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Toulouse or not to loose !
Par Christophe Andreeff - Actu Coupe De La Ligue, Mise en ligne: le 21/12/2005 à 23h38
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Écoeurés à l'issue de la rencontre, les joueurs de la Capitale se sont montrés assez déterminés pour s'imposer. Relativement vifs, percutants, attentifs et solidaires, ils échouent dans la course à la qualification pour trois minutes trop intensives. Au-delà de la perspective du quart de finale, ils n'ignorent pas que le sort illusoire de Laurent Fournier a basculé avec eux dans la défaite.

Toulouse or not to loose !

Acte I : Où un Président provoque le knock-out !

"Je tenais à exprimer mon inquiétude... J'ai pris soin d'écouter tous les avis... On verra comment se dessinera l'avenir ensemble... Non, je n'ai pas confirmé Fournier en début de saison car je n'avais pas pu convaincre Le Guen de rejoindre le club... Aucune décision définitive n'a été prise. Nous discutons et nous verrons avec aussi les responsables de Canal+... Je dois me soucier de la confiance des actionnaires et de nos partenaires qui souhaitent voir un PSG évoluer au plus haut niveau... Je reconnais que ce n'était sans doute pas la meilleure formule pour communiquer, mais si j'avais attendu la trêve, il aurait fallu aller chercher tout le monde en vacances pour qu'ils puissent s'exprimer." Le moins que l'on puisse dire c'est que le Président du PSG, Pierre Blayau, n'a pa su se montrer des plus précis et convaincant lors de son passage à "Téléfoot" dimanche dernier. Placé devant la détermination et le soutien des joueurs, ainsi que celui des supporteurs à l'égard de Laurent Fournier, il s'est senti dans l'obligation de satisfaire à un relatif mea-culpa de façade. Si cela ne tenait qu'à lui et sans une telle contestation d'ensemble, il aurait déjà mis à pied Laurent Fournier. Un jeune entraîneur courageux, exemplaire dans sa conduite et qui conserve sa sérénité et sa lucidité en toutes circonstances, même sous la menace et la contrainte. Il porte en lui l'amour d'un club qu'il apprécie de tout coeur et pour lequel il se dépense au maximum avec des moyens relatifs.

Acte II : le match de la dernière chance

Stadium, 17 h 00 environ, un mercredi soir qui s'annonce de fête ou de cauchemar pour le Club du Paris-Saint-Germain. Tout dépend finalement pour qui ! Si les joueurs et l'entraîneur s'apprêtent à livrer toute leur énergie pour décrocher la qualification, Blayau dans son coin, peut sans doute secrètement songer à la légitimité qu'une défaite apporterait enfin à ses propos. En tous les cas, l'élimination paraît impensable pour les supporteurs parisiens, les yeux rivés derrière leur écran de télé. Les absences de Dhorasoo, Rothen ou encore Cissé, n'empêche pas Fournier d'aligner un onze de départ séduisant. Semak peut trouver l'occasion de réveiller, enfin, les ardeurs à son sujet. Armand récupère son poste de latéral gauche. Rodriguez va pouvoir se dégourdir les jambes. Kalou espère offrir de belles ouvertures en contres à Pauleta, toujours souffrant du dos. Il demeure aussi les habitués de la défense comme le colombien Yepes. Alonzo garde les cages. Il semble serein, souriant mais avant toute chose, très concentré. En face, l'opposition sera de taille. La formation de la ville Rose entraînée par Érick Mombaerts, cherchera à se racheter de sa défaite contre Monaco du week-end dernier. Devant leur public, Moreira et les siens ne veulent pas laisser une telle occasion d'aborder sereinement les fêtes. Personne n'oublie qu'en seulement quatre victoires, il y a une qualification européenne à la clé. L'équipe toulousaine se dote de nombreux éléments de grande classe et peut largement escompter prendre à revers le PSG. A noter que Revault, habitué de ses cages, laisse sa place au jeune Douchez nettement moins expérimenté.

Acte III : le top des actions

- La rencontre se déroulera sur une pelouse rendue délicate et fusante, à la vue de conditions très fraîches et la présence de gel. Les Toulousains démarrent logiquement les premiers et imposent le rythme.

- Alonzo doit se montrer vigilant sur une frappe un peu trop molle de Bergougnoux. Il prenait le meilleur sur Armand d'un petit pont (18').

- Sur un très bon coup franc d'Armand, Rodriguez se porte à la récupération et vient placer une belle tête lobée qui vient heurter la transversale (33').

- Ouverture astucieuse de M'Bami à destination de Kalou, à la limite du hors-jeu, mais qui ne réussit pas à offrir le ballon du but à Pauleta. Le Portugais, isolé en pleine surface sur la droite, avait bien suivi (40').

- La rencontre s'avère toujours plaisante, malgré l'absence de buts. Dès l'entame de la seconde période, on peut sentir l'engouement des Parisiens à ne rien lâcher.

- Suite à un corner, Rozenhnal remet sur Kalou qui frappe du pointu. Douchez ne se rate pas sur l'intervention (59').

- La balance peut pencher en faveur d'un camp comme de l'autre. Les Toulousains se déchaînent et cherchent à réveiller l'ardeur de leurs supporteurs.

- Mathieu se démarque de la défense parisienne et adresse une bonne ouverture à Batlles, à droite de la surface de réparation. Ce dernier reprend le ballon comme il vient. Cela se termine dans le petit filet d'Alonzo qui a eu chaud (75').

- On retrouve le portier parisien en duel avec Moreira. L'attaquant toulousain dévisse (80').

- Tout le monde semble songer dans les tribunes à d'éventuelles prolongations. Mais Moreira, très actif, vient pousser un ballon pour Mansaré. En pleine surface, il prend le meilleur sur Alonzo et au lieu de chercher à obtenir le penalty, il opte pour la poursuite de son effort. Une audace payante, puisque le toulousain trouve le chemin des filets (1-0, 88'). Alonzo se montre abattu.

- Écoeurés, les Parisiens offrent le doublé aux Toulousains, avec un penalty transformé par Moreira, dans les arrêts de jeu (2-0, 92'). Il est consécutif à une faute de Haddad sur Taider.

- Au-delà de la défaite et du mécontentement d'Armand, les joueurs Parisiens encaissent mal ce coup du sort. Pour trois petites minutes de trop, ils ont conscience que leur entraîneur vient sans doute de perdre son ultime bataille.

Acte IV : Toulouse qui rie...

Les Toulousains peuvent se réjouir. Ils ont assuré l'essentiel, à savoir une précieuse qualification pour les quart de finale de la Coupe de la Ligue. Le coaching d'Érick Mombaerts a payé. Il s'est appuyé sur une équipe très solidaire et consciencieuse sur le terrain. Le capitaine Moreira a montré l'exemple, en se montrant très percutant et présent sur la plupart des actions offensives de sa formation. Il concrétise d'un penalty cette prestation pleine de rythme, malgré auparavant une frappe dévissée, seul devant Alonzo. Idem pour le buteur de la délivrance, qui a adopté une attitude somme toute exemplaire. Mansaré a beaucoup donné et son exercice de style dans la surface parisienne a de quoi séduire. Sentant le vent tourner en faveur des siens, il a su aussi pousser les supporteurs toulousains vers la victoire. Bergougnoux a affiché sa belle efficacité, jusqu'à épuisement. Il sera remplacé par un tout jeune venu. Taider a provoqué le penalty du break. Emana a conduit des relances intéressantes. Quant à la défense, elle n'a pas pliée sous le pressing parisien. Coup de chapeau à Douchez qui a su intervenir proprement au moment opportun. La jeunesse toulousaine a aussi de l'avenir. Noël se voudra vraiment rose cette année, avec une nouvelle étape décisive de franchie pour la confiance.

Acte V : ... tandis que Paris pleure

Indéniablement, les joueurs parisiens ne peuvent logiquement que se morfondre de la défaite. Terriblement abattus au coup de sifflet final, voire anéantis et dégoûtés, ils se sont livrés au maximum, sans rien lâcher, ni broncher. Il reste un goût amer et d'inachevé, là où tous ne désiraient que la victoire. Objectif avoué : afficher une solidarité fidèle à un entraîneur menacé, mais si fortement apprécié et reconnu pour son ardeur au travail collectif. Cette homogénéité déployée sur, comme en dehors du terrain, change de l'accoutumée. Cette formation parisienne a, disons le sans honte ni retenue, séduit, au moins par son état d'esprit. En guise de supplément, il s'y est ajouté la manière. Elle a affiché sa polyvalence, sa qualité de permutation, sa créativité et son enthousiasme. Il n'a manqué que le réalisme offensif, à l'image de Kalou ou de Pauleta qui ont pourtant eu les possibilités.

Même Semak aurait pu se racheter une conduite, ce qu'il n'est pas parvenu à produire dans son jeu trop fébrile. Il manque toujours autant de confiance et de repères. Landrin, M'Bami et Rodriguez, ont su conduire efficacement le jeu parisien sur les contres et dans les relances, sans jamais que les Parisiens ne viennent à s'enfermer en défense. L'Uruguayen Rodriguez, qui justement, en a profité pour dénoter d'indéniables qualités. On a pu le voir efficace à la relance, présent à gauche comme en milieu récupérateur ou sur le front de l'attaque. Très technique, il apporte un souffle nouveau. Quant à Armand, sa polyvalence semble toujours de mise. Il réalise une solide partie, même s'il aurait pu se montrer plus offensif, notamment en deuxième période. Derrière, Yepes restait aux aguets pour venir couper les trajectoires de ballons. Rozenhnal ne lâchait rien non plus. Sur de rares petites erreurs, Alonzo venait témoigner de sa confiance aux siens, pour les conforter dans leurs marques. Une attitude réciproque de la part des défenseurs, lorsque survient ensuite la catastrophe des trois dernières minutes. Impossible d'en tenir rigueur à cette équipe parisienne. N'en déplaise aux Toulousains, connaissant le sort inhabituel et immérité (au moins au niveau de la morale) qui attend désormais le coach parisien, voilà une élimination qui pousse à lâcher un gros soupir, partisan ou non du PSG.

Épilogue

Il fallait de toute façon un vainqueur. Le sort a tranché en faveur des Toulousains qui méritent la qualification, autant qu'elle aurait pu échoir aux Parisiens. La défaite de ces derniers porte à des conséquences nettement plus dramatiques, selon toute vraisemblance. Plus que la joie des uns, on retiendra la désillusion des autres qui ont manifesté sportivement et activement leur soutien à leur entraîneur. «On n'était pas venu pour perdre et nous aurions pu mener à la marque, entre autre sur cette action qui trouve la barre. On voulait aussi gagner pour Laurent Fournier, dont j'espère qu'il gagnera» , s'exprimait Alonzo à l'issue de la rencontre. Il risque de ne plus revoir son "lolo" à la reprise. Une autre bataille s'engage dans les coulisses. Qu'adviendrait-il si, jugé l'idéal remplaçant éventuel, Paul Le Guen ne venait pas à prendre la tête de l'équipe ? La coupe de la Ligue, quant à elle, poursuit son chemin, sans le PSG. Toulouse rejoint ainsi Guingamp, Nice, Monaco, Ajaccio, Le Mans, Nancy et Bordeaux.


Coupe de la Ligue de football / 8e de finale
Toulouse 2-0 PSG (0-0)
Stadium / Spectateurs : 17 000 environ
Arbitre : M. Lannoy
Buts : Mansaré (87'), Moreira (92' s.p.)
Avertissement : Armand (49')
Les équipes :
Toulouse : Douchez, Ebondo, Arribagé, Aubey, Mathieu, Emana, Taïder, Batlles (Sirieix, 88'), Bergougnoux (Akpa Akpro, 76'), Bonnet (Mansaré, 62'),Moreira (cap)
PSG : Alonzo, Pichot, Rozenhnal, Yepes, Armand, Semak (Haddad, 88'), M'Bami, Landrin, Kalou, Rodriguez, Pauleta (cap, Bueno, 73')



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