Les faits marquants de l'actualité du ballon rond : cette semaine, côté valeurs en hausse, Sauvons Barthez, Strasbourg donne et Ljuboja virevolte. Pour les valeurs en baisse, La tête ailleurs, La piquette bordelaise et Le Mans sot. 

Les valeurs en hausse

Sauvons Barthez 

On ne sait quoi penser de la possible venue de Barthez à l'OM. Cela ressemble de près à "il faut sauver le gardien Barthez". En terrain miné et désormais ennemi à Manchester, le gardien français, garant de campagnes victorieuses pour son pays et décoré pour cela, se doit d'être rapatrié. La garnison parisienne s'est interrogée mais la solde à régler semblait trop importante. La blessure "opportune" d'un premier "troufion" marseillais a autorisé son chef d'état major à se pencher sur le cas Barthez. Pour services rendus, l'option peut paraître appréciable et nul doute que les généraux français en soient heureux. Pourtant, c'est faire fi de celui qui assure la campagne actuelle et qui doit subir les tirs "amis". Le légionnaire Runje ne mérite-t-il pas également le respect dû à son rang ? En attendant, Barthez a passé une visite médicale pour intégrer ses nouvelles troupes, seule l'ONU du football décidera s'il peut repartir au combat. De toutes les façons, l'affaire laissera, d'ores et déjà, un "blessé" sur le flanc...

Strasbourg donne

Ces dernières années, la ville alsacienne avait perdu son football et son public. En l'espace d'un changement de présidence et d'entraîneur, les Strasbourgeois regoûtent aux saveurs du jeu et des victoires. Celle parachevée contre l'OM fut un délice. Antoine Kombouaré a incorporé les ingrédients qui lui fallait et la sauce semble avoir définitivement pris. Du jeu, de l'engagement et de l'audace. Des composants indispensables pour mettre à la raison une équipe de l'OM qui n'a pu suivre la mesure. Celle d'un collectif strasbourgeois qui bénéficie d'un Dutruel retrouvé après un début de saison très difficile, du surplus d'expérience en défense qu'apporte désormais le joker Fahmi, de la complémentarité du duo défensif Bassila-Lacour, de la touche technique de Martins et, enfin et surtout, de la brillante et déroutante efficacité de la doublette d'attaque Ljuboja-Niang. Le premier virevolte (voir plus bas) et le second transperce. Grâce à eux et aux autres, Strasbourg donne des frissons de miel à ses supporters et de peurs à ses futurs adversaires.

Ljuboja virevolte

Quel match de Ljuboja ! Une couverture de balle hors du commun, des gestes techniques à l'avenant, lui permettant de temporiser ou de dribbler, un superbe coup franc enroulé et une passe décisive comme dernière offrande de son talent. Daniel a pratiquement réalisé le match parfait contre l'OM, si ce n'est le penalty arrêté par Runje. Lorsque l'on pense qu'il désirait quitter le club cet été et que Strasbourg était prêt à le céder pour moins de trois millions d'euros, on se dit que Guingamp doit regretter le refus du joueur et que d'autres clubs, plus en vue, doivent se mordrent les doigts de ne pas avoir tenté le pari. Car c'est, apparemment, le caractère entier du personnage qui a probablement retardé sa véritable éclosion et rebuté les potentiels bénéficiaires de son génie. Aujourd'hui, à vingt cinq ans, le gagneur acariâtre s'est mué en un meneur volontaire, devenu mature. Son efficacité grandissante devant les buts en témoigne. Pour le plus grand plaisir des Strasbourgeois et de Maxifoot ! 

Les valeurs en baisse

La tête ailleurs

Les grands matches décisifs pour nos représentants en Champions League sont pour cette semaine. Lyon jouera une grande partie de son avenir devant le Bayern, comme Marseille devant Porto, Monaco pouvant se permettre un faux pas à La Corogne. Inévitablement et sans que ce soit une coïncidence, même si l'ASM a des circonstances atténuantes au vu de ses blessés et suspendus, les trois clubs n'ont pas remporté leur dernier match de championnat. La Champions League, dévoreuse d'énergie mentale et physique, semble avoir commencé son oeuvre. La marge de ces trois clubs sur ses poursuivants lui autorise quelques égarements et pertes de points. A cet effet, la prochaine journée sera riche d'enseignement au regard des résultats enregistrés en Ligue des Champions. Nos clubs auront-ils encore la tête ailleurs ? Sera-t-elle sereine ou déjà chagrinée ?

La piquette bordelaise

L'affront subi, à domicile, lors du derby du Sud-Ouest a laissé des traces. Cette fois c'est sûr, le millésime bordelais ressemble, pour l'instant, à une infâme piquette. La perte des plus belles grappes commes Pauleta, Afanou, Smertine ou Savio ont affadi le collectif et entamé son bouquet. Même si son vigneron en chef, Elie Baup, avait notifié que le cru serait un peu trop jeune pour satisfaire pleinement tous les palais, il ne se doutait pas que, l'été passé, les résultats seraient aussi âpre à digérer. Pas d'envie sous le soleil, des vendanges devant et derrière avec une manoeuvre étrangère qui semble avoir été surestimée. Alors que les autres grands crus sortent leurs meilleurs atours, au château du Haillan on demande de mettre le bleu de chauffe pour remédier à la situation. Il est des méthodes viticoles qui peuvent rattraper certaines fautes de goûts. Les Bordelais en connaissent-ils la recette ? 

Le Mans sot

Le cancre de notre championnat ne cesse d'accumuler les mauvaises notes. La dernière récoltée au Parc ne laisse planer, pour l'instant, aucun doute. L'élève Manceau devra sûrement changer de classe à la fin de la saison. Le niveau lui est apparemment trop élevé, la leçon reçue à Marseille n'a pas été retenue et les records de médiocrité le guette. Dix matches, aucune victoire, trois points et une différence de buts de moins dix huit. La mauvaise volonté s'ajouterait-elle à l'incompétence ? Alors que les sponsors et le club sont heureux d'être dernier plutôt qu'en milieu de tableau à une place où l'on parle plus de leur ville... Faut-il en rire ou les plaindre ? Même Steevy est un meilleur ambassadeur de leur cité, c'est dire... Allons les Manceaux, un peu de dignité s'il vous plaît !

Merci, et à la semaine prochaine !