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Jour de fête au Stade de France
Par Christophe Andreeff - Actu Coupe De France, Mise en ligne: le 30/04/2006 à 07h05
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Coup de chapeau à tous les supporteurs venus se transcender sportivement au Stade de France ! Ils ont vibré pour leur équipe respective, dans la joie et la bonne humeur. Une belle leçon de sport, même s'il devait y avoir un camp plein de désillusion et l'autre laissé tout à sa joie. Au-delà du résultat, on retient l'état d'esprit et ses symboles. Maxifoot s'est glissé dans les tribunes. Revivez le match comme si vous y étiez !

Contexte externe difficile

Sept heures du matin, un certain samedi 29 avril 2006, aux abords du Stade de France à Saint-Denis. Le calme règne encore. Dans les rues avoisinantes, des pancartes rappellent en nombre les restrictions de circulation et de stationnement gênant du jour, à l'approche de la grande finale de l'édition 2006 de la Coupe de France de Football. Les premiers cars de CRS et de gendarmerie apparaissent. Ils se mettent déjà en place. Pour les grands magasins qui jalonnent les abords du Stade, ce ne sera pas non plus un jour comme les autres. Ceux qui déchargent les marchandises devant chez Truffaut le sentent bien. Cette journée s'annonce réellement particulière. Les préparatifs se poursuivent pour la grande fête du Football français, également la plus crainte. D'ici quelques heures, près de 80 000 personnes afflueront vers les gradins pour suivre au plus près cet événement de choc et de charme. Les CRS profitent de ces derniers instants de silence… 18h00, déjà ! En deux temps, trois mouvements, tout le paysage du matin quasi silencieux a disparu.

Etat de siège

Embouteillages en vue de trouver une place, cris et chants de supporteurs, hélicoptères de surveillance policière qui viennent suspendre le silence du ciel, police montée, sans compter les cordons d'accès strictement délimités, tribunes par tribunes… La finale prend vie. Dans le RER B, les supporteurs parisiens se tassent et clament déjà leurs chants de gloire à leur formation de prédilection. «Si t'es fier d'être parisien tape dans tes mains.» A quelques lieux de là, dans le RER D, se déroule le même scénario aux couleurs phocéennes. Tout semble se dérouler sans encombres… Et pourtant quelques heurts se révèlent toujours incontournables, quasi inaltérables mais malheureux. Une triste minorité à laquelle nous préférons bien plus l'esprit enjoué et fair-play des autres. Pendant ce temps, au calme, 22 titulaires se concentrent. Dans moins de deux heures, ils en découdront sur la pelouse des Champions du Monde, pour déterminer de l'avenir européen de leur club. Marseille / Paris ? Une finale de prestige et de rêve inédite et qui s'offre ses habits de luxe pour forger son destin. Dans les deux camps, la pression monte.

Un apparat de fête

Tic, tac … Les minutes s'égrènent sur les cadrans des horloges géantes du Stade de France. La pression monte et les deux camps laissent entendre leur présence. A qui gonflera suffisamment ses clameurs pour couvrir celles des autres. Deux tribunes opposées ! Celle du Sud qui regroupe les couleurs parisiennes. Au nord, toute la féria des Olympiens qui trouvent en relais les voix de ceux qui se dissimulent dans les autres travées du stade. Avantage aux Phocéens qui semblent s'approprier pleinement les lieux. Pour certains, on se croit même au Vélodrome. Ils sont venus nombreux de la Canebière. Prévoyants, beaucoup se sont rués sur les ventes de billet avant de connaître l'affiche. Les deux équipes s'échauffent sur la pelouse. Des Nantais ou Rennais, vêtus de bleu ou de blanc se joignent à la fête. Lors de la présentation des équipes et à l'approche de l'entrée sur le terrain, le concours des couleurs commence avec les compositions des tifos. Les Marseillais se signalent à coups de drapeaux géants. Paris répond d'une reproduction de Coupe qui descend du sommet, précédée d'une composition, bleu, rouge, blanche où s'inscrivent les mots symboliques : «on la veut !» Egalité ! Le speaker promulgue les mots d'ordre de la soirée, à savoir le respect et l'accueil de tous les supporteurs, pour vivre une finale historique et inédite entre les deux clubs les plus exposés de France tout au long de la saison. Deux jeunes portent les couleurs des deux clubs. La traditionnelle composition des équipes donne lieu à des hourras, jonchés de sifflets adverses. Logique, à chacun ses champions ! Marseille va partir légèrement favori, suite à son excellente fin de saison et son atout de charme Ribery. Paris voudra y répondre avec Pauleta, meilleur buteur. Comme de tradition oblige, avant la présentation officielle des équipes par le chef de l'état, la marseillaise résonne dans le Stade de France. Bravo respectif aux deux camps, car ils ont chanté haut et fort l'hymne national, sans sifflets ni intentions de nuire. Tout semble prêt pour le combat des chefs, sans potion magique, mais juste la volonté évidente de s'imposer et brandir le précieux trophée. Le Stade de France, en liesse, ne baisse pas d'intensité.

Le combat des chefs

Indéniablement, les pauvres malheureux qui cherchaient encore à se frayer un chemin parmi les rares places de parking disponibles ou coincés dans les moyens de transports, prenaient le risque de manquer le premier tournant de la rencontre. Si Marseille avait les choses en main lors de l'entame, les Parisiens s'offraient un coup de maître, en une accélération tonitruante. Un manque de vivacité dans la relance de Taiwo permettait à Cissé de glisser le ballon sur la droite, à destination de Kalou. L'ex libérateur auxerrois se retrouvait isolé. Il plaçait une frappe tendue, imparable, en pleine lucarne de Fabien Barthez, touchant au passage la transversale. Elle en tremble encore (0-1, 6'). De quoi atténuer très sérieusement les ardeurs du virage nord, alors qu'en face les supporteurs de la Capitale se retrouvent aux anges. Dans l'enthousiasme, Paris conserve la maîtrise du jeu. Kalou se montre très incisif, sur une récupération d'un centre de Pauleta et une reprise de volée hors cadre (12'). Lorsque Mendy revient en force prendre brillamment le meilleur sur Pagis, en position d'armer sa frappe, plein axe (18'), les supporteurs phocéens frôlent l'exaspération.

Vidéo quand tu nous tiens

D'autant qu'une troisième offensive marseillaise s'achève par un nouveau tacle glissé, dans la surface de réparation. Maoulida tombe sous le pressing de Rozehnal. Monsieur Duhamel demande aux joueurs de poursuivre le jeu (20'). Si les supporteurs s'interrogeaient sur la présence permanente des images de la rencontre sur l'écran géant, ils ne manquent justement pas de commenter tous ces précieux ralentis. Un drôle de paradoxe, avec la prise de position actuelle sur l'arbitrage vidéo. La Tribune parisienne prend le dessus progressivement sur son homologue. Idem sur la pelouse, où les transmissions se révèlent précisent et affinées. Pagis concède sa place à Oruma, suite à une blessure consécutive au choc avec Mendy (37'). Du côté des Phocéens, on s'interroge sur ce choix stratégique. Nul doute en tous les cas, que la charnière centrale ne manque sérieusement d'efficacité. A la mi-temps, les Parisiens virent en tête, suite à une excellente mise en condition en début de rencontre. Le temps des premiers commentaires. Du côté parisien, on n'ose pas trop se risquer à crier victoire trop vite, malgré les belles promesses de ces quarante cinq premières minutes.

Supporteurs Phocéens sonnés !

Juste le temps de reprendre son souffle et de regagner les sièges, que le PSG décide de partir à l'assaut des cages de Fabien Barthez avec virulence. Bien plus présents en tribune est que les Parisiens, on n'hésite à faire preuve d'enthousiasme du côté des Phocéens. L'angoisse prend le dessus. Ils se lèvent moins. Les Parisiens hissent le ton et apprécient l'assaut que porte l'Aigle des Açores. Sa frappe puissante des vingt cinq mètres manque sa cible (48'). L'OM semble à nouveau un cran en dessous et cela se paie cash. La frappe que décoche Dhorasoo réveille toutes les clameurs. Une frappe tendue du pied droit, surpuissante, dont beaucoup se risquaient à prédire la destination. Certains en laissent tomber leur bière, hébétés ! Ce but du break laisse couac Monsieur Barthez, malgré une belle détente de la dernière chance, ainsi que tous ses admirateurs (0-2, 49'). Le virage parisien se sent pousser des ailes, tandis qu'en face, les drapeaux cessent de s'agiter. Le coup s'avère très difficile à encaisser. Les chambreurs marseillais doivent se rendre à l'évidence. Paris imprègne sa marque sur cette finale, d'une classe et d'une réussite insolente. Les «Paris est magique !» ou encore «Ici, c'est paris» retentissent de plus belle. Très attentifs, toute la tribune parisienne se lève à la vue de Kalou, isolé. But ! Non, la transversale sauve les Marseillais du désastre. Dur, dur ! Marseille préserve des chances, à condition de réagir et de mettre un terme à ses trop nombreux écueils en défense. Même ses supporteurs tardent pour reprendre confiance. Le Stade de France redevient l'antre de la Capitale, bien qu'une banderole vienne souligner que le PSG ne désire pas quitter son stade, du Parc des Princes.

Réveil et fin de torpeur !

Que dire encore sur la majestueuse tentative de Cissé qui profite d'un précieux ballon de Rothen dans les dix huit mètres, pour décocher un missile à l'adresse du portier international ? Barthez plonge en avant de manière somme toute remarquable (64'). Rothen, déchaîné, harangue la foule. L'orage gronde pour Marseille qui redresse la barre. Sur une splendide ouverture de Lamouchi, Niang et Oruma parviennent à combiner, tout proche de l'entrée de la surface de réparation. Sur la droite, Maoulida s'écarte légèrement. Les supporteurs le voient venir. Il réclame le ballon et frappe du droit. But ! Letizi ne peut rien (1-2, 67'). Le Stade de France retrouve des couleurs olympiennes. La flamme renaît. Tant mieux pour le spectacle et le suspens ! Ses supporteurs redonnent de la voie. Les drapeaux flottent à nouveau. Quand même, il est bien agréable de profiter aussi de l'exaltation de joie de la tribune nord qui pousse son équipe vers l'égalisation. Rothen profite toujours de chaque incursion dans la partie de terrain marseillaise pour réclamer à ses supporteurs de ne pas laisser retomber la pression. Quelle belle ambiance de folie ! Tous regardent le chronomètre avec angoisse. Paris tremble. Marseille gronde d'impatience. Cela se lève à tour de rôle. Les poings se resserrent. «Allez Paris, allez Paris» , clame sans cesse un jeune garçon de neuf ans, prénommé Julien, pour sa première sortie officielle dans un stade de Football. Il agite son écharpe et se laisse complètement subjugué par cet enivrement intense. Son enthousiasme suscite la bonne humeur des supporteurs des deux camps, histoire d'atténuer l'angoisse grandissante. Vive la jeunesse insouciante ! Letizi boxe le ballon, au nez et à la barbe de Civelli, jugé très médiocre en règle général, suite à un coup franc côté droit de Taïwo (76'). L'OM nourrit encore des espoirs. Dans le camp parisien, on se souvient encore de la mauvaise aventure réservée par les Auxerrois il n'y a pas si longtemps de cela.

Duhamel hors course !

Lors des ultimes minutes de la rencontre, le match souffle le chaud et le froid, avec une multitude de cartons jaunes. Oruma commettait un peu plus tôt une grossière faute sur Rothen. De l'avis de tous, Oruma méritait le rouge. Indéniablement l'arbitre semble complaisant pour éviter le désastre et une bagarre générale sur le terrain. Le ton se durcit. Les cartons se multiplient. Le temps file. Taiwo se rachète. Il tente la frappe croisée dans les dix huit mètres, sur laquelle le pied de Maoulida, isolé, manque d'un rien de croiser sa route (85'). Nasri, rentré à la place de Beye (80') déborde sur la gauche. Personne n'ose plus vraiment crier grand-chose. Avec quatre minutes d'arrêts de jeu, Paris souffre et Marseille croise les doigts. Leurs supporteurs respectifs vibrent d'impatience, prêts à vaciller dans le bonheur ou à contrario dans la tristesse. On surveille les montres. Une jeune femme se renseigne auprès d'un parisien qui ne regarde même plus ce qui se passe sur la pelouse. L'ultime tentative de Lamouchi ne viendra plus modifier la donne. Letizi reste serein sur sa ligne. Le PSG décroche, au mérite, sa septième Coupe de France, pour le plus grand bonheur de la tribune sud qui agite toutes les écharpes de la victoire.

Fair-play

Le spectacle s'est révélé bien agréable. Assurément, la finale a tenu toutes ses promesses. Evidemment, Marseille paie lourd ses entames de mi-temps. Les mains se serrent symboliquement. On se souhaite bonne chance pour la suite. Avant que la tribune réservée aux Phocéens ne se vide, leurs supporteurs réservent de belles clameurs de remerciements pour le parcours accompli à toute l'équipe, venue saluer. Puis rapidement, le Stade de France se vide d'une moitié. Certains restent pour assister au triomphe du camp adverse. La Coupe de France est brandie. La fête commence. Alonso demande au public parisien : «Ici, c'est où ?» Il remercie de la patience pour cette saison pas facile, tous ceux qui viennent soutenir avec une telle émotion les couleurs du club. Rothen, Pauleta, Letizi, prennent chacun le temps de dédicacer un petit mot. Dans la lueur de certains yeux de supporteurs, on retrouve la magie des grandes épopées européenne des années 90. La flamme renaît. L'aventure semble belle. Les promesses de nouveau attrayantes. Durant près de quarante minutes, la tribune sud et les Parisiens qui semblaient submergés par le flot de Marseillais montés dans la Capitale, laissent vibrer leur joie. Trop d'émotions, trop d'émotions ! Ne pas oublier de garder les pieds sur terre, mais bon dieu que cela leur fait du bien !

Tout combat mérite un perdant et un vainqueur. Il devait y avoir une tribune toute à sa joie, une autre emplie de détresse. Cette finale s'avère d'un grand cru. Des buts, de l'engouement, du suspens et une chaude ambiance, un véritable festin de Princes ! La Coupe retourne dans la Capitale. Mais bien sincèrement, il convient de remercier tous ses supporteurs, d'un camp ou d'un autre qui ont su transformer cette belle soirée de prestige en un souvenir sportif de qualité. Bravo aux joueurs des deux camps, aux supporteurs de toutes les couleurs et au diable les clivages. Vive la fête du sport dans toute sa splendeur et les émotions qu'elle nous transmet ! Ensuite évidemment, on efface tout et on recommence : chacun pour soi, sic ! Les grossiertés de tradition reviendront, comme de partout, sourires. C'est aussi cela, la vie de suporteur.



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