A la conquête du Graal, les Lyonnais démarrent l'année en grandes pompes. Lors de l'ouverture de la 20e journée de Championnat, ils écrasent de pauvres Strasbourgeois à l'avenir bien sombre (0-4) ! Un beau cadeau d'anniversaire pour Joël Bats (49 ans). Retrouvez l'essentiel de la rencontre avec Maxifoot et meilleurs voeux à tous les supporteurs heureux ou malheureux !

Les enjeux de la rencontre

En décembre dernier, nous avions laissé les Lyonnais avec une défaite surprenante à domicile. Leurs bourreaux n'étaient autres que de vaillants lillois, à même de prouver qu'ils n'avaient plus peur de personne sur aucun terrain d'Europe (1-3). Une défaite qui n'a pour conséquence que la perte d'une invincibilité monstrueuse qui ne viendra pas égaler celle de Nantes à compter d'un début de Championnat. En terre alsacienne, les Lyonnais affichent quatre années de victoires, avec neuf buts d'inscrits, pour zéro encaissé. Gérard Houllier affiche clairement les objectifs de la deuxième partie du Championnat. «Il faut repartir de suite, remporter la seconde phase. Nous avons tous hâtes de retrouver les terrains officiels.» De quoi inquiéter des Alsaciens qui restent à la recherche d'une première victoire à domicile. Ils comptent en plus dix points de retard sur le premier non reléguable. Affronter un leader qui doit enchaîner les rencontres en ce début de mois de janvier, ne se veut peut-être pas de si mauvaise augure. A Lyon, il manquera tout de même Abidal, Réveillère ou encore Malouda.

Les temps forts

- Dès l'entame de la rencontre, les Gones affichent de sérieuses velléités offensives. Elles se concrétisent par l'ouverture du score de Wiltord. Suite à un coup franc de Juninho sur la gauche, à plus de trente mètres, ni Devaux, ni Puydebois, ne parviennent pas à dégager correctement. Le ballon revient sur Wiltord qui marque de la tête (0-1, 6').

- Les affaires semblent bien mal engagées pour Strasbourg. Timide réaction de Pagis, dont la frappe à l'entrée de la surface lyonnaise frôle la transversale (15'). Coupet restait aux aguets.

- Sur un corner de Juninho, Carew place une tête au premier poteau, hors cadre. Il s'agit de la deuxième occasion du Norvégien en trois minutes (26').

- Les Alsaciens manquent d'égaliser, en manque de réussite. Bien lancé sur l'aile gauche, Farnerud alerte Gmandia qui trouve Pagis au point de penalty. Sa tête ne pose aucun danger. Mais Deroff se tient en embuscade et tente la pichenette sur Coupet. Raté (38') !

- Lyon vient tuer les espoirs alsaciens, en inscrivant le but du break avant la pause. Cris vient trouver Berthod sur la gauche qui est monté en renfort. Il évite parfaitement le hors-jeu et va fixer le portier strasbourgeois. Puydebois voit le ballon lui passer sous le ventre (0-2, 42').

- La deuxième période laisse augurer d'un large succès lyonnais, tellement la maîtrise semble imposante. Pourtant, les Strasbourgeois offrent une courageuse résistance. Suite à un bon ballon emmené par Deroff sur la droite, Farnerud ajuste une tête rageuse. Coupet s'efface au dernier moment et peut pousser un ouf de soulagement (46'). Le ballon s'enfuie de très peu à gauche.

- Dans la foulée, les Alsaciens s'offrent une autre occasion franche. Johansen centre de la droite, au second poteau, à destination de Pagis, esseulé. Coupet parvient à s'imposer (47').

- Lyon a su laisser passer l'orage pour mieux asséner le coup de butoir, sur une formidable action individuelle de Wiltord. L'attaquant lyonnais part du rond central, sur la gauche. Il prend le meilleur sur les défenseurs centraux, avant de se positionner idéalement dans l'axe. De l'intérieur du pied droit, il trompe Puydebois, impuissant et incapable de prendre la bonne option (0-3, 56').

- Belle frappe de Diané aux six mètres. Coupet reste imperturbable (71').

- Suite à une accélération de Pedretti, Wiltord récupère de nouveau un bon ballon de but en profondeur. Très habile, il prend encore et toujours le meilleur sur Devaux et repousse Puydebois à distance. Il marque dans un but laissé vide (0-4, 73').

- Dernière chaude alerte pour le portier alsacien, qui repousse une ultime frappe de Juninho (90'). Strasbourg n'a rien pu faire face à la puissance lyonnaise

La prestation de Strasbourg

La défaite semble aussi difficile à encaisser que celle engrangée par leur voisin lorrain, il y a peu. Dans les deux cas, les formations ont cherché au courage, à tout mettre en oeuvre pour échapper à la correction. Seulement, un manque de clairvoyance dans les dernières passes, l'absence d'un brun de réussite, le manque de confiance et la solidité adverse ont pesé lourdement dans la balance. Certes, les Strasbourgeois auraient mérité, au moins, de réduire la marque. Ils ont cherché un pressing haut, souvent risqué. Mais la victoire ne pouvait pas même entrevoir ses portes. Car en défense, Strasbourg a failli. Ni Devaux, ni Deroff, ni Hagui, ni Lacour, n'ont semblé véritablement en mesure d'assurer les arrières avec sérénité (tous pris à défaut par la dextérité des attaquants adverses). Les erreurs d'alignements et autres carences se sont multipliées. Puydebois, lui-même, a complètement perdu les pédales sur ses appuis. Impossible dès lors d'espérer contrer tous les assauts des Gones. Alors devant, on a tâché de réduire les écarts, en cherchant à exploiter une dizaine d'occasions franches. Chaque fois, Pagis (opportuniste mais imprécis) ou encore Farnerud (vision du jeu intéressante mais pas assez appliqué sur ses frappes) ont failli dans le dernier geste. Strasbourg ne pouvait rien avec de telles différences. La lutte pour le maintien semble bien mal engagée.

La prestation des Lyonnais

Ils démontrent une incontestable domination, à la fois du point de vue de la maîtrise du ballon, que de la technique de jeu, ou encore physiquement. Malgré de courageuses réactions adverses, les Gones se sentaient pousser des ailes. Ils réalisent le match quasi sans fautes. Ils étaient relativement solides en défense, avec un Coupet imperturbable et un Cris des plus vigilants pour couper les trajectoires. Attentifs dans les relances, les contres ont souvent fait mouche, en affectant un adversaire beaucoup trop fébrile sur ses arrières. Le réalisme payait (malgré les propos de Gérard Houllier, cf. réactions), avec un triplé à l'arrivée de Wiltord (exceptionnel) qui signe consécutivement son sixième, septième, puis huitième but de la saison. Carew (dynamique) et Fred (rentrée un peu décevante toutefois) ne lui en tiendront pas rigueur. Belle récompense également pour Berthod (opportuniste pour sa première réalisation en Ligue 1) qui a su profiter d'une belle montée pour s'offrir un but plein de pertinence et d'à-propos. Quant à Juninho (toujours dangereux), il n'a pas mis beaucoup de temps à retrouver ses marques, avec des coups-francs toujours idéalement placés. La rentrée de Pedretti donne également satisfaction (une passe décisive), en attendant peut-être une place de titulaire. On a noté également de la fluidité dans les mouvements entre Govou (rigoureux), Juninho et Wiltord par exemple, tout autant qu'une intéressante prestation de Carew (deux grosses occasions en début de rencontre).Tout un collectif s'est exprimé. Les futurs adversaires sont prévenus. Lyon veut frapper encore plus fort pour assouvir totalement sa domination.

Réactions

Jacky Duguépéroux (Entraîneur de Strasbourg) : «Ce soir, on ne peut que constater l'évidence. Les 33 points d'écart avec Lyon sont amplement justifiés. Nous commettons beaucoup trop d'erreurs. On n'a pas su retenir les leçons du passé. Chaque équipe est à sa place. Lyon s'est baladé.»

Gérard Houllier (Entraîneur de Lyon) : «En raison du froid, il demeurait des incertitudes avant le match. Je qualifie cette rencontre de spectaculaire. Nous avons bien travaillé sur bandes-vidéo, où nous avions noté la tendance de nos adversaires à jouer très hauts. Malgré le résultat, il nous faut encore travailler quelques points, tel que le réalisme offensif et renforcer notre défense. L'objectif des joueurs est de remporter la deuxième partie de saison.»

Strasbourg 0-4 Lyon (0-2)
Stade de la Meinau / Spectateurs : 20 000 environ
Arbitre : A. Sars
Buts : Wiltord (6', 56' et 73'), Berthod (42')
Avertissement : Farnerud
Les équipes :
Strasbourg : Puydebois, Deroff, Devaux, Hagui, Lacour (cap), Johansen, Faty (Boka, 70'), P. Farnerud, A. Farnerud (Diané, 68'), Gmamdia, Pagis. Entraîneur : Jacky Duguépéroux.
Lyon : Coupet, Diatta, Cris, Caçapa (cap), Berthod (Monsoreau, 72'), Tiago (Pedretti, 68'), Diarra, Juninho, Govou, Carew (Fred, 60'), Wiltord. Entraîneur : Gérard Houllier.