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Surprenante série à l'extérieur
Par Christophe Andreeff - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 19/02/2006 à 02h13
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Impensable ! Les ténors du Championnat lâchent prise, au bénéfice de formations outsiders qui se rebellent. Paris, Auxerre ou encore Monaco craquent, tandis que Bordeaux s'envole vers la Ligue des Champions. Lille et Le Mans s'enflamment. Retrouvez toutes les infos, les réactions et les buteurs avec le traditionnel «Tour des Stades de Maxifoot» !

La 27e journée en un clin d'oeil

Que de retournements de situations et incertitudes, à l'heure d'une dernière ligne droite passionnante. Injustement obligés de disputer leur rencontre vendredi soir, les Canaris (13e avec 34 Pts) s'inclinaient logiquement sur le terrain des Lyonnais, en ouverture de la 27e journée de Ligue 1 (3-1). Ils n'ont bénéficié que de trois courtes journées de récupération, après la rencontre en retard disputée contre Troyes (1-1). Ce laps de temps se révélait bien insuffisant pour contrer les Gones, déterminés à ne plus concéder de terrain (1er avec 59 Pts). Sous pression, Bordeaux a réalisé un très grand match en Corse et maintient ses objectifs à la hausse (2e avec 52 Pts). Ajaccio (18e avec 21 Pts) reste en très mauvaise posture, à six longeurs du premier non reléguable, mais reconnaît humblement sa défaite logique (0-2). Derrière les Bordelais, on retrouve désormais la formation entraînée par Claude Puel, qui a pris le meilleur sur les Stéphanois chez eux (0-2). Les Lillois (3e avec 44 Pts) restent relativement bien loin. Si les jeux semblent quasiment fait pour la qualification directe en Ligue des Champions, tout reste à déterminer au sujet de l'accession sur le podium.

Bien placés, Les Manceaux se rapprochent rapidement (5e avec 42 Pts). Ils profitent de la victoire au Parc des Princes (0-1), pour reléguer les Parisiens derrière (6e avec 40 Pts). Auxerre (4e avec 43 Pts) patine, après sa nouvelle désillusion en terre sochalienne (1-0). Les Lionceaux (16e avec 30 Pts) se relancent efficacement. Derrière eux, les Troyens (17e avec 27 Pts) ont concédé du terrain sur Strasbourg (19e avec 20 Pts), qu'ils iront affronter la semaine prochaine. Ceux-ci ont mis fin au symptôme du chat noir, en tenant la distance au Stadium (1-2). Les Toulousains (14e avec 34 Pts) peuvent regretter trop d'imprécisions. On rappellera la victoire, devenue classique, des Aiglons sur Monaco (2-0). Nice (8e avec 39 Pts) s'affiche tout sourire, alors que Guidolin tente de relativiser. «Le match était un bon match, puisqu'on avait plus d'occasions de marquer que Nice. On paye un lourd tribut sur une erreur et une contre-attaque. Il nous faut apprendre à ne pas perdre notre calme, continuer à travailler.» Monaco (11e avec 37 Pts) pense à son affrontement européen. Résultat des courses, la 27e journée reste marquée par ce bilan impressionnant de cinq victoires à l'extérieur (Le Mans, Nancy, Bordeaux, Lille et Strasbourg), pour quatre à domicile (Lyon, Nice, Rennes et Sochaux). On ne dénote aucun match nul, avec un total provisoire de 21 buts. De ce côté, les bonnes opérations sont pour Utaka (+3), Diallo (+1) et Cousin (+1) qui réduisent un peu les écarts avec le leader Pauleta (16 buts).

Confirmation nancéienne (Troyes 0-1 Nancy)

A six points seulement du premier non relégable, les Troyens pouvaient craindre le pire, en recevant une équipe qui n'a plus rien à craindre. Les Nancéiens veulent maintenir le bon rythme, après les satisfactions obtenues contre Rennes, Lens ou encore Auxerre. A force de détermination et grâce à un exploit de son gardien en fin de rencontre, ils prennent à nouveau les trois points. Il s'agit de la quatrième victoire à l'extérieur. De quoi surprendre, y compris l'entraîneur Pablo Correa qui explique cette victoire. «On a souffert plus qu'à Lens et à Rennes. La différence entre les deux équipes tient à la réussite qu'on a su trouver au bon moment. Ensuite, c'est plus simple de défendre.» La décision intervenait tardivement, à l'heure de jeu. Si Boucanseaud sauvait sur sa ligne pour Nancy, l'ouverture du score serait bel et bien pour les visiteurs. Zerka exploitait une passe de Chrétien et venait trouver le chemin des filets, pour son sixième but en Ligue 1 (0-1, 61'). Bracigliano détournait d'une claquette l'ultime frappe cadrée de Jaziri et permet à Nancy de se retrouver dans la première partie du tableau (10e avec 38 Pts). Troyes possède encore six point d'avance sur ses poursuivants (17e avec 27 Pts), mais lâche du terrain sur Strasbourg.

Score final 0-1
But : Zerka (61')

Les Lionceaux se rassurent (Sochaux 1-0 Auxerre)

L'ancienne formation coachée par Guy Lacombe entretient bien des soucis lors de la dernière ligne droite du Championnat. Après notamment une douloureuse défaite à la Beaujoire et un petit nul contre les Lorrains, Sochaux devait profiter de la venue du troisième pour se relancer. Les Auxerrois, motivés par la perspective du podium ne pouvaient pas se permettre un nouveau relâchement, après les déconvenues contre Ajaccio et Metz. L'essentiel est acquis pour les Sochaliens (16e avec 30 Pts) qui ont su tenir le score, alors que les Auxerrois ont tout donné pour revenir. Ils se sont heurtés à la solide défense adverse. Celle-ci semble retrouver tout son allant, avec le retour des joueurs de la CAN, notamment Diawara qui a effectué une partie étincelante à son poste de pilier défensif. Dès l'entame de la rencontre, les Lionceaux prenaient le large. Sur une parfaite ouverture de Calvé à destination de Dagano, Cool ne pouvait pas écarter le danger et la frappe du plat du pied du sochalien qui maîtrisait la situation (1-0, 1').

Certes les Bourguignons maîtrisaient le milieu de terrain et dominaient, mais sans réussir à se procurer de véritables occasions franches. Du coup, les Sochaliens préservaient ce mince avantage, avec un renforcement stratégique des arrières et la rentrée de Tosic. En face, si Luyindula poussait Richert à la parade (60'), les Auxerrois manquaient de réalisme sur les rares erreurs défensives sochaliennes. Les rentrées de Mathis et Akalé ne viendraient pas changer l'issue de la rencontre que Sochaux aurait pu affiner d'un second but par Menez, dans les ultimes minutes. Pour Jacques Santini, cette défaite reste très dommageable. Mais il refuse d'évoquer une réelle désillusion. «On a pris un but d'entrée, puis effectuer des mauvais choix. Il nous reste onze rencontres pour nous reprendre. On joue avec nos forces actuelles. Ce petit creux nous place en situation inconfortable, mais beaucoup d'équipes connaissent la même situation.» Auxerre (4e avec 43 Pts) se heurte à un mur.

Score final 1-0
But : Dagano (1')

Les Lillois se rattrapent (Saint-Étienne 0-2 Lille)

Les Lillois se hissent sur le podium, suite à cette nouvelle victoire à l'extérieur (3e avec 44 Pts). Ils réalisent une excellente opération, à la vue des défaites d'Auxerre et du PSG notamment. Malgré le retour de ses principaux titulaires habituels, Ellie Baup ne peut que constater les dégâts. Son équipe endosse une nouvelle contre-performance. «A l'évidence, notre situation s'avère infernale, si vous le concevez ainsi. On a effectué une bonne première mi-temps en gagnant des duels. On encaisse un but juste avant la pause, puis on a commis une erreur fatale en seconde période. Depuis quelques temps, on a tiré la sonnette d'alarme. Je continue de penser que c'est tous ensemble que nous devons repartir, en rectifiant ces petits détails. On ne doit tirer sur personne en particulier, mais tous se remettre en cause.»

Les Stéphanois réussissent bien cette saison aux Lillois qui s'étaient déjà offert le luxe de les éliminer des deux Coupes nationale. Pour cette rencontre en terre verte, les Nordistes pouvaient compter sur le retour et l'efficacité de leur portier titulaire, à savoir Sylva. Auteur de très bons arrêts devant les menaces représentées par Hellebuyck ou encore Piquionne, il sauvait son camp lors de la première demi-heure de jeu. Du coup, les Lillois prenaient l'avantage en fin de première période. Debuchy ajustait une puissante frappe des dix-huit mètres qui faisait mouche (0-1, 43'). Janot n'était pas au bout de ses peines. Il encaissait le but du break, peu après l'heure de jeu, suite à une superbe action de jeu de Keita. Celui-ci prenait à revers les défenseurs et crochetait le portier des Verts, utilisant à merveille sa récupération, suite à un mauvais renvoi défensif (0-2, 63'). Les Lillois ajoutent une nouvelle victoire à l'extérieur, tandis que les Verts encaissent le coup et perdent deux places (15e avec 34 Pts)

Score final 0-2
Buts : Debuchy (43'), Keita (63')

Les Alsaciens entretiennent l'espoir (Toulouse 1-2 Strasbourg)

Jacky Duguépéroux peut se réjouir. Sa formation semble enfin débarrassée du chat noir qui ne cessait de lui tourner autour. Souvent rejoints en fin de rencontre, les Alsaciens (19e avec 20 Pts) s'accrochaient à l'obtention précieuse de ces trois points. Ils permettent de restreindre mathématiquement l'écart avec les Troyens (+7 Pts). «Voilà une belle semaine, qui s'achève avec deux victoires consécutives. Je suis épuisé ce soir, parce qu'on gagne dans la douleur. On aurait pu plier le match. J'adresse un coup de chapeau aux joueurs qui ont tout donné, malgré la fatigue du déplacement en Bulgarie. Le Racing est une équipe en devenir, avec beaucoup de qualités.» Les Alsaciens entamaient la rencontre tambour battant. Diané inquiétait la défense toulousaine. Le courage d'Arribagé ne suffisait pas à écarter complètement le danger. Farnerud traînait dans les parages et ouvrait le score de l'intérieur du pied droit (0-1, 6'). La prestation des Toulousains s'en laissait compter et logiquement ils se retrouvaient menés à la pause. D'autant que Douchez était sauvé par sa transversale (40'). La menace se laissait sentir en quasi permanence et les Alsaciens devaient mener plus largement au score.

Bien meilleurs en deuxième période, les Pitchouns encaissaient le coup, à la suite d'un penalty accordé par Monsieur Bré à l'heure de jeu. Diané manquait sa frappe tout seul, sans l'intervention de Dao qui écopait injustement d'un carton jaune. Abdessaki concrétisait cette chance (0-2, 61'). Invaincu depuis six rencontres, Toulouse ne s'en remettrait pas, ce malgré la réduction du score par Moreira (1-2, 76'). Toulouse (14e avec 34 Pts) n'aura bien joué qu'une mi-temps. Cette déconvenue attriste Mombaerts. «On a fait un trop mauvais match pour se sentir déçu. On a été absent des débats. Il faut savoir accepter le résultat brut. On devait craindre ce match. On s'est mis dans un mauvais scénario qui nous a valu de perdre confiance, notamment dans la construction du jeu, bien trop insuffisante. On n'arrivait pas à poser le jeu ou à remonter le ballon, sans se faire contrer.» Strasbourg respire conserve toujours quelque espoir, avant de recevoir Troyes dans un match qui s'annonce à couteaux tirés.

Score final 1-2
Buts : Moreira (76') / Farnerud (6'), Abdessaki (61' s.p)

Fin de série bretonne (Rennes 4-1 Lens)

Les Bretons mettent un terme à cinq défaites consécutives, grâce notamment à un triplé d'Utaka qui retrouvait ses anciens coéquipiers. Les Lensois n'ont pas su se relancer après un lourd déplacement en UEFA contre Udinese (0-3). Quant à Cousin, il sauvait l'honneur de son camp en fin de rencontre, pour son dixième but en championnat. Bölöni se sent soulagé après cette victoire, malgré l'absence pour longtemps de son buteur vedette, Alexander Frei. «On est content du retour de cette efficacité. C'est rassurant et encourageant. Malgré tout, notre équipe a encore souffert de trop. On doit se montrer plus présent dans les moments délicats.» La défense lensoise a pris un sale coup derrière la tête. Car pour une fois, la plus mauvaise défense du Championnat (40 buts) a su se ressaisir et exploiter parfaitement les contres. Les Bretons profitaient des espaces laissés par leurs adversaires partis à l'assaut. Ils ouvraient le score, à la suite d'une remarquable action collective. Construite astucieusement, on y voyait Gourcuff adresser une transversale de près de cinquante mètres à Kallström, dont le contrôle en pleine course impressionnait. Il enchaînait par une transmission de balle parfaite à Utaka. Itandje tentait en vain une sortie désespérée (1-0, 37').

Obligés de repartir à l'assaut, les Sang et Or se retrouvaient à nouveau piégés juste avant la pause. Kallström trouvait encore Utaka à la conclusion (2-0, 45'). Renforcés par les entrées en jeu de Thomert et Coulibaly, les Lensois se révélaient nettement plus incisifs à la reprise. Toutefois, Monterrubio venait sceller le sort de la rencontre, en effectuant un petit pont sur Itandje (3-0, 73'). Toujours sur contre, Utaka s'offrait alors le triplé (4-0, 79'). Les Lensois s'inclinaient lourdement à l'extérieur pour la seconde fois de la semaine. La réduction du score par Cousin, de la tête, ne venait pas atténuer la déception (4-1, 93'). Ce désenchantement ne vient pourtant pas accroître la colère de Francis Gillot. «Je pense qu'il n'y a pas trois buts d'écart entre les deux formations. Ce but inscrit juste avant la pause nous fait mal. Dans l'esprit et la manière, on y était. On semble être dans une période de» poisse «, un peu à l'image des Rennais en début de saison. On ne doit pas lâcher mentalement et cela devrait revenir.» Les Sang et Or (9e avec 38 Pts) voient l'Europe s'éloigner un peu plus.

Score final 4-1
Buts : Utaka (37', 45' et 79'), Monterrubio (73') / Cousin (93')

Les Girondins s'envolent (Ajaccio 0-2 Bordeaux)

Quel coup de cravache porté par les Girondins (2e avec 52 Pts) ! A la fois aux Corses, tout comme aux poursuivants du podium, puisqu'ils décrochent une victoire unanimement méritée sur le terrain d'Ajaccio. Ils négocient parfaitement la pression qui émanait de la victoire des Gones contre les Canaris, en ouverture de la soirée de Ligue 1 (3-1). Si Darcheville ou Jurietti ne pouvaient tenir leur place, en revanche Ricardo a pu se satisfaire de la présence de son gardien titulaire Ramé. Il a constaté également la volonté affichée par le groupe présent sur le terrain, de se comporter dignement. «L'équipe a sorti un grand match. C'était impressionnant. Je dois chercher qui a été le meilleur joueur entre Planus, Faubert, Chamakh... Le travail d'Ajaccio était rendu plus délicat, car on a sorti un grand match. On essaie de réaliser un parcours sans faute, pour conserver cette deuxième place.» Les Girondins affichaient une très nette domination dès le premier quart d'heure, multipliant les offensives et les prises de risque. Ajaccio se défendait tant bien que mal et pouvait compter sur son gardien. Trévisan écartait le danger, sur un coup franc de Cheyrou (30'). Dans la minute qui suivait, les Corses accusaient le coup face à cette menace quasi incessante.

Faubert et Smicer combinaient astucieusement et offrait à Chamakh une occasion en or. Seul devant le portier corse, l'attaquant girondin ne s'en laissait pas compter et envoyait le ballon au fond des cages (0-1, 31'). Rien ne devait changer avant la reprise, à la suite de laquelle Ajaccio ne fermait pas le jeu. Mais Roux n'avait pas vraiment à intervenir. Réalistes, les Bordelais maîtrisaient le sort de la rencontre et concluaient celui-ci sur un nouveau contre incisif. Denilson récupérait un ballon adressé par Chamakh, à l'entrée de la surface de réparation. Trévisan se laissait surprendre par le lob du brésilien (0-2, 58'). Surs d'eux-mêmes et très solides, les Girondins ne craignaient plus rien et prenaient trois points supplémentaires à l'extérieur. Ce qui laisse entrevoir un avenir des plus prometteurs. Les Girondins peuvent se satisfaire de leur efficacité et de leur lisibilité dans le jeu. Ils tiennent le rythme et impressionnent, comme le souligne l'entraîneur adverse Pasqualetti. «On est mal rentré dans cette rencontre, sans doute un peu impressionné par cette belle équipe de Bordeaux. Je comprends qu'ils soient deuxième au classement. Tout n'est pas perdu, même si cela se complique. On va récupérer, analyser nos écueils et repartir pour d'autres batailles. On va continuer à se battre et y croire.» Ajaccio (18e avec 21 Pts) ne devra pas s'en laisser compter, car six points seulement les séparent des Troyens.

Score final : 0-2
Buts : Chamakh (31'), Denilson (58')

De ces défaites auxerroise, parisienne, monégasque ou encore lensoise, Marseille voit s'entrouvrir une porte avant d'affronter Metz ce dimanche.



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