Dimanche soir, à 20h45, place au « classique » du championnat de France. Un duel de titans au stade vélodrome entre deux places fortes du football français : l’Olympique de Marseille face au Paris St-Germain. Et pour mieux appréhender ce choc des frères ennemis, voici l’analyse complète, poste par poste, des forces en présence.

Un duel au soleil

L’OM, 3ème avec 27 points reçoit le PSG, 4ème avec 24 pts, on ne pouvait rêver plus belle affiche pour clôturer cette 15ème journée de Ligue 1 dimanche soir 30 novembre. Maxifoot passe au crible les forces et faiblesses de chaque secteur de jeu des deux rivaux pour mieux savoir en somme qui sortira vainqueur de ce « classique » de Ligue 1 version 2003-2004.

Historique

Sur les six derniers face-à-face OM-PSG, le bilan statistique est largement favorable à Marseille avec 3 victoires (4-1 en 2000 et deux fois 1-0 en 2001 et 2002), 2 nuls (0-0 en 1998 et 1999) et 1 seule défaite (3-0 en 2003). Et même si le PSG s’est imposé l’an passé avec fracas et un Ronaldinho monstrueux, cette victoire parisienne est la seule glanée au vélodrome en 20 ans. Donc, au niveau statistique, l’histoire des OM-PSG penche très nettement en faveur des marseillais.

OM : 8/10
PSG : 3/10

Les gardiens

A Marseille, « l’affaire » Barthez a bien sûr alimenté la chronique ces derniers temps. Finalement, la FIFA a refusé à l’OM l’autorisation de recruter immédiatement le gardien de Manchester pour « mutation hors-delai ». Elle ne pourra être effective qu’à compter du 1er janvier 2004, date d’ouverture du mercato hivernal. Toujours est-il que la vraie-fausse arrivée du portier des bleus a fait une victime de choix chez les olympiens : Vedran Runje. Méconnaissable depuis l’annonce hyper médiatisée de l’arrivée de Fabien Barthez sur la canebière, le gardien croate accumule les hésitations, les mauvais placements, et se trouve en panne des réflexes de chat qui faisaient sa force il y’a peu. L’Equipe le classe d’ailleurs seulement 8ème au classement des gardiens de L1 avec une note moyenne de 5.71. Pour info, avant la fameuse annonce, il occupait la 1ère place. Si on ajoute la grave blessure du gardien N°2 Cédric Carasso qui contraint Alain Perrin à aligner sur le banc Benjamin Gavanon sans aucun vécu en Ligue 1, l’OM n’est pas au mieux actuellement dans ce secteur de jeu.

A Paris, en revanche, Jérôme Alonzo aligne des performances tout à fait remarquables et qui étonnent plus d’un observateur. Et si l’on reprend toujours le classement des gardiens de l’Equipe, il obtient un rang très honorable de 4ème avec une note moyenne de 5.79. De « doublure idéale » comme il se plaisait à le souligner régulièrement, Alonzo s’est ainsi métamorphosé en nouveau titulaire ambitieux et determiné à le rester. Ses prestations notamment étincelantes à Sochaux et à Nantes ont convaincu d’ailleurs Vahid Halilhodzic de le conserver pour le moment dans les buts parisiens. Avec un Letizi en remplaçant de luxe, Paris peut se targuer de posséder peut-être la doublette de gardiens la plus talentueuse de L1.
OM : 6/10
PSG : 8/10

La défense

La défense de l’OM, cette saison, a encaissé 14 buts dont 6 à domicile. Elle se place seulement comme la 9ème meilleure de L1. Autant dire qu’après un très bon début de championnat, l’arrière-garde olympienne s’est sérieusement lézardée dernièrement avec en point d’orgue la déroute 4-1 subie face aux lyonnais lors du dernier match au vélodrome. Faute sûrement, mis à part le cas Runje évoqué plus haut, à l’absence prolongée de Philippe Christanval, proclamé à l’intersaison comme le successeur idéal de Franck Leboeuf mais aussi aux faiblesses criantes des latéraux. Skacel ou Ecker à gauche évoluent à contre-emploi et Meité à droite, n’offre pas des gages d’assurance. Même Van Buyten, impérial la saison dernière, semble avoir perdu ses repères. Il est vrai qu’il a été destabilisé également par l’affaire Barthez car très lié avec Runje. Toutefois, ce secteur est resté inviolé lors du dernier match à Lille (qui a coincidé avec le retour de Christanval) et n’a craqué que sur 2 coups de génie madrilènes en Ligue des champions. Un compartiment de jeu olympien en léger progrès mais qui reste fragile.

La défense parisienne a quant à elle un bien meilleur bilan que celle des olympiens avec 11 buts encaissés dont seulement 4 à l’extérieur, soit la 2ème meilleure défense de L1 derrière Monaco. D’ailleurs, il est étonnant de constater que la série défensive parisienne suit une trajectoire diamétralement opposée à celle des marseillais. Un début de saison calamiteux ponctué par une défaite 4-2 au parc contre Monaco (7 buts encaissés en 4 matches) et une imperméabilité retrouvée depuis avec 4 buts encaissés en 10 matches. L’adaptation finalement réussie de Pierre-Fanfan aux côtés d’un impérial Déhu repositionné en charnière centrale est la clé de ce renouveau. Avec Heinze sur le côté gauche, l’international espoir Bernard Mendy à droite et bien sûr Alonzo dans les buts, la défense parisienne a tout de même fière allure.
OM : 5/10
PSG : 9/10

Les milieux défensifs

Chez les marseillais, Hemdani est exempt de tout reproche. Sa polyvalence et son abnégation le rendent indispensable dans l’effectif marseillais. Son compère suisse Fabio Celestini conserve un niveau de jeu tout à fait acceptable même si la lumière de ses prestations en Ligue des champions nous aura fait découvrir des faiblesses physiques cruelles au plus haut niveau. Toujours est-il que son influence sur le jeu olympien paraît moins marquée que la saison dernière. Enfin, il est à noter que Johansen, utilisé en rotation cette saison mais toujours précieux, possède une belle feuille de stats avec 3 passes décisives en championnat. La récupération est bien représentée chez les olympiens.

Paris a misé sur la jeunesse et une paire d’avenir cette saison au niveau des récupérateurs. Choix à priori payant car le jeune international albanais Lorik Cana (20 ans) constitue LA révélation du PSG. Doté d’un gros volume de jeu et d’une jolie habileté technique, il est le poumon de l’équipe parisienne. A ses côtés, un autre tout jeune international, le camerounais Modeste M’Bami (20 ans) s’avére le complément idéal. Robuste physiquement, dur au mal, il souffre toutefois d’un déchet technique important dans les relances et d’un caractère encore trop fougueux. Si on ajoute Frédéric Déhu, repositionné en défense pour « le bien de l’équipe », ce compartiment de jeu est bien fourni également côté parisien.
OM : 8/10
PSG : 8/10

Les milieux offensifs

A l’OM, ce secteur de jeu est représenté tout d’abord par l’international tchèque Stepan Vachousek, en charge du côté gauche. Et à vrai dire, son cas est une énigme. Autant son début de saison laissait présager une année glorieuse, autant ses prestations depuis deux mois laissent perplexes. Sa capacité de percussion et sa qualité technique démontrée initialement ont laissé place à des choix hasardeux, un niveau physique très léger et surtout une motivation qui semble évanouie. Camel Meriem, animateur du flanc droit, constitue quant à lui une des satisfactions du recrutement marseillais. Ayant retrouvé son toucher de balle et surtout un mental évanoui à Bordeaux, l’ancien meneur sochalien s’affirme à Marseille même si son niveau de jeu s’est quelque peu tassé ces temps derniers. En bref, on comprend pourquoi Perrin enrage toujours aujourd’hui d’avoir raté Gallardo cet été car des failles apparaissent dans la création marseillaise.

A Paris, le côté gauche est confié cette saison à un international serbe, Branko Boskovic. A l’instar de Vachousek, ses performances initiales ont fait rêver du meilleur pour les supporters parisiens. Ses 3 passes décisives contre Le Mans au parc ayant marqué les esprits tout comme sa patte gauche de velours. Mais lui aussi est en nette perte de vitesse. Son physique encore frêle, sa difficulté à peser sur le jeu parisien mais aussi ses maladresses dans la finition ont notamment sauté aux yeux lors du match contre Nice le week-end dernier. Pour lui, l’adaptation est loin d’être terminée. Sur le flanc droit, en revanche, le tenace Fabrice Fiorèse répond toujours présent. 4 fois buteur et 4 fois passeur cette saison, il confirme son statut d’indispensable du PSG inauguré sous l’ère Luis Fernandez. Combatif mais beaucoup plus efficace en attaque, il est le complément idéal de Pauleta dans un rôle de milieu-attaquant droit.
OM : 6/10
PSG : 7/10

Les attaquants

Avec 22 buts cette saison dont 16 à domicile, l’attaque est clairement le très gros atout de l’OM cette saison. Didier Drogba, dans son rôle de buteur, est tout simplement exceptionnel et INDISPENSABLE. Après avoir déjà inscrit 17 buts l’an passé en L1 avec Guingamp, il a porté son compteur à déjà 8 cette saison et même à 13 en incluant ceux inscrits en ligue des champions. Puissant, adroit, technique, Il est LA révélation de l’OM. A ses côtés, Mido, le jeune international égyptien de 20 ans possède un talent fou même si ses débuts olympiens s’avèrent mitigés avec seulement 4 buts en L1. Des dribbles déroutants alliés à une masse physique impressionnante en font en revanche un attaquant complet qui commence à donner sa pleine mesure, preuve en est son nouveau but contre le Real Madrid mercredi soir. En ajoutant la perle russe Sytchev mais encore un peu tendre, l’international français Steve Marlet (absent pour blessure jusqu’à la trêve) bien que décevant cette saison ou encore le brésilien Fernandao toujours utile, le secteur offensif olympien est pléthorique et extrêmement talentueux.

L’attaque parisienne se situe elle à un niveau tout à fait honorable avec 17 buts marqués dont 7 à l’extérieur. En effet, un monstre d’attaque est arrivé cette saison, l’international portugais Pedro Miguel Pauleta. A son actif, une ligne statistique offensive impressionnantes en Ligue 1 avec 71 buts dont 6 cette saison en 111 matches. Tout comme Drogba, il s’avère indispensable à l’équipe parisienne, en tous les cas, dixit coach Vahid, il est le seul joueur de très haut niveau du PSG. En revanche, son compteur reste bloqué à 0 depuis 4 matches et paraît tout de même destabilisé par le jeu un peu trop stéréotypé pratiqué par les parisiens. Derrière lui, c’est le néant. Reinaldo, auteur toutefois de 4 buts en L1 cette saison, est beaucoup trop inconstant et pas du tout complémentaire avec Pauleta. Ogbeche, souvent blessé, n’a toujours pas retrouvé son niveau de 2002 et Touré s’avère bien tendre par manque de compétition.
OM : 9/10
PSG : 7/10

Le banc

L’OM, grâce à sa qualification en Ligue des champions, possède un banc élargi et de qualité. Avec les internationaux sénégalais Beye et Sylvain N’Diaye, ou tchèque avec Skacel mais aussi russe avec Sytchev, les talents ne manquent pas. On pourrait également mentionner quelques jeunes du cru comme Laurenti ou Dahou et l’expérimenté Perez.

Le PSG souffre lui d’une absence en coupe d’Europe et dispose d’un banc moins fourni mais loin d’être ridicule qualitativement. On y retrouve notamment les internationaux marocain El Karkouri qui a gagné en sobriété cette saison, portugais Hugo Leal, brésilien Paulo Cesar ou encore tunisien Benachour, excusez du peu ! Malheureusement, les récentes performances des parisiens ont démontré que les remplaçants ont loin d’avoir l’étoffe des titulaires, preuve en est leur peu glorieuse élimination en Coupe de la ligue face à Gueugnon.
OM : 7/10
PSG : 4/10

La forme du moment

Lors de ses 5 derniers matches, l’OM a remporté 2 victoires pour 3 défaites, soit 6 points sur 15 possibles. Un tableau de marche insuffisant pour les marseillais, surtout dans l’optique du titre convoité de champion de France. Heureusement pour eux, Marseille reste sur une victoire probante en L1 à Lille (2-0) le week-end dernier qui peut leur redonner un moral sévèrement mis à mal par 4 défaites consécutives toutes compétitions confondues. A domicile, en revanche, l’OM a subi sa 2ème défaite consécutive mercredi soir contre le Real Madrid. Une chose est sûre, Marseille n’a pas retrouvé le niveau de jeu de son début de saison et reste sujet aux sautes de forme

Lors de ses 5 derniers matches, le PSG a récolté 2 victoires, 2 nuls pour 1 seule défaite (contre Lens au parc) soit 8 points sur 15 possibles. Un parcours honorable et qui poursuit surtout une remarquable série de 4 succès consécutifs entre la 5ème et la 8ème journée. Ainsi, Paris n’a perdu qu’une seule fois en 9 matches. Un bilan somme toute très présentable surtout pour une équipe en complète reconstruction. Enfin, dernier point mais pas le moindre, 4 des 7 victoires parisiennes cette saison ont été acquises à l’extérieur…
OM : 5/10
PSG : 7/10

Le verdict

L’OM remporte ce duel MAXIFOOT face au PSG d’extrême justesse : 54 à 53. Et si l’OM s’impose dans ce duel, c’est aussi beaucoup grâce à la supériorité statistique des marseillais au vélodrome face aux parisiens. En tous les cas, cet affrontement fratricide a tous les atouts d’un vrai choc entre la puissance offensive phocéenne et la défense de fer parisienne.

Donc ne boudons pas notre plaisir, l’enjeu est de taille cette fois car les deux clubs s’affrontent en étant pour une fois tous les deux bien classés en championnat (3ème contre 4ème). Et c’est sûr, il y’aura un vainqueur car statistiquement encore, l’OM n’a jamais fait match nul cette saison. Mais le football n’est heureusement pas qu’une affaire de stats. Les marseillais étant bien placés pour l’avoir constaté la saison dernière.