforts défensifs se sont répercutés sur leurs velléités offensives, quasi inexistantes. Les Ecossais ont eu tendance à jouer de longs ballons inexploitables avec un seul attaquant. Un peu plus audacieux après le repos, les Ecossais sortaient enfin de leur boite et proposaient leurs véritables atouts. Plus pressant physiquement et engagés offensivement, ils ont livré le combat tant attendu et pris l'avantage au score sur corner. Si près de l'exploit, les hommes de Smith ont alors reformé leur carapace défensive pour tenir le résultat.

Seul face à Thuram et Boumsong, McFadden a fait ce qu'il a pu mais a largement manqué de soutien pour espérer se retrouver en position favorable devant le but de Coupet. L'attaquant écossais aurait même dû être expulsé à l'heure de jeu pour un deuxième carton jaune oublié par l'arbitre. Dans les buts, Gordon a permis de tenir le score en fin de partie quand l'équipe de France a fait le siège devant son but. La rentrée de Garry à l'heure de jeu à la place de McCulloch a fait du bien au milieu de terrain. Ferguson et Caldwell ont également posé des problèmes dans l'entrejeu. Mention spéciale pour le second, auteur du seul but du match. A défaut d'être brillante, la défense centrale a bien muselé Trezeguet mais a souvent été débordée par Henry. Hartley et Alexander ont eu bien du mal à contrôler leur couloir face à Sagnol et Ribéry.

La prestation française

Face au bloc écossais, les Français devaient éviter de passer dans l'axe, cadenassé par trois défenseurs et deux milieux. Henry y est toutefois parvenu à plusieurs reprises en percussion, mais le jeu s'est logiquement développé dans son ensemble depuis les ailes avec de nombreuses montées de Sagnol. Face à l'attentisme écossais, l'équipe de France a rapidement pris le monopole du ballon. Les Bleus s'attendaient à un gros défi physique mais ce sont surtout les Ecossais qui ont souffert sous les coups de boutoir tricolores. Ultra dominateurs dans le jeu, comme rarement à l'extérieur, les Bleus pêchaient toutefois dans la finition. Les rafales de vent n'ont pas aidé, ni l'état de la pelouse, peu propices à la qualité du jeu. Conquérants avant le repos, les Bleus s'endormaient un peu au retour des vestiaires et ont semblé se décourager petit à petit face au mur écossais. Finalement, la bande à Domenech se faisait surprendre et pliait sur son point faible, les coups de pieds arrêtés. Piqués au vif par le but écossais, les Tricolores ont repris le match en main mais butaient de nouveau sur le bloc reconstitué des Ecossais.

Coupet n'a pas eu grand-chose à faire et n'a pas bougé sur le but écossais. Dans l'axe, Thuram et Boumsong n'ont laissé aucune chance à l'unique attaquant adverse avec une vigilance de tous les instants. Avec très peu de travail défensif, Sagnol a passé son temps dans le camp écossais en première mi temps et distillé de nombreux centres. Plus en retrait, Abidal est à créditer d'une partie sérieuse. La paire Makelele – Vieira a de nouveau fait merveille avant la pause avant de connaître quelques difficultés au retour des vestiaires. Leur expérience a toutefois été très précieuse dans l'entrejeu. Ribéry a été assez discret et a parfois manqué de spontanéité. Aucun rush à se mettre sous la dent et peu d'espaces pour lui pour s'exprimer. Devant, Henry s'est démené comme un beau diable. Il a percuté, décroché, frappé le poteau… Dans un autre registre, Trezeguet a été très peu servi et a attendu son heure qui n'est jamais venue. Remplacé par Saha, auteur d'une rentrée moyenne.

Ecosse - France : 1-0 (0-0)
Stade : Hampden Park (Glasgow)
Arbitre : M. Busacca (Suisse)

But : Caldwell (67’)

Avertissements : McFadden (29’), McCulloch (32’), Dailly (71’)

Les équipes :

Ecosse : Gordon - Dailly, Pressley, Weir, Alexander - Caldwell, Fletcher, Ferguson, Hartley, McCulloch (Garry, 59’) - McFadden (O’Connor, 72’)

France : Coupet – Abidal, Boumsong, Thuram, Sagnol – Makelele, Vieira, Malouda, Ribéry (Wiltord, 74’) – Trezeguet (Saha, 61’), Henry